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Le charivari — 56.1887

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Août
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CINQUANTE-SIXIÈME ANNÉE

Prix du Numéro ) : 25 centimes

LUNDI Ier AOUT 1887

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PARIS

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ADOLPHE EWIG, FERMIER DE LA PUBLICITÉ

Rue Joquelet, 11

LE CHARIVARI

LA SEMAINE DE LA BOURSE

Paris, le 31 juillet 1887.

Monsieur le Directeur,

Les quelques spéculateurs qui restaient à Paris,
retenus par des engagements directs ou indirects
dans l’aiïaire de Panama, ont eux-mêmes déserté la
place, et lorsque la liquidation mensuelle sera ter-
minée, on peut dire qu’il ne restera plus personne à
la Bourse. Déjà, cette semaine, la physionomie du
marché a été des plus tristes ; que sera-ce la
semaine prochaine?

Bien des gens croient encore que la hausse est
possible et qu’il faut ouvrir l’œil. Les optimistes
disent en effet :

« Les Chambres sont en vacances, et, pendant
trois mois, la tribune va rester muette. A l’exté-
rieur, tout danger de conflits prochains se trouve
écarté. »

Si nous en croyions ceux qui raisonnent ainsi,
nous verrions dès maintenant la spéculation revenir
aux affaires avec certaine ardeur. Mais, à mon avis,
la politique seule n’inspire pas à la spéculation
un sentiment de retenue. Elle reste calme, froide,
inerte, parce que, devant elle, il se dresse un obsta-
cle infranchissable : il lui est interdit de chercher à
modifier sérieusement les taux de capitalisation ac-
tuels, dans le sens d’une nouvelle réduction, parce
que les réductions ont leurs limites.

Nos grandes valeurs nationales sont capitalisées à
3 3/4 0/0 ; les fonds étrangers douteux ne rapportent
plus que de 4 1/2 à 5 0/0, et les mauvais ne rappor-
tent que 6 0/0. Ceux des Etats qui jouissent d’un
crédit supérieur ne rapportent que de 3 0/0 à
3 1/2 0/0.

Il serait difficile d’amener les capitalistes à se
contenter de moins. La spéculation ne franchirait
donc plus maintenant de nouvelles étapes dans la
voie de la hausse qu’en s’exposant à faire sortir le
papier du portefeuille.

On a beau dire que l’argent est très abondant,
qu il ne sait plus où et comment s'employer, et qu'il
serait bien forcé de passer sous les fourches caudi-
nes de la spéculation, nous croyons que les capita-
listes ont encore assez d’énergie pour chercher des
débouchés productifs et que l’esprit d’initiative se
réveillerait chez eux si Ton tentait de réduire encore
le taux de leurs placements.

Fonds d’Etats

La rente 3 0/0 reste à 81.17. Nous laissons l’Amor-

aux diffèrent peu de ceux de la semaine précé-
dente.

L Italien finit à 90.77. Depuis longtemps nous
n avons Pas eu de mouvement brusque sur ce fonds.
On est un peu moins engagé à Paris sur cette valeur
depuis que les Allemands se sont rendus acquéreurs
un gros stock de fonds italiens ; on se défie de la
spéculation d’outre-Rhin qui pourrait bien un jour
( Qter de jeter tout son paquet par dessus les Vos-

ges, quand elle sera fatiguée* de vendre des fonds
russes.

Pas d'affaires sur les Fonds ottomans.

Il paraît qu’il faut considérer les négociations en-
tre la Banque ottomane et le gouvernement turc,
pour l’émission de 3,500,000 livres, comme n’ayant
pas encore abouti. Constatons le fait. Il paraît qu’il
se présente concurremment une autre proposition
d’emprunt faite par M. Kaulla, représentant de la
Wurtemberg’sche Vereinsbank qui est intéressée
dans la fabrique Mauser. M. Kaulla proposerait au
gouvernement impérial un emprunt garanti, sur le-
quel il serait prélevé la somme totale due pour les
commandes faites à l'usine Mauser. Suivant les der-
niers renseignements, M. Kaulla se serait entendu
avec la Banque impériale et l’opération financière
serait faite en participation.

Peu de changements sur la Rente extérieure d’Es-
pagne que nous retrouvons à 6o 1/4. Le mouvement
protectionniste s’accentue en Espagne. L’agriculture
et l'industrie font de sérieux efforts pour obtenir un
relèvement des tarifs douaniers. Le ministre des
finances combat ces tendances, et l’on dit que s’il ne
réussit pas à les vaincre, il se retirera.

Affaires milles sur les fonds austro hongrois.Quant
aux fonds russes, la tendance est un peu meilleure,
et depuis huit jours on signale même quelques ra-
chats à Berlin.

