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Dacier, Émile; Vuaflart, Albert
Jean de Jullienne et les graveurs de Watteau au XVIII. siècle (Band 1): Notice et documents biographiques — Paris, 1929

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https://doi.org/10.11588/diglit.41975#0113
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ANTOINE WATTEAU.

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May 1(7" 1748, et l’adresse de Baron : Printed for and sold by B. Baron, in Panton
Square near Piccadilly.
Mises au jour si tardivement, ces deux estampes ne figurent pas dans le Recueil Jul-
lienne. On peut même ajouter que l’attribution à Watteau peut laisser des doutes.
Baron, devenu éditeur et marchand d’estampes, sut profiter de son séjour en Angle-
terre et, toujours apprécié de son premier protecteur, gravait en 1745 le portrait du
D' Mead, d’après Allen Ramsay.
Goncourt (p. 347), fixant le séjour de Baron en Angleterre de 1712 à 1739, a commis
une erreur, puisque les gravures d’après Watteau, citées plus haut, portent l’adresse de
Baron avec la date de 1748.
La femme en buste, N° 291 bis, dont les traits ont une ressemblance frappante avec la
femme debout à gauche du Pierrot des Comédiens italiens, N° 204, est indiquée comme
étant probablement gravée par Claude Baron : la rédaction Baron Junior, la forme de
la lettre prouvent qu’il s’agit d’un graveur fixé en Angleterre; il paraît plausible de pro-
poser Laurent Baron, frère cadet de Bernard. Il est vrai qu’aucun Manuel ne le men-
tionne, mais il est permis de le supposer associé et collaborateur du premier et installé
en Angleterre avec son aîné.
Claude Baron, né en 1738, élève de Le Bas, ne semble pas avoir travaillé à l’étranger;
sa technique toute différente n’a aucuns rapports avec celle employée pour la figure
N° 291 bis, dont il vient d’être question.
Le beau-père de B. Baron et son maître en gravure, N. H. Tardieu, devait collaborer
plus tard au Recueil Jullienne. Celui-ci lui confia la reproduction de plusieurs tableaux
de Watteau.
Le frontispice de l’œuvre, où Jullienne est représenté jouant de la basse de viole, à
côté de son peintre favori, N° 3; XEmbarquement four Vlie de Cythère, N° 110, d’après le
tableau de la Collection Jullienne, qui passa plus tard chez Frédéric II; Heureux âge,
N° 75, provenant de la Collection de Mme de Verrue, et actuellement chez M. David
Weill; Les Champs-Élysées, N° 133, du Cabinet Jullienne, actuellement à Londres,
Wall ace Gallery; Le Plaisir Pastoral, N° 209, du Cabinet de Mariette, actuellement à
Chantilly, au Musée Coudé; ]^a Proposition embarrassante, Nü 274, de la Galerie du comte
de Brühl, actuellement à Pétrograd au Musée de l’Ermitage : toutes ces estampes
demandaient un graveur habile, et Jullienne n’eut pas à se repentir de son choix.
La sculpture n’avait pas de représentant en Angleterre; Louis-François Roubillac,
né à Lyon en 1702, s’y installa une première fois en 1720, revint en France vers 1730,
puis retourna dans le pays où il acquit une grande réputation; il est l’auteur de nom-
breux monuments, de grandes compositions, et de bustes de personnages en renom;
parmi lesquels celui du D1 Mead qu’il exécuta pour le Collège des Médecins et actuel-
lement à Westminster Abbey.
L’accueil empressé réservé aux artistes étrangers avait pour but de former des
élèves et d’arriver, au bout d’un temps plus ou moins éloigné, à se passer des apports
étrangers. Les encouragements ne manquèrent pas; on envoya en France, près de
maîtres réputés, des jeunes gens bien doués qui revinrent dans leur pays une fois maîtres
de leur art et formèrent à leur tour de nouveaux élèves. Plus tard, la fondation de l’Aca-
démie, dans laquelle on admit libéralement quelques étrangers, contribua à établir la
renommée de l’Ecole anglaise, si bien que, avant la fin du siècle, les productions
anglaises obtinrent une faveur marquée auprès des amateurs du continent.
L’anglomanie s’en mêlant, elles devinrent l’objet d’un commerce important en
France. En raison du nombre d’artistes français installés à Londres avant l’arrivée de
 
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