Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le charivari — 16.1847

DOI Heft:
Juin (No. 152-181)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17761#0598
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LE CÏÏÀRÏVARL

adressée à toutes les cours,et qu'il veut livrer à la pu-
blicité. Il y a de quoi arracher des larmes sur le sort
de ce royal Dandin.

Le prince Albert n'a pas pu obtenir le titre de roi,
comme l'infant don Francisco, mais du moins sa
femme est aux petits soins pour lui ; elle le caresse,
elle le bichonne, elle le dorlote, elle ne peut vivre
un seul instant sans lui ; le jour, la nuit, il faut
qu'elle l'ait sans cesse à ses côtés; il est vrai que le
prince Albert possède des qualités dont l'infant don
Francisco ne paraît pas suffisamment orné.

La pudibonderie qui ne saurait nous abandonner,
nous défend de révéler les griefs contenus dans le
manifeste du roi d'Espagne ; nous ne pourrions
d'ailleurs trouver des tournures suflisamment as-
tucieuses, des gazes assez transparentes pour faire
accepter la vérité aux oreilles délicates. Nous crain-
drions à chaque instant de tomber en plein Ra-
belais. Pourquoi ne sommes-nous plus au temps
où la Muse galante du sieur Horet était le seul
Charivari de l'époque. Au moins alors l'abonné
n'y regardait pas de si près et ne s'effarouchait pas
de quelques gaillardises de plus ou de moins. Au-
jourd'hui ces questions-là se traitent diplomatique-
ment, et l'on rédige des mémorandums pour prou-
ver que l'on est ce que M. Scribe appelle abusé.

Depuis qù'e les Bourbons sé sont établis sur le trône
d'Espagne, cette nation a vràimènl joué de malheur.
Des questions d'alcôve sont devenues l'unique poli-
tique de la cour de Madrid. Les descendant dé Phi-
lippe V ne sont occupés, depuis deux siècles, qu'à
laver leur linge conjugal, non pas en famille, mais
devant l'Europe. Que le scandale s appelle Mme des
Ufëins, Godoï, MtrgWoz, ou Serrano, c'est toujours le
scandale.

' Je conçois âpres tout la profesîaîîon de don Fran-
cisco. Un rôle tel que celui qu'on veut lui faire jouer
n'est pas sonff'tiuble de nos jours. 11 est «le» cas où
tonte la majesté du roi ne cache pas la honte de
l'éditeur responsable. Où peut avoir très peu de voix,
et beaucoup de cœur.

Les deux conjoints vont donc plaider en sépara-
tion. Toute là question est de savoir au nom de qui
elle sera prônôncée. C'est devant là cour de Rome
que le procès s'instruira. Don Francisco a pris pour
avocat M|! Chaix-d'Est-Ange; c'est Me Léon Bavai
qui plaidera pour la reine Isabelle.

Certains détails de la cause fout eraindre que le
huis-clos ne soit prononcé.

FEU LA MAIRIE DU DEUXIÈME.

otrs connaissiez tous la
mairie située au bout de la
rue Grange-Batelière!

Quel magnifique éta~
'blissement !—Le deuxième
arrondissement en était fier
et les chasseurs de la garde
nationale se laissaient met.
tre à la porte de ce monu-
ment sans murmurer.

C'est là le plus bel éloge que nous puissions en
faire, car les chasseurs murmurent toujours.

Un beau matin, que dis-je? un affreux matin, une
voiture de déménagemens s'arrêta devant la grille,
et on y entassa quatre cent registres in-folios, cinq
garçons de bureaux, dix-neuf plumeaux, bref, tout
le matériel et tout le personnel de la mairie du
deuxième, plus la guérite du factionnaire de la garde
nationale.

Le tout fut installé à deux pas de là, dans un local
de la rue Chauchat, local excessivement incommode,

mais pjivé de toute espèce d'horloge, de sorte qu'on
y monte souvent des factions de trois heures quand
là montre du caporal est arrêtée.

Règle générale, la montre du caporal est toujours
une patraque.

Afin que la deuxième légion ne prit pas les armes
pour s'opposer au déménagement de sa mairie, on
avait fait courir le bruit que, sur cet emplacement,
on allait construire un opéra superbe.

Un de ces Opéras comme en rêvent tous les ar-
chitectes qui ont obtenu le grand prix à l'école des
Beaux-Arts, un Opéra avec colonnes grecques, fron-
ton romain et tuyaux de poêles français.

Ce bruit n'était qu'un canard, à l'instar d'une par-
tition nouvelle de Meyerbeer.

La vérité, l'affreuse vérité vient de nous être ré-
vélée. Savez-vous ce que l'on va construire sur l'em-
placement de l'ancienne mairie du 2e arrondisse-
ment?...

Mâis à quoi bon vous le demander, puisque c'est
moi au contraire qui doit vous l'apprendre.

L'on va établir dans ce lieu jadis vénérable l'hôtel
des commissaires-priseurs.

La nouvelle est officielle ; dans quelques mois on
ne rencontrera plus dans la rue Grange-Batelière
que des marchands de bric-à-brac, ét à la porte de
l'ex-mairie, au lieu de gardes nationaux, on ne
verra que des trumeaux.

Quant à l'Opéra, on continuera à parler de lui
construire une salle superbe, n'importe dans quel
quartier, place du Palais-Koyal, rue Pierre Lesco't
ou sur l'emplacement de feu l'éléphant de feu la
Bastille.

