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Dacier, Émile; Vuaflart, Albert
Jean de Jullienne et les graveurs de Watteau au XVIII. siècle (Band 1): Notice et documents biographiques — Paris, 1929

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https://doi.org/10.11588/diglit.41975#0154
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L’ŒUVRE GRAVÉ DE WATT EAU.

l’unique et minuscule tableau de Watteau : Les singes peintres, fait d’autant plus figure
d’intrus, qu’il est placé, dans ce catalogue, entre les œuvres d’Antoine Van Dyck et
d’Augustin Carrache. Ce tableautin, peint sur cuivre (H. 2 pouces, 10 lig. ; L. 3 pouces,
8 lig.) avait été certainement commandé à Watteau, car il formait pendant avec Une
Musique de chats de Pierre Brueghel. 11 ne doit pas être confondu avec un autre tableau,
offrant le même sujet, et gravé dans le Recueil Jidlienne (Voy. Cat. et PL N° 168). Quant
au Bal champêtre, il ne faisait pas encore partie de la Galerie du Palais-Royal.
Dans leur ensemble, les notices critiques écrites par Saint-Gelais semblent aujour-
d’hui arriérées et sans intérêt; une seule cependant, par une faveur singulière, a gardé
toute sa fraîcheur, et c’est celle consacrée à Watteau. Il faut y voir un témoignage pré-
cieux de l’opinion unanime des connaisseurs, entre 1720 et 1740, sur le talent du
peintre, avant que les doctrines de théoriciens, comme le Comte de Caylus, aient
obscurci le goût public. Voici le texte de Saint-Gelais :
« Ce peintre s’est fait un nom par sa gracieuse et exacte imitation du naturel dans les
« sujets galants et agréables. Il a parfaitement bien représenté les Concerts, les Danses et
« les autres Amusemens de la vie civile, metant la scène dans des jardins, dans des bois
« et dans d’autres lieux champêtres dont le païsage est peint avec beaucoup d’art. Son
« dessin est correct, son coloris est tendre, ses expressions sont piquantes, ses airs de
« têtes ont une grâce merveilleuse, ses figures dansantes sont admirables pour la légèreté,
« pour la justesse des mouvemens et pour la beauté des atitudes. Il s’est ataché aux
<( babil le me ns vrais, en sorte que ses tableaux peuvent être regardés comme l’histoire des
« Modes de son tems.
« Il étoit de Valenciennes, vint à Paris fort jeune et fut élève de Claude Gillot qui se
« plaisoit à peindre des bals, des représentations de comédies, des Sabats et d’autres
« sujets bizares. S’étant rendu capable, il tut reçu à l’Académie Royale de Peinture et de
« Sculpture en 1717. Il est mort à Nogent-sur-Marne en 1721, âgé de trente-sept ans. »
On remarquera que l’ensemble du morceau et même quelques expressions identiques
se retrouvent dans la notice de YAbecedario du Père Orlandi. Sur ce rapprochement
nous avons déjà donné notre sentiment (Voy. à l’année 1719). Bien loin de s’être inspiré
d’Orlandi, c’est Saint Gelais qui, â notre avis, lui a fourni les éléments de ses notices sur
les artistes français vivants.
1727. 14 septembre. Décès a Valenciennes de Michelle Lardenois, mère de Watteau,
âgée de 75 ans. — Extrait des registres de la paroisse Saint-Jacques (Etat-civil, vol. 139) :
L’an mil sept cent vingt-sept, le quatorze septembre, est décédé dans cette paroisse de
St-Jacques Michelle Lardenois, veuve de Jean-Philippe Wateau, âgée de soixante-quinze
ans. Elle fut inhumée le quinze du mois et an que dessus dans Véglise ou nous l’avons
conduit avec les cérémonies accoutumées de l’église. En foi de quoi j’ai signé.
E. Elocquet, Vre.
Publié par Paul Foucart (Société des Beaux-Arts des Départements, 1829).
1728. Février. Apparition du second volume des Figures de différents caractères,
publié par Jean de Jullienne. — Le premier volume avait été annoncé dans le Mercure
de France de novembre 1726; celui-ci fut annoncé au mois de février 1728 (p. 361) et
au même prix, soit 48 livres. 11 reproduit 218 dessins, soit, pour les deux volumes,
un ensemble de 350 dessins de Watteau. Le titre est identique, et tiré sur le même
cuivre, sauf que la mention : Tome premier, est remplacée par : Tome second et dernier.
 
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