Autres valeurs

Parmi les valeurs de crédit, peu ont donné lieu,
cette semaine, à un courant suivi d’affaires ; néan-
moins, il faut reconnaître que c’est toujours le
groupe du Crédit foncier qui attire le plus l’attention
des capitalistes.

Nous retrouvons, en regard des obligations fon-
cières et communales à lots du Crédit foncier, les
cours de la semaine précédente. L’accalmie actuelle
des transactions n’a pas nui à leur solidité.

La clientèle de ces valeurs sait bien qu’elle profi-
tera encore d’une importante plus-value et que peu
de placements lui offriraient en ce moment les mê-
mes avantages.

Nous devons signaler à l’attention, avec les obli-
gations à lots du Crédit foncier, les Bons de la Presse
qui valent de 18 à 20 francs et sont remboursables à
des prix variant de 31 à 50 fr., s'ils ne sortent pas
aux tirages avec des lois. Le gros lot est de 100,000 fr.
Il sort 500 lots par an pendant dix ans et 300 lois
par an pendant la période qui suivra.

Les chances des lots sont nombreuses, et les por-
teurs qui en seront exclus gagneront une forte
prime au remboursement.

Le Crédit foncier et agricole d’Algérie cote 497 fri-
mais il ne vient pas de titres sur le marché et de
gros achats seraient impossibles à ce cours.

Le Comptoir d’escompte cote 1,035 fr. 11 va déta-
cher, dans quelques jours, un coupon de 20 francs.
Cet établissement se prépare à prendre une part im-
portante dans l'entreprise du percement du Simplon.

Nous retrouvons le Crédit lyonnais à 557.50. Cet
établissement prépare, dit-on, de grosses opérations,
que son admirable organisation lui permettra de
réaliser non moins facilement que toutes celles qui
ont été entreprises par lui cette année.

Le Métropolitain

Il est utile de préciser dans quelles conditions la
Chambre des députés a rejeté le projet du Métropo-
litain de Paris.

Son vote négatif n’implique nullement qu’elle soit
hostile au principe même du Métropolitain; il si-
gnifie simplement qu’elle ne s’est pas crue suf-
fisamment renseignée sur les moyens d’atteindre le
but.

La nécessité de construire le Métropolitain a été
mise en lumière, avec des arguments frappants, par
M. Baïhaut, ancien ministre des travaux pubbes,
par M. de Ilérédia, le ministre actuel, et par M. Lax,
commissaire du gouvernement.

L’opposition ne s’est servie, au contraire, pour jus-
tifier ses hésitations, que d’une argumentation assez
faible, laissant percer l’intention de dénier au Mé-
tropolitain son caractère d’intérêt général et de
demander qu’il fût classé parmi les lignes d’intérêt
local.

Elle a oublié que cette question s’était posée dès
le début, que la municipalité parisienne avait pré-
cisément demandé le classement du réseau à cons-
truire parmi les ligues d’intérêt local, pour avoir la
haute main sur l’entreprise, et que cette satisfaction
lui avait été refusée pour des motifs sur lesquels il
n’y avait pas à revenir.

Le gouvernement n’a pas abandonné le projet.
M. Rouvier l’a déclaré en réponse à une question
qui lui était posée par M. Camille Dreyfus. Il estime,
aujourd’hui comme hier, qu’il y a un très grand in-
térêt à doter la capitale de la France d’un système
de communications qui soit en harmonie avec ceux
qui existent dans les autres capitales de l’Europe.
Le gouvernement a promis de mettre à profit les va-
cances pour étudier un nouveau projet.

On peut, a dit M. Rouvier, concevoir un autre
projet établi de concert entre la ville de Paris et
l’Etat, et s’il s’élevait des difficultés insurmontables
au sujet de cet accord, on peut entrevoir un autre
projet donnant au Métropolitain un caractère pure-
ment municipal ; on peut aussi entrevoir un projet
de Métropolitain exécuté par l’Etat avec les Compa-
gnies ayant le caractère d’un chemin de fer de l’Etat.

Le gouvernement aura pris une décision d’ici à la
rentrée.

Le Panama

Les résullats définitifs de l’émission du Panama
du 2G juillet (obligations nouvelles 2° série) ne pour-
ronl guère être connus et surtout appréciés que
dans quelques jours. Tout ce que nous pouvons
dire maintenant, c’est que plus de 300 milles titres
ont été souscrits, représentant plus de 100 millions
de francs; somme qui, jointe à la réserve de 140 mil-
lions que la Compagnie possédait avant l’émission,
forme un total de 240 millions.

Avec les ressources réelles dont M. de Lesseps
dispose maintenant, il doit pouvoir conduire son
entreprise à un tel degré d’avancement, que le solde
à emprunter sur les 600 millions autorisés par les
actionnaires sera émis l'année prochaine à de bien
meilleures conditions.

CASTOR IN E II.
 
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