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Dacier, Émile; Vuaflart, Albert
Jean de Jullienne et les graveurs de Watteau au XVIII. siècle (Band 1): Notice et documents biographiques — Paris, 1929

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https://doi.org/10.11588/diglit.41975#0118
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100 L’ŒUVRE GRAVÉ DE WATTEAU.
d’Hogarth, qui garnissait les murs des palais royaux de ses allégories inspirées des
écoles du continent.
D’après Walpole et Ireland, Watteau serait allé en Angleterre pour consulter le
D1 Mead, dont la réputation était connue en France; il est possible que le médecin
donna des conseils au peintre avec lequel il était en relation, mais il n’était pas spécia-
lisé dans la maladie de Watteau.
L’Amour paisible, N" 77. — Ce même titre est répété deux fois : une première, au bas
de l’estampe N° 77, gravée par de Favannes, et une deuxième fois au bas du N° 268.
Les deux compositions, bien que différentes, ont plus d’un point commun, ce qui
explique l’identité du titre donné par le rédacteur de la lettre. Le groupe de l’homme
et de la femme debout, qui se retournent en se donnant le bras, à part les costumes qui
sont différents, ont une analogie frappante. La jeune femme assise, qui tourne la tête en
regardant le joueur de guitare, se retrouve dans les deux compositions.
Ce groupe des deux personnages debout et qui se retournent, on le retrouve à nou-
veau dans Y Accord Parfait, N° 23.
Mercier. — Lors de la révocation de l’Edit de Nantes, plusieurs tapissiers d’Aubus-
son se réfugièrent dans les trois villes de Clèves, Berlin et Schwabach.
Jean Barnebaud, tapissier d’Aubusson, s’était fixé en Brandebourg avec son beau-
frère Pierre Mercier; ce dernier obtint, en novembre 1686, la patente de tapissier de
l’Électeur, avec promesse d’une somme de 2400 écus pour l’entretien de sept ouvriers;
l’un de ses cinq enfants fut Philippe Mercier, né à Berlin en 1689, qui fut élève à l’Aca-
démie de Berlin, sous la direction d’Antoine Pesne; il voyagea pour étudier les maîtres,
à Paris et en Italie; de retour en Allemagne, il se fixa quelque temps à Hanovre, où il
épousa une femme de cette ville; travaillant pour Frédéric, prince de Galles, fils de
Georges II, il passa en Angleterre avec ce prince et mourut à Londres en 1760.
Arrivé à Londres en 1716, il ne put obtenir d’être peintre de la Cour qu’en 1727.
En 1728, il peignit les portraits du Prince et de ses sœurs, qui furent gravés par Jean
Simon. Il perdit plus tard la faveur du Prince et reprit sa position quelque temps après.
L’appât du gain l’incita à se rendre en Portugal, où il travailla pour le commerce, et
pensa s’établir dans ce pays avec sa famille qu’il avait appelée. Il revint cependant à
Londres où il mourut le 18 juillet 1760, âgé de 71 ans.
Ses premières œuvres se distinguent par une imitation des peintures de Watteau;
plus tard, il essaya d’imiter Hogarth. Plusieurs de ses compositions furent gravées
par Houston, Mac Ardell et particulièrement par Faber le jeune.
Il grava lui-même quelques-uns de ses tableaux et reproduisit à l’eau-forte des pein-
tures de Watteau. Son portrait peint par lui-même a été gravé par Faber en 1735; la
lettre indique sa qualité :
Scutarius Primarius Pictor Bibliothecarius Serenissimi Walliæ Principis.
Son fils Philip devint capitaine, puis major de l’ile de Jersey où il mourut en 1793,
âgé de 54 ans. Une de ses filles, Charlotte, pratiqua la peinture : une suite de ses
compositions, ayant pour titre les Quatre âges, fut gravée par S.-F. Ravenet. Ayant versé
dans le vice, elle finit misérablement dans un zvorkliouse de St James’s Westminster
en 1762. (Walpole anecdot of Painting.)
Mercier a si bien imité Watteau que son tableau de XEscamoteur a longtemps porté
 
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