DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.25885#0009
AV LECTEVR. AMATEVR
I
DE POVRTR AICTVRE.
EPilosophc, quinommoit le premier fondement de la Peinture, le miroir de toutes choses, me
semblc luy auoir donné vn Epithete bien honorable, &: non diseordant de Tes effeds. Dedans
quel gîaceausiï, ou quel cristal, p eut on mieux reconnoistre les ressemblances des choses créées,
qu en l’industrieuse variété de la Pourtraidure ? Les Corinthiens, quidisent qu’vn de leurs com-
patriottes enfutl’inuenteur, la nomment la sécondé nature, & l’ornement plus exquisdel’V-
niuers : à Iaveritéil n’ya rien (comme dit Vitruue) qui embellilsc, répare , décoré dauantageles puura-
ges des hommes qucla Peinture, qui donne de l’enrichilscment à toutes choses,sans qu’aucunes luy puissent
rendre la pareille. C’ess: pourquoy les Empereurs anteseculaires l’ont mise deuant la Sculpture, &: recherché
auec despens Sc diligence les labeurs,&: les fruids de iournées desPeintres,qui eurent du bruit de leurs règnes,
iugeans que leurs Palais & leurs demeures augustesn’estoient que des bastimens, attendansla perfedion où la ,
Pourtraidure espargnoit son excellence. 11 se lit mesmcment qu’ils gageoient des Peintres Sz Portraieurs,
qu’ils faisoient venir de loing pour faire orner de diuersitez défigurés, les Colomnes,les Arcs triomphaux,
iesPortaux quelepaysleurcrigeoitpour gratifierleurs ouations,& pour embellir lcsTemples,oùils rendoient
grâces aux Dieux de leurs vidoires, qu’ils vouloient estre mises & exposées aux yeux de la posterité par ces ad-
mirables artifices. Ces considerations m’ont esmeu à ouurirles voyes parlesquelles pourroient marcher ceux
qui désirent atteindre & paruenir à la deledable perfedion de la Peinture. Ce que ie croy auoir fait ayant mis
enlumicreles œuures de feuMonsieur Cousin, hommercconneutres-capable par ceux quihonnorent ce bel '
Art, lesquelles ic te presente pour en faire ton profit, SC t’auancer en la connoisssance de ses perfedions qui pas-
scntlaSculpture&:les exercices de tous les Arts, quitrauaillent apres limitation des choses veuës. Adieu.
i
n
vmnrxMaBamasaBer-
A iij
I
DE POVRTR AICTVRE.
EPilosophc, quinommoit le premier fondement de la Peinture, le miroir de toutes choses, me
semblc luy auoir donné vn Epithete bien honorable, &: non diseordant de Tes effeds. Dedans
quel gîaceausiï, ou quel cristal, p eut on mieux reconnoistre les ressemblances des choses créées,
qu en l’industrieuse variété de la Pourtraidure ? Les Corinthiens, quidisent qu’vn de leurs com-
patriottes enfutl’inuenteur, la nomment la sécondé nature, & l’ornement plus exquisdel’V-
niuers : à Iaveritéil n’ya rien (comme dit Vitruue) qui embellilsc, répare , décoré dauantageles puura-
ges des hommes qucla Peinture, qui donne de l’enrichilscment à toutes choses,sans qu’aucunes luy puissent
rendre la pareille. C’ess: pourquoy les Empereurs anteseculaires l’ont mise deuant la Sculpture, &: recherché
auec despens Sc diligence les labeurs,&: les fruids de iournées desPeintres,qui eurent du bruit de leurs règnes,
iugeans que leurs Palais & leurs demeures augustesn’estoient que des bastimens, attendansla perfedion où la ,
Pourtraidure espargnoit son excellence. 11 se lit mesmcment qu’ils gageoient des Peintres Sz Portraieurs,
qu’ils faisoient venir de loing pour faire orner de diuersitez défigurés, les Colomnes,les Arcs triomphaux,
iesPortaux quelepaysleurcrigeoitpour gratifierleurs ouations,& pour embellir lcsTemples,oùils rendoient
grâces aux Dieux de leurs vidoires, qu’ils vouloient estre mises & exposées aux yeux de la posterité par ces ad-
mirables artifices. Ces considerations m’ont esmeu à ouurirles voyes parlesquelles pourroient marcher ceux
qui désirent atteindre & paruenir à la deledable perfedion de la Peinture. Ce que ie croy auoir fait ayant mis
enlumicreles œuures de feuMonsieur Cousin, hommercconneutres-capable par ceux quihonnorent ce bel '
Art, lesquelles ic te presente pour en faire ton profit, SC t’auancer en la connoisssance de ses perfedions qui pas-
scntlaSculpture&:les exercices de tous les Arts, quitrauaillent apres limitation des choses veuës. Adieu.
i
n
vmnrxMaBamasaBer-
A iij