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Le charivari — 16.1847

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Mars (No. 60-90)
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https://doi.org/10.11588/diglit.17761#0246
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LE CHARIVARI.

Ça ne m'étonnerait que médiocrement, sauf en-
suite à ce que le capitaine Li-IIan-Li se fasse ren-
seigner et demande son chemin. Alors il reprendra
sa route et ira débarquer en Portugal.

Mais avec de la persistance, il Unira probablement
par arriver au Havre.

Pour vous donner une idée du système chinois en
fait de marine et de navigation, il vous suffira d'ap-
prendre que les voiles de ce fameux vaisseau sont
tissées en jonc, de sorte que le capitaine pourra trou-
ver à nous les vendre fort avantageusement comme
paillassons.

Je désire d'autant plus vivement que ce navire
puisse un jour arriver au Havre qu'il nous apporte
parmi sa cargaison une troupe complète de chanteurs
et de danseurs du Céleste-Empire.

Je ne serais pas fâché de : avoir si un ut de poi-
triee chinois vaut celui d'un premier ténor français.

Ces artistes joueront nécessairement de ces célèbres
drames qui, si nous en croyons M. Stanislas Jullien,
ne durent pas moins de douze journées.

Quelle concurrence pour le Théâtre-Historique, et
que la Reine Margot sera peu de chose auprès de
de ces pièces curieuses !

Nous avions déjà connu, l'art passé, au Cirque, des
artistes chinois qui jouaient des symphonies de Bee-
thoven sur des c ocheftes; mais ces clochettes avaient
été fabriquées à Londres et les musiciens étaient nés
au Canada. Tout ça n'était pas suffisamment chinois.
. Maintenant rien rte manquera à notre satisfaction ;
des gaillards qui arrivent sur un navire dont les voi-
les sont des paillassons ne peuvent pas manquer
d'être nés à Pékin,- à Canton ou dans toute autre
ville qui a pour maire un mandarin orné d'un frag-
ment de queue de paon.

C'est pour le coup qu'il y aura une magnifique
" ition à faire sur le prix des stalles de la pre-
'eprésentation ; heureux le courtier-marron de
■se qui pourra en accaparer deux ou trois

prime sur les coupons chinois se maintiendra
avec une faveur bien plus soutenue que sur les cou-
pons du Nord.

Comme le capitaine chinois laissera probablement
toute sa cargaison en France, y compris les artistes,
il se verra obligé, pour compléter son lest, de prendre
une troupe de comédiens qui auront pour mission
sociale de faire connaître les vaudevilles français aux
bons bourgeois de Pékin.

De plus, il exportera aussi très volontiers deux ou
trois vaudevillistes qui seront chargés de faire là-bas
des pièces de circonstance.

Avis aux amateurs.

fil NOUVELLE BRIOCHE,

Chacun son tour. La politi-
que a longtemps fait des brio-
ches'f voilà que les brioches se
mettent aujourd'hui à faire de
la politique.

Un pâtissier de la rue Mont-
martre a voulu commenter à sa
[manière l'incident des mariages
'espagnols; il vient de faire é-
rdore une brioche indigeste,
mais dynastique.

Je me figure ce créateur d'un nouveau genre é-
tendant le bras avec majesté sur son pétrin, absolu-
ment comme l'Eternel dans les fresques de Michel-
Ange. La pâte était prête, les geindres attendaient. Il
se sera écrié alors : « Que la brioche-Montpensier
soitl » Et la brioche-Montpensier a été... cuite au
four.

On va ni'ârrêter court ici. « Monsieur, c'est une
antique coutume que de voirie nom des grands s'at-
tacher aux diverses branches dé la gastronomie. Rap-
pelez-vous le marquis de Béchameil, qui a servi de
parrain à un potage ; remémorez-vOus le maréchal
de Soubise, qui sera voué à certaines côtelettes jus-
qu'à la fin du monde et jusqu'au grand dessert des
siècles.

« Tout récemment encore un grainetier ingénieux
n'a pas craint d'appeler son haricot favori : le Prince
Albert. »

A la bonne heure ! au point de vuë de l'usage, le
pâtissier créateur a raison ; mais ën ce qui concerne
l'équilibre européen, il pourrait bien n'avoir fait
qù'ùiic boulette.

Pour moi, je maintiens que les inconvéniens qui
résultent de la brioche-Montpensier sont incalcula-
bles. Soit dit avec ou sans jeu de mots, je crains que
l'Europe entière n'en pâtisse.

En premier lieu, on dit la jeune duchesse jalouse
comme une véritable Espagnble. De quel drame de
Lopez de Vega ne menacera-t-elle pas ie palais lors-
qu'elle apprendra que, d'un bout de Paris à l'autre,
on mange son mari cuit au beurre et parsemé de rai-
sins de Corinthe?

. En second lieu, il paraît que ce baptême impro-
visé apportera une nouvelle complication dans la
brouile anglaise. Lord Normanby prépare même des
notes à ce sujet. Le but du cabinet britannique serait
de s'opposer énergiquement à l'introduction de la
brioche en Espagne où elle pourrait causer de grands
ravages. On la compare déjà à un obus dont l'appro-
che serait de nature à incendier la Péninsule tout
entière.

Pour ne parler que de l'intérieur, la brioche-Mont-
pensièr est un embarras imprévu dans la question
des céréales. Jean-Jacques Rousseau criait en 1770
contre les petits maîtres qui, en temps de disette,
employaient la farine à se poudrer les cheveux ; en
1846, quand les campagnes sont affamées, la farine
peut être utilisée à autre chose qu'à feuilleter des ré-
clames aux princes.