Vous m'avouerez que la vilte de Paris se conduit
d'une façon bien cavalière avec lé 2e arrondissement.
Mettre un maire sur le pavé et le forcer à se réfu-
gier rue Chauchat, c'était déjà peu poli ; mais donner

COHg'é h tan Jjcrsoianage -e&'tôurc tl'une ccîiaipe et de

quarante tambours, pour le remplacer par des com-
missaires-priseurs, c'est le comble de l'incivilité.

Quant à moi, ce procédé peu délicat mè blesse tel-
lement que je suis tout disposé, pour témoigner mon
mécontentement envers l'administration supérieure,
à prendre un parti très violent.

C'est de me pri ver, quoiqu'il puisse m'en coûter,
de môùter toute espèce de garde au poste de là mairie
de la rue Ghauehat.

Si l'on me force à prendre les armes, j'irai plutôt
me placer en faction à mon ancienne grille, à l'entrée
de l'Hôtel des commissaires-priseurs.

Là, j'aurai au moins l'air de servir à quelque
chose 5 — je veillerai sur des trumeaux !

;orsqu*a Rome on mit Pompée à toutes sau-
ices, comme l'a dit éloquemment Montes-
Iquieu; c'est-à-dire, lorsque pour avoir du
blé on s'adressa à Pompée, lorsque pour combattre
Mithridate on appela Pompée, Rome fut perJue.
Elle n'avait plus en effet qu'un seul homme.
Si cela est exact, il faut conclure, par une raison
inverse, que l'Espagne est sauvée. Elle n'a plus
qu'un homme, il est vrai, mais au lieu d'être em-
ployé à toute* choses, cet homme est à chaque ins-
tant renvoyé. Seulement il reparaît toujours.

L'homme dont il s'agit n'est pas Pompée, bien s'en
faut. C'est le général Serrano.

On sait tout ce qu'on lui a offert pour l'obliger à
quitter Madrid. On sait tout ce qu'il a refusé.

On avait fini par lui ordonner de se rendre à
Aranjuez, où il était déjà, manière infaillible de se
faire obéir.

Apparemment on s'aperçoit qu'on a eu tort de lui
indiquer cette résidence royale, puisque, d'après les

journaux espagnols, il est question de le nommer

capitaine-général de Cuba.

Nous sommes bien sûrs qu'il en sera de Cuba'
comme de tous les autres postes vers lesquels on a
tenté de le faire partir.

Madrid crie et veut absolument se passer du Ser-
rano; le malheur c'est que la reine Isabelle ne par,,
tage pas du tout la manière de voir de Madrid, i

CARILLON.

Le Siècle dit que le ministère accepte en Portugal
le rôle de quartier-mailre de l'amiral Napier. ht
mot maître nous semble un peu risqué.

— Les journaux espagnols appellent leur minis-
tère le ministère du divorce. Est-ce parce qu'il a
rompu avec la nation?

— M. Bignon a déposé hier, sur le bureau de la
chambre des députés, le rapport de la commission
des dépenses pour 1848. Si le rapporteur était plein
de son sujet, la tribune a dû plier sous le faix.

— Le Constitutionnel annonce que le gouverne-
ment va demander l'autorisation d'émettre nn em-
prunt de cinquante à trois cents millions. Etrange
symptôme de la prospérité toujours croissante.

— La question des chiens a partagé la chambre
en deux camps égaux. Les chiens ont opéré là une
scission qui avait été impossible aux hommes-,

—Le désir d'arriver au plus vite au vote du budget
a fait brusquer la question des chiens. La proposi-
tion Rémilly n'a fait que réveiller «htëz les budgé-
taires une faim canine.

Mum m mm élégant.

ette année nous a-
vons passé sans la moin-
dre transition de l'hi-
ver à l'été ; aussi les
Parisiens ont-ils été
obligés de faire tout à
coup une complète
transformation dans
m leur toilette.
Dusauloy était plus prévoyant que la plupart des
flâneurs du boulevard des Italiens, et pendant qu'ils
continuaient à s'envelopper d'un paletot, il prépa-
rait en silence plusieurs charmantes nouveautés prin-
tanières qui tôt ou tard devaient faire leur apparition.

Nous vous parlions dernièrement des pantalons à
broderies de Dusautoy, aujourd'hui nous n'avons
plus qu'à constater leur succès.- Dimanche dernier,
aux courses de Satory, tous les sportsmen les plus e-
légans avaient un pantalon à broderies, et cette bro-
derie était une véritable marque de fabrique, c étai
comme si vous aviez lu Dusnutoy {ecit l

A propos de marque de fabrique, cela nous remet
en mémoire que nous avons vu chez Biélry, rue Ri-
chelieu, 102, de nouvelles étoffes de cachemire des-
tinées à la toilette masculine.

Rien de plus frais, de plus léger et de plus appro-
prié à la saison, que les nouveautés en cachemire que
M. Biétry vient de fabriquer pour gilets et redingotes
d'été. .

Nous ne ferons pas la plaisanterie de vous taire
observer que toutes les étoffes que l'on trouve au
magasin Biétry sont en pur cachemire , cela va «ai»
dire : — aussi des redingotes fabriquées de la sor
auront-elles toujours l'avantage d'être parfaitemen

bien portées. . , , ....-»

(La suite à la 4e page.)
Bildbeschreibung
Für diese Seite sind hier keine Informationen vorhanden.

Spalte temporär ausblenden
 
Annotationen