TREIZIÈME ANNÉE. — N» 23.
MARDI 23 JANVIER 1844.
» '"ymVthiS^Ï . ~™ •.....• ^ISk -4ffR^MP®2J!HBf I IH ÛË\ Publiant chaque jour un nouveau dessin en lithographie,
t lui ont vain .
rtllard se \lrJ^
LliOPOLD
de toas les
seront f™»-i0?,*»»»! ~ : \ T-^^MBggBBl» "^g^^^^^^^^^^BBa^BSaMIMIiriir_ ©©aHaSeS K@E5f§
v'eler|
'«"..Pour reno?J*
* le journal 1'^*'
' année. M. LebSll
ne sur Paris. y If
OIRES AU BACr,T
M. BOULET M
Et ï""
lore-Darae-de^S
M-me mterrocatiïff
Tlescandldafta
faculiésdu3
six
ébastien une'minpîJ
agniflque ouvrS 1
ssentation. Aussi)?"''
m principaux théâtre
'"sard a composé * i
•ureau centralVJ
flareau de la rédaction et de l'administration, à Paris,
BUE BU CROISSAIT, 16 (HOTEL COLBERT).
FARIS. BEr.VRTEMEVS.
des îîporojiniers, 6, à Bruxelles.
OU GB.AVCB.ES, ET VIGNETTES SUB. DOIS.
La collection complète de la nouvelle série, du 1er jan-
vier 1838 au 31 déc. 1843, 13 vol. Prix. 390 fr. »
Tro^ mois.................... « fr. 18 fr. ''^^^M^'^^^^^^^I^^S^^ Chaque volume......................... 30
S'A m°is............•......... ■>> 00 s.Z-ï?3^M??m%^9m. ,AlMlMMM»fie^r%^, Un numéro isolé avec lithographie...... » 50 c.
un an........................ 6° 72 M' ...JÊÊ SlMnÊKt^mLjZLhL 'Jllffl
^abonnemens datent des 1" et 16 de chaque mois. " 4jp3*$mSË 'WngjflMTV'' ^HhP^m! M |l I _©838®—
On reçoit en paiement des abonnemens, les man-
0n s'abonne, pour la France et l'Étranger, aux bu- ^^'^^^^^^ÊÊÊ^i MiSÊ^^^^TW^l^^ ' '^^^^MliM Ml- dats 11 vuc sllr le Trésor et sur la Poste, et les effets
UJ du Journal, chez les Correspondais, lis Li- -^^j^^^^^^^^É «^jWj^Uji À H>"i ilËËa sur les maisons de Banque de Pari?. — Tout ce qui
! ,'ajrcs, les Directeurs de poste, el, sans aucune au g- ■>Ç&^r-=;0^i&B8È8kJ^^^^^^WMgU^^^^K/^^ àSÉ» concerne le .Journal doil Être adressé (franco) au Di-
ncnlation de prix, chez les Directeurs des messageries; ^S^i^j^^^^^^^^^^^^^^^^^^^ts^^^^^^^^^ recteur. — Les lettres non affranchies seront rigou-
Pl pour la Belgique, chez Jules Géruzet, libraire, rue •^M&î^^r- r-^.;----^-—;—.-^==^--- -_Z^*i>'-r'c;=:=-*'^ reusemenl refusées,
CLES.
eimag naire,
—Richard.
-Malade imaginaire
riage—Paris Bloqué,
eue.
ne—l'Onde Baptiste.
- Mme veuve Boudent
101:.
LA GRANDE DÉCOUVERTE DE M. GUIZOT
relativement a l'angleterre.
., de25o beaux dessins,*]
livraisons à 25 centte,
[ VOLUMES.
an ce musicale, reem
:s les célébrités du piano,
rs populaires. 8 Mélodies,,
Boieldieu. G Galops ii
sal, gravure immense, if
original fait, arrêter la t
tout abonné, d'ici anftt
ire de Musique, 2
; hiver par la France K
. de musique.
% les Êlrennes de ak
ÏU3
TDeux médailles»
gent et en or onl
décernées à ce p
m cien.
ainl-Méry, 12, àfé
délices, constituent, fW
sr le fer à haute dose.*
édeeine pratique les près"
ne au plus lymphatiQ»
lersant,
insultant du roi, eti
nnées le Chocolat ferra»
t je m'en trouve^]
■jpitatix civïs de PaM
îées, je prescris avoiW
. réclament le fer. te»
en. C'est chez lesi cj
Us du fer administre *gj
23, 16 fr. 50 c.
irte véalt»!»!*5
ce du roi,
nois, les
dix année
héros de la quatrième
/ÉlÉliÈt SI lj|pade des journaux, de-
"™mi-dieux qui resplen-
dissez d'une auréole à
1 fr. 50 c. la ligne, su-
blimes inventeurs du
Mou de veau , de la
Pommade du chameau,
de la Moutarde blan-
che, etc., inclinez-vous,
prosternez-vous ; vous
avez rencontré votre
maître ! Vous êtes sur-
passés, éclipsés, enfoncés. Voici venir une invention
bien autrement prodige de la chimie que toutes les
vôtres : on est parvenu à découvrir L'HONNÊTETÉ
POLITIQUE de l'Angleterre !
