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Le charivari — 16.1847

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Novembre (No. 305-334)
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LE CBAKIVARI.

6n simple propriétaire campagnard,pour aller se pro-
mener dans ses champs la canne à la main, il courra
grand risque, au retour, de se voir barrer le passa-
ge par un grenadier alsacien, qui le forcera à dépo-
ser sa canne dans la guérite.

Ce sera encore pis si le maréchal veut rentrer chez
lui avec son bâton : un bâton de maréchal général
doit être infiniment plus long que les autres.

L'ordonnance du 25 octobre se tait sur un point
excessivement intéressant, je veux parler des ap-
pointemens nouveaux qui seront attachés au grade
en question.

Mais n'anticipons pas sur les événemens, tout
vient à pointa qui sait attendre; et il suffit au ma-
réchal Soult d'attendre la convocation des chambres.

En tout cas on peut être bien certain d'une chose,
c'est que les deux factionnaires du maréchal Soult
n'auront jamais pour consigne d'empêcher d'entrer
les sacs d'écus.

LA PARFAITE PHILOSOPHIE,

^*^~;"-^\ On sait au-

^m'o0^ . a_ jourd'hui qu'un

fonctionnaire a
été destitué pour
avoir rendu à
l'Etat des fonds
restés entre ses
mains. S'il les avait gardés, peut-être aurait-il obte-
nu de l'avancement et la croix d'honneur.

Ceci paraîtra peut-être de la morale tant soit peu
paradoxale au commun des esprits. Mais le ministère,
semblable en ce point au père Ducantal, s'inquiète
fort peu de l'opinion des gens du commun.

Il ne s'agit en tou* que du point de vue d'où l'on
prend les choses.

En.effet, le fonctionnaire n'a pas été destitué pré-
cisément parce qu'il avait rendu de l'argent, mais
parce qu'il l'avait rendu avec affectation. C'est l'affec-
tation seule qui est punie ainsi qu'elle le méritait. On
reconnaît volontiers les mérites.du fonctionnaire hon-
nête, mais on châtie l'homme affecté. Reste à savoir
si, par cette destitution, le fonctionnaire ne sera pas
aussi affecté que l'homme.

Tâchons pourtant d'élever nos esprits au-dessus
des préjugés vulgaires; discutons philosophiquement
sur la vertujjQue dit l'Evangile? que la main gauche
doit ignorer complètement les traits de vertu que
commet la main droite. Que dit la philosophie ? que
la plus haute vertu est celle qui agit en secret et
pour le seul plaisir qu'un devoir accompli procure à
la conscience.

La philosophie et la religion s'accordent donc ici
pour donner raison au ministère.

L'une et l'autre réprouvent complètement l'osten-
tation et la considèrent comme une circonstance at-
ténuante de la vertu.

Peut-on s'étonner de voir le cabinet immaculé du
Vingt-Neuf-Octobre faire tous ses efforts pour rame-
ner les esprits à ces théories sublimes de l'art pour
l'art appliquées à la probité ? Ceci explique ses ma-
gnifiques dédains, son impassibilité en présence des
accusations de vénalité portées à la tribune et dans la
presse contre lui et ses agens. S'il se fut défendu, il
aurait eu l'air de se livrer à l'ostentation, à l'affecta-
tion de la vertu, et par cela même son mérite serait
devenu tout-à-fait secondaire. Mieux valait se rési-
gner devant la calomnie et se taire sans murmurer,
comme un soldat de M. Scribe. Zénon n'eût pas
mieux fait.

Puisse celte grande leçon de vertu profiter aux
fonctionnaires ! Désormais quand un comptable des

pérons qu'il ira faire cette restitution, la nuit, enve-
loppé d'un grand manteau et pourvu d'un faux nez,
afin de n'être pas reconnu et d'éviter ainsi toute es-
pèce d'ostentation.

Le mieux serait encore de confier cette mission au
curé de sa paroisse, à qui le comptable s'ouvrirait
dans le secret du confessionnal, bien sûr ainsi de n'ê-
tre pas trahi.

Une troisième manière encore plus sûre de se li-
vrer en secret à un acte de probité, ce serait de ne
pas s'y livrer du tout, ou de ne le faire qu'en effigie.

Par exemple, l'agent qui aurait dix mille francs à
rendre au trésor, après s'être enfermé chez lui à
double tour, ouvrirait son secrétaire et tirant les dix
mille francs de sa poche : « Trésor, dirait-il, voilà
un excédant de recettes que je t'apporte ; prends-le
et garde-moi le secret au nom de la non-ostenta-
tion. »

Beaucoup d'exemples récens nous font croire que
ce genre de comptabilité ne se pratique que trop
souvent dans les bureaux.

A cela vous répondrez peut-être que le pays ne
demande pas tant de vertu chez les agens du pou-
voir, et qu'il serait trop heureux de les voir rendre
leurs comptes, même avec affectation, ce qui est dé-
jà assez rare. Mais le ministère n'entend pas de cette
oreille-là. L'ostentation lui répugne d'autant plus
qu'il prêche lui-même d'exemple et qu'il cache ses
vertus avec un soin tel que le Journal des Débats a
pu seul encore les découvrir.