Bref, tout bien considéré, le pâtissier dynastique
en sera pour ses frais de pétrin, Paris ne mordra pas
à la brioche et, pour la millième fois, la courtisan-
nerie aura fait four.

joNSiEUR Pasquier était allé voir hier un de
jses présidés retenu chez lui par une indispo-
iàSjsition.
« Qu'avez-vous donc? mon cher comte.
— J'ai la goutte.

'— Ce n'est rien. Je suis bien plus malade que
vous. J'ai Boissy. »

--,,, -~

L'ÉPOQUE EST MOME, VIVE LE PROGRESSIF

l'no avuîso non déficit aller,

(virgile.)

Un clou chasse l'autre.
(Traduction de M. désiré jvisard.)

S'il est des
Thomas qui
doutent encore
de la mort de
Y Epoque, com-
me il en est qui
doutent de celle
de l'empereur,
nous ne leur
dirons pas :
«Voyez les
pieds, voyez les
mains de la défunte. » Nous leur apprendrons seule-

ment qu'un journal se porte déjà son héritier.

Ce journal n'est pas la Presse... Fi donc!
Presse est une spoliatrice à qui Y Epoque se déro{
toujours le plus qu'elle pourra. C'est la Pmu"
tué Y Epoque. Or "

... Doit-on hériter de ceux qu'on assassine?
La Presse croit posséder un gage dans le fa
là clientèle de Y Epoque. Illusion grossière qui ne{!
vait pas tromper un prêteur rusé comme l'est M
Girardin. Jadis le Cid donnait au juif Èiéazarunei
sette en garantie d'un prêt considérable: il n'y I
dans cette cassette que du sable... et avec ce sa|
l'honneur du Cid , l'or pur de sa parole. M. de (
rardin, lui aussi, en garantie de son prêt de craqua
te mille francs a reçu un coffre : qu'il l'omre! i
trouvera le sable d'Eléazar; mais il y cherchera vai-
nement l'honneur du Cid.

Voulez-vous considérer comme un mariages
qui s'est passé entre Y Epoque et la Presse, litre i
vous, puisque les journaux s'éteignent quelquefot
par un rftariâge. Ën ce cas Y Epoque est là qui crii:
« Je suis une pauvre victime sacrifiée par de cupide
parens; mais mon époux n'a qu'à se bien tenir. Moi
mari est mon amant selon la loi ; mon amant str
mon mari seldri lë cœur. »

Voulez-vous considérer la cessation de YEpqn
comme une mort, permis encore à vous, le
pour un journal n'étant autre chose que le
Eh bien ! apprenez que Y Epoque a pris ses
tions. Elle n'a laissé à son créancier la Presse que
son corps ; c'est ailleurs que s'est envolée son âme,
L'amant de Cœur de Y Epoque, Y être en qui s'est
infusée son ame, le journal qui se prétend son con-
tinuateur direct à la barbe de la Presse, vous m
pu le rencontrer à la quatrième page de tous les jour-
naux,' y compris celle du Charivari. C'est un nou-
veau papier public qui promet de prendre Incntôt
son essor,et qui jusqu'à présent n'a pris encore qu'une
chose, le titre de Progressif.

Où diable a-t-il pu trouver ce titre-là? Ce n'est
assurément pas dans la défroque de la défunte. L l-
poque n'a jamais été progressive, si ce n'est dans le
chiffre de ses désabonnemens.

S'intituler le Progressif'pour continuer l'Epoqut,
c'est exactement comme si on s'appelait Alfred d*
Musset pour succéder à M. Bignan.

Le Progressif se dit journal de ^'époque; f
comme il promet d'adopter les principes conserva-
teurs et même l'aspect matériel de la défunte, il es-
père accaparer cette [clientèle d'abonnés restés si
fidèles à /'Epoque. Si avec ces abonnés fidèles f
n'ont pas empêché de mourir Y Époque, le Progressil
trouve moyen de vivre, il aura véritablement accom-
pli un progrès qui justifiera son titre.

Les épiciers souriront à cette seconde incarnation
de Y Époque qui promet un édredon nouveau à leurs
pruneaux restés s ms couverture. L'épicier qui se ser-
vait de Y Époque en guise de faux poids, ne se sen
pas de joie : on lui a dit que le numéro du Progres-
sif'pèserait au moins cinquante grammes.

Mais que parlé-je d'incarnation ! ce serait »
mieux encore, s'il faut en croire les cancans. On
que Y Époque, pour fuir le triste esclavage dont
menaçait son union avec la Presse, a pris un pa
bien rare dans la vie réelle, mais assez commun^
le roman et le théâtre : elle a fait comme ^ le het«
de M. Alexandre Dumas qui, pour accomplir ses pro-
jets, se laisse faussement mourir sous le nom
Dantès et continue de vivre sous le titre de co
de Monte-Cristo. Ainsi YÉpoque, nouvelle Valen^
de Villefort, aurait fait semblant de mourir et se
rait même laissée enterrer pour vivre libre sous
(La mile à lu 4« p«J«-l
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Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
R 1609 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Entstehungsdatum
um 1847
Entstehungsdatum (normiert)
1842 - 1852
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Satirische Zeitschrift
Karikatur

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le charivari, 16.1847, Mars (No. 60-90), S. 242

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CC0 1.0 Public Domain Dedication
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