C'est à M. Guizot qu'appartient l'honneur de la
découverte, c'est lui qui a été le Charles Albert de
cette incomparable drogue, le Christophe Colomb de
ce monde moral jusqu'à ce jour complètement in-
connu.
La révélation a éclaté au palais Bourbon comme
un coup de tonnerre en janvier, entre trois et quatre
heures de relevée. C'est alors que M. Guizot nous a
appris que Y entente cordiale, tant célébrée dans le
discours-Garonne, repose sur l'honnêteté politique de
l'Angleterre. Fichtre ! voilà une base solide !
L'esprit de parti ne nous empêchera pas de rendre,
en cette circonstance, une éclatante justice au mérite
de M. Guizot. Certes, en tant que ministre et
nomme d'État, nous le considérons comme très
peu; mais, en tant qu'inventeur, nous le proclamons
d'une supériorité vraiment pyramidale. Le célèbre
Mon ne lui va qu'à la cheville. Fulton a conquis
une certaine célébrité par la découverte de la va-
Peur ; que dira-t-on donc de M. Guizot découvrant
i honnêteié politique de l'Angleterre ? c'est incontes-
tablement beaucoup plus vaporeux.
, Et puis on conviendra qu'il a fallu une perspica-
cité surhumaine, une intuitionîphénoménale, une fi-
nesse de vue dépassant celle des chats pour aperce-
Wfjhmmêteté politique des auteurs de l'expédition
«e Walchercn, du bombardement de Copenhague, du
traité du 15 juillet, et de cinq cent mille autres actes
analogues qui, aux regards grossiers du vulgaire,
avaient eu jusqu'à ce moment une apparence dia-
Ui
cheveu*, nioj [«ment opposée
:-es d'exper^j Lorsque M. Guizo
dix année» «."7,- «1
enne,2,aPans(enW|
ue du Croissant, !<>■
uizot est venu annoncer sa décou-
verte, ilaéprou ré le sort de tous les grands inven-
du s, Cflst-a-dire qu'il a soulevé un hurra de clameurs
"Adules et mf concert de sceptiques railleries. A
peine avait-il lâché ce mot ineuï, Vhonnêteté politi-
que, que les yeux et les oreilles parlementaires se
sont spontanément écarquillés ; tous les députés se
sont mis à ricaner comme un seul homme. On enten-
dait crier : « L'honnêteté politique de l'Angleterre,
qu'est-ce que c'est que cela ? — Connais pas. — Je
ne sais seulement pas où elle demeure; » et autres
quolibets.
M. Guizot a paru un moment abasourdi de l'effet
produit par sa révélation ; et il s'est exclamé : « Je
» suis étonné de ces interruptions, messieurs. Com-
» ment ! il ne sera pas permis au gouvernement de
» dire qu'il a fait appel à l'honnêteté de la politique
» anglaise ! Comment ! cela ne nous sera pas per-
» mis ! » Ah mais ! au fait M. Guizot avait raison :
si l'on ne peut pas proclamer le fruit de ses recher-
ches et de ses travaux chimiques, adieu les décou-
vertes ! Seulement, pour se mettre parfaitement en
règle, M. Guizot aurait dû peut-être prendre un bre-
vet d'invention.
Nous n'ajouterons pas moins qu'en cette circons-
tance les rires et les airs d'incrédulité de la chambre
étaient souverainement déplacés. M. Guizot avait
droit d'être cru sur parole, que diable ! il doit se con-
naître en honnêteté politique.
S'il est quelqu'un dans la chambre qui aurait pu
manifester de l'étonnCment sceptique lorsque M. Gui-
zot a proclamé Yhonnêteté politique de l'Angleterre,
c'est son collègue M. Soult; car dans une célèbre pro-
clamation de l'an XII, datée du camp de Saint-Omer,
celui-ci envisageait Albion avec des lunettes tout à
fait différentes. Suivant lui, « le gouvernement bri-
tannique, habitué au crime, ourdissait les trames les
plus perfides et méditait de se servir d'odieux instru-
ment. » Pourtant M. Soult n'a pas articulé le moin-
dre cuir désapprobateur, il s'est rallié implicitement
à Yhonnêteté politique de l'Angleterre. C'est qu'il a
pensé sans doute, le noble vieillard, qu'il n'est jamais
trop tard pour revenir de ses erreurs.