THEATRES

L'Homme propose, comédie en trois actes.
Ce titre n'est pas .heureux, et ne trouve même pas
son application dans le sujet de l'ouvrage. Il s'agit
d'un neveu, touriste aventurier, qui, au retour de
ses longues pérégrinations, fait quarante lieues à
franc étrier pour visiter un oncle qu'il n'a pas vu de-
puis sept ans et dont il n'a aucun héritage à espérer.
Le Géronte campagnaid, peu sensible au pieux em-
pressement de son neveu, lui ferme ses bras et sa
porte et ordonne à ses domestiques de le pourchas-
ser comme une bête fauve. Quel est donc le crime
d'Edouard,pour que tout le château frissonne d'épou-
vante à ce terrible nom? Le scélérat a longtemps
parcouru le monde, il a eu l'atrocité de se battre en
duel avec un officier anglais qui insultait la France,
et pour comble, d'infamie, il porte l'uniforme d'of-
ficier de spahis. Comment vivre sous le même toit
qu'un pareil monstre? Tel est l'avis de M. de Cour-
champs, tel est aussi celui de Mme de Forsac et de
M. son fils Hyacinthe, jeune fleur de sa tige non d'-
taché. Adèle, au contraire, trouve son cousin moins
farouche qu'il n'en a l'air et se flatte de pouvoir, sans
trop d'effort, l'apprivoiser. Elle fraternise bravement
avec la bête fauve : une ligue défensive se forme en-
tre le cousin et la cousine, et M. de Courchamps, qui
avait proposé la main de sa fille à l'intéressant Hya-
cinthe finit par en disposer, bon gré mal gré, en fa-
veur de son abominable neveu. Le lion africain,
comme tous les lions amoureux, laisse couper sa cri-
nière et emprisonner ses griffes dans des gants beur-
re frais.

L'intrigue de cette comédie n'est pas neuve, mais
il y a quelque vivacité dans les détails; en somme,
plus de gaîté que d'esprit. L'auteur, M. Adolphe Be-
lamy, est vraisemblablement un jeune homme qui
se formera. Il ne faut pas trop demander aux cons-
crits de l'art dramatique quand les vétérans donnent
quelquefois si peu. En somme, la pièce a été accueil-
bureaux officiels aura de l'argent à rendre, nous es- j iig4ns opposition,; mais aussi sans enthousiasme.

Succès insignifiant : c'est déjà quelque chose n
un début.

€ty@uiase-Draniattque.

La Déesse, comédie en trois actes, mêlée de counl*
par MM. Scribe et Xavier. V l
Cet ouvrage ressemble beaucoup plus à un 0péra
comique qu'à un vaudeville. La nature du sujet ]
manière dont il est traité, la surabonnance des co»!
plets, la mise en scène, tout enfin semblait lui J
gner une autre destination que celle qu'il a reçue '
est vraisemblable que les auteurs, d'accord avec !
direction, ont risqué cette fantaisie exceptionnelli
comme le signal d'une réaction complète contre 1
mélodrame, qui avait tenté si malencontreusement
de s'impatroniser à ce théâtre sous les auspices de
Charlotte Corday. L'intention est louable, mais nous
doutons qu'il soit bien prudent d'aller d'un ex.
trême à l'autre. Que le Gymnase reste fidèle à
genre qui lui a si bien et si souvent réussi, tout le
monde y gagnera, même les auteurs, dont les
vrages ne peuvent prospérer qu'à la condition de se
produire sur leur terrain naturel.

Il est presque superflu de dire qu'il y a de l'esprit
et de la finesse dans les détails de cette œuvre bi-
zarre, les noms des auteurs l'indiquent suffisamment,
Cependant on ne reconnaît pas! toujours dans la com-
position la touche habile d'un grand faiseur. Les scè-
nes se déroulent confusément, les situations princi-
pales manquent en partie leur effet faute de prépa-
ration suffisante. Nous serions tenté de croire que
chacun des trois actes élaboré séparément, sans plan
arrêté à l'avance, a été soudé aux autres après coup,
à tout hasard. Cette indécision est une faute dans une
œuvre dont tous les incidens doivent se rattacher c-
troitement à l'action.

L'esprit et le talent peuvent se fourvoyer, mais
sans jamais perdre leurs droits. La Déesse,—malgré
la bizarrerie de la donnée et le décousu de la com
position,—à cause de la touche déliacte de ses meil-
leures scènes et de l'élégance naïve du dialogue, a
obtenu un succès in contesté. Comment en eût-il élé
autrement avec des interprètes tels que Mme Rose
Chéri et Ferville, Deschamp, Landrol et Geoffroy
Ce dernier surtout, dont le rôle était un peu moins
effacé que la plupart des autres, l'a joué en véritable
comédien.

La représentation, annoncée pour huit heures et
demie, a commencé beaucoup plus tard, et la durée
effrayante des entr'actes a prolongé le spectacle près
que jusqu'à minuit. Cet abus, fréquent dans beau-
coup de théâtres et notamment au Théâtre-Français,
qui a commencé hier les Aristocraties trente-cinq
minutes après l'heure indiquée,est une exception ior-
uite sans doute au Gymnase. Il nous suffira de a
signaler pour en prévenir le renouvellement de a

part d'une administration qui sait que
est la politesse des rois et des directeurs.

l'exactitude

il

La Réforme dit que deux superbes sentinelles gar-
dent la porte du maréchal-général Soult pour écar-
ter les chiens et les mendians. Il n'y a que les chie
qui puissent aller s'y faire mordre : les niendia°
savent trop bien à quoi s'en tenir sur la générosit

de l'illustre épéc.

— Hier, le ministère fêtait l'anniversaire de so»
avènement. Aujourd'hui, l'Eglise célèbre la fête de»
saints. Les extrêmes se touchent.

Entre la fête du ministère et la fête des morts,
il n'y a que l'espace de trois jours.

(La suite à la 4° page.)
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
La Parfaite Philosophie
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
R 1609 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Entstehungsdatum
um 1847
Entstehungsdatum (normiert)
1842 - 1852
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Satirische Zeitschrift
Karikatur
Sack
Münze <Motiv>
Geld <Motiv>

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le charivari, 16.1847, Novembre (No. 305-334), S. 1202
 
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