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Dacier, Émile; Vuaflart, Albert
Jean de Jullienne et les graveurs de Watteau au XVIII. siècle (Band 1): Notice et documents biographiques — Paris, 1929

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https://doi.org/10.11588/diglit.41975#0129
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ANTOINE WATTEAU.

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lui, a toujours existé tel qu’il se présente actuellement à ses yeux. Le temps matériel,
pour exécuter cette grande composition, est également indiqué par lui d’une manière
approximative. Le retour de Watteau chez Gersaint doit être en août 1720 et non en
1721; sa mémoire est en défaut.
Ce que Watteau avait imaginé s’est donc à peu près réalisé : Gersaint a prospéré; les
annonces du Mercure informent le public qu’il a rapporté de voyage des tableaux et des
curiosités de grand luxe. C’est le marchand à la mode. Devenu expert, il dirige des
ventes, publie des Catalogues.
Et pour terminer il change son enseigne comme l’avait imaginé Watteau; Boucher
lui dessinera une composition indiquant le nouveau commerce à la mode, adjoint aux
autres curiosités.
A la Pagode remplace le Grand Monarque qui a terminé sa carrière.
Il n’y a pas lieu de revenir sur la controverse qui s’est élevée au sujet de l’Enseigne;
la thèse de M. P. Alfassa, démontrant que l’Enseigne, divisée en deux parties, et
conservée à Berlin, est bien l’original de Watteau, semble actuellement admise sans
contestation.
L’enseigne, ou Plafond, était le tableau suspendu, plus ou moins incliné, sous l’auvent
de la boutique du commerçant.
« Belloni, applaudi de tout le public, voulut encore augmenter sa réputation, en se mettant au nombre
des Limonadiers. Pour cet effet, ayant loué un privilège, il s’installa rue des Petits-Champs, vis-à-vis le
passage du cloître Saint-Honoré, dans une boutique, avec un plafond au-dessus de la porte, qui repré-
sentoit des acteurs italiens, où sa figure ne fut pas oubliée, et pour devise : Au caffé comique. Ce titre, et
le nom de Belloni donnèrent une grande vogue à cette boutique. [Les frères Parfaict. Mémoires pour
servir à l’histoire des spectacles de la Foire. Paris, 1743, 2 vol. in-12.1
1. p. 36.
Cet épisode doit se placer, semble-t-il, à l’année 1718, date à laquelle Belloni se retira du théâtre, ou
peu avant.
L’Eloge de M. Chardin par M. Haillet de Couronne, Secrétaire de l’Académie de Rouen, lu à l’Aca-
démie de Rouen le 2 août 1780, existe, en manuscrit, à la Bibliothèque de l’Ecole des Beaux-Arts.
L’auteur raconte comment Chardin, dans sa jeunesse, exécuta un plafond pour un chirurgien de
Paris.
Une note inscrite en marge du manuscrit et d’une autre main ajoute :
« Cette enseigne, de neuf à dix pieds de long, est depuis longtemps dans l’appartement de M. Le Bas,
graveur du Roi. » (Dussieux, Soulié, de Chennevières, etc. Mémoires inédits_ Paris, 1854, in-8.)
II, p. 432.
L’eau-forte de Gabriel de Saint-Aubin :
A la Teste noire, Périer, nid, quai de la Mégisserie, dessinée et gravée en 1767 (E. Dacier, n° 44) repro-
duit à coup sûr le plafond ou le tableau mural de ce marchand quincaillier.
C’est la vue classique de l’intérieur de boutique, limitée à droite et à gauche par des piliers de maçon-
nerie, par devant par les pavés de la rue, avec le comptoir où le client discute avec une jolie vendeuse.
Les dimensions de cette pièce en largeur 115X181 ne permettent pas d’y voir une carte d’adresse.
Le plafond même a probablement été peint par Saint-Aubin qui en a fixé le souvenir par la gravure.
A la séance du 8 avril 1921, de la Société de l’Histoire de l’Art français, M. Gustave Lebel a présenté et
commenté (Bulletin, p. 55) deux petites esquisses anonymes pour un plafond destiné à un chapelier.
Intérieur de la boutique d’un chapelier. Un mousquetaire au centre. Même disposition générale que
celle de Y Enseigne de Gersaint.
« Une pareille rencontre est-elle due uniquement à la similitude des sujets, à la destination pratique
des deux œuvres, ou bien faut-il penser que Watteau gardait un souvenir de l’enseigne du chapelier qu’il
aurait connu dans sa jeunesse, et sur la donnée de laquelle il aurait brodé son exquis chef-d’œuvre? »
Costumes du début du xvme siècle. Les femmes ont encore la fontange; on en trouve des exemples
jusqu’en 1715.
 
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