Quoi qu'il en soit, en ces temps de carnaval, l'An-
gleterre doit remercier M. Guizot de l'avoir affublée
de ce manteau d'honnêteté politique. Elle peut se
promener partout, sans crainte d'être reconnue sous
ce déguisement.
VALEUR MARCHANDE
DE LA JUSTICE EN FRANCE.
Les journaux viennent de nous révéler un fait si é-
trange que, pendant deux jours, nous avons refusé
d'y ajouter foi. Nous prenions cet articlè-pour un
canard retardataire, destiné à faire les délices des
abonnés dans l'intervalle des sessions parlementai-
res ; canard qui, par une erreur de rédacteur en
chef, avait fait son apparition dans un moment où te
besoin ne s'en faisait pas sentir; le public français
trouve en effet aujourd'hui à s'occuper suffisamment
chaque matin en lisant les débats de l'adresse.
Mais comme nous avons vu l'article enregistré clans
les journaux tes plus graves et que les parties qui
avaient grand intérêt le démentir n'ont pas soufflé
mot, nous devons regarder la chose comme certaine.
Nous avouons qu'elle serait fort plaisante si, d'un
autre côté, elle n'était pas excessivement triste.
Apprenez donc qu'un créancier réclamait à une
succession une dette qui montait à la somme de dix-
neuf francs. Les affaires de ladite succession étaient
dirigées par des hommes de justice, attendu qu'il y
avait des héritiers mineurs; on s'empressa de plai-
der à cette occasion,et, en fin de compte, cette créance
de dix-neuf francs engendra la somme de sehe cent
quatre-vingt-dix francs de frais !
A cette nouvelle pyramidale, votre étonne^^fîTi^s,
dégénère en stupéfaction, et de la stupéfactj^n^pjis^
passez même à la suffocation ; puis quand ^tts â^l
recouvré enfin l'usage de vos sens et de vot^là^igùe'j ;
vous vous empressez de me demander cliéz quelle
nation barbare un pareil événement a pu arKjver.,
Hélas! dussiez-vous passer derechef de 1
ment à la stupéfaction et à la suffocation, je suis
cé de vous révéler que cette chose incongrue s'est pas-
sée dans notre belle patrie, au beau milieu de laFrance,
dans une petite ville nommée Chàteau-Chinon, ou
Chàteaudun, ou un autre Château approchant. Je ne
suis pas fâché que ma mémoire m'empêche de pré-
ciser au juste le coupable local où a eu lieu ce forfait
judiciaire, pour n'être pas obligé de le maudire à
tout jamais, et de fuir tes diligences qui pourraient
m'y transporter un jour, ne fût-ce que pour te tra-
verser !
Il y a un certain article de la charte ou du code
civil qui proclame bien haut que justice est gratuite
en France. Farceurs de législateurs !
Si encore ce fait monstrueux s'était passé en Nor-
mandie, on pourrait concevoir que les plaideurs eus-
sent mis un tel acharnement à ce procès, parce qu'on
MARDI 23 JANVIER 1844.
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LA GRANDE DÉCOUVERTE DE M. GUIZOT
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chaque matin en lisant les débats de l'adresse.
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Apprenez donc qu'un créancier réclamait à une
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de dix-neuf francs engendra la somme de sehe cent
quatre-vingt-dix francs de frais !
A cette nouvelle pyramidale, votre étonne^^fîTi^s,
dégénère en stupéfaction, et de la stupéfactj^n^pjis^
passez même à la suffocation ; puis quand ^tts â^l
recouvré enfin l'usage de vos sens et de vot^là^igùe'j ;
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nation barbare un pareil événement a pu arKjver.,
Hélas! dussiez-vous passer derechef de 1
ment à la stupéfaction et à la suffocation, je suis
cé de vous révéler que cette chose incongrue s'est pas-
sée dans notre belle patrie, au beau milieu de laFrance,
dans une petite ville nommée Chàteau-Chinon, ou
Chàteaudun, ou un autre Château approchant. Je ne
suis pas fâché que ma mémoire m'empêche de pré-
ciser au juste le coupable local où a eu lieu ce forfait
judiciaire, pour n'être pas obligé de le maudire à
tout jamais, et de fuir tes diligences qui pourraient
m'y transporter un jour, ne fût-ce que pour te tra-
verser !
Il y a un certain article de la charte ou du code
civil qui proclame bien haut que justice est gratuite
en France. Farceurs de législateurs !
Si encore ce fait monstrueux s'était passé en Nor-
mandie, on pourrait concevoir que les plaideurs eus-
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