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Daly, César [Editor]
L' architecture privée au XIXe siècle: nouvelles maisons de Paris et de ses environs (Sér. 1,1): Hotels privés — Paris: Ducher, 1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.51410#0018
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L’ARCHITECTURE PRIVÉE SOUS NAPOLÉON III.

le maître ou le valet qui fait jouer la crémone, etc., etc.
Et que de fenêtres différentes, depuis les « montres »
de nos élégants magasins jusqu’aux « châssis à tabatière »
des mansardes, depuis les fenêtres-portes s’ouvrant sur
le jardin ou sur le balcon des premiers étages de nos
grandes habitations jusqu’aux soupiraux des caves, de-
puis les erkers d’Allemagne et les bow-windows d’An-
gleterre, qui accidentaient si souvent les façades du
moyen âge, et que nos voisins de l’Est et de l’ûuest ont
eu le bon sens et le bon goût de ne pas répudier dans
leurs constructions modernes, jusqu’aux monotones rec-
tangles de la plupart de nos maisons de France!
Qu’on se rappelle ensuite la grande diversité de nos
habitations, depuis les misérables chaumières des pay-
sans jusqu’aux majestueux palais des rois!
El combien s’allongerait encore cette liste des diverses
espèces de fenêtres, si l’on considérait non plus seule-
ment la série des constructions privées, mais aussi les
catégories d’édifices de tous genres, depuis ceux qui
redoutent la lumière, comme les mausolées, jusqu’à ceux
qui l’ont recherchée à l’excès, comme les palais de cris-
tal ! Mais en se limitant strictement à ce qui concerne les
maisons d’habitation, qu’on dise si l’étude de la fenêtre
est une si petite question.
Bien d’autres parties de nos demeures réclameraient
de pareils développements dans un traité complet d’ar-
chitecture privée. Il n’y a pas un seul détail de nos mai-
sons qui ne pût donner lieu à un gros et utile volume.
Pour en convaincre le lecteur, ne suffit-il pas de nommer
la cheminée, le chéneau, la couverture, etc., etc.? A
plus forte raison en serait-il ainsi si l’on voulait étudier,
non plus de simples détails, comme la fenêtre ou la che-
minée, mais toutes les dispositions architecturales cor-
respondant à chaque service spécial d’une maison : la
cuisine avec toutes ses dépendances (rôtisserie, poisson-
nerie, atelier de pâtisserie, réserves, relaveries, chemi-
nées, fourneaux, distribution d’eau, etc., etc.); la salle
à manger avec ses offices et ses accessoires; le salon avec
ses succursales (salon d’attente, petits salons, boudoir,
salles de jeu, de billard, fumoir, etc., etc.); la chambre
à coucher avec ses cabinets de toilette, de bains, et leur
complément de garde-robes et d’appareils en tout genre.
Chacune de ces études ne ferait-elle pas surgir une mul-
titude de problèmes difficiles, invoquant pour la solution
les plus ingénieux arrangements, le concours des indus-
tries les plus perfectionnées et celui du goût le plus
raffiné?
Un traité complet d’architecture domestique devrait
cependant examiner à fond, successivement, chacune de
ces questions et bien d’autres ; mais, encore une fois,
les volumes que nous livrons au public en ce moment
ne forment pas à eux seuls un traité. C’est à la fois
moins, et pour quelques-uns c’est mieux que cela : c’est
une collection de spécimens donnant la pratique la plus
avancée, la plus perfectionnée de notre architecture pri-
vée. Au lieu d’offrir au lecteur des préceptes et des con-
seils sur la manière de résoudre des problèmes d’archi-
tecture domestique, ce sont les solutions mêmes de ces
problèmes, telles que les ont conçues nos architectes
les plus expérimentés, que nous lui communiquons.

Une dernière observation est nécessaire pour faire
bien comprendre le caractère de ce livre : elle est rela-
tive au point de développement où se trouve actuellement
notre architecture privée..
Jusqu’aujourd’hui on a classé les constructions pri-
vées en deux groupes : celles des villes et celles des
campagnes. Cette classification si simple, et au premier
aspect si juste, n’est cependant plus admissible; car
entre ces deux séries d’habitations est née une classe
nouvelle de constructions privées, dont les variétés sont
désignées par des noms qui indiquent une influence inter-
nationale sans préciser cependant les caractères distinc-
tifs de chacune d’elles : on les appelle cottages (anglais),
chalets (suisse ou allemand), villas (italien). De fait,
cette nouvelle branche de notre art constitue une véri-
table architecture suburbaine, car c’est dans les fau-
bourgs nouveaux et élégants, dans les environs des gares
des voies de fer, et dans les villages situés dans un rayon
de quelques lieues autour des grands centres de popula-
tion, qu’on en rencontre les exemples les plus nombreux
et les mieux entendus.
Les fermes et les autres établissements industriels ont
aussi leurs bâtiments d’habitation, mais ce livre ne s’oc-
cupe pas de ces établissements mixtes, non plus que des
logements des ouvriers et des paysans. Nous n’aurons
donc à examiner, ici, que des habitations urbaines et
suburbaines, récemment exécutées à Paris et dans ses
Environs.
C’est mieux cependant qu’un simple portefeuille de
spécimens que nous voulons donner à nos lecteurs, car,
en tant que le sujet s’y prête, notre travail sera présenté
avec méthode et disposé en vue d’éclairer l’architecture
en épargnant tout à la fois, de notre mieux, son temps
et ses peines.
— Mais pourquoi alors ce titre général : l’Architec-
ture privée au xixe siècle ?
La question est légitime. Nous avons adopté ce titre
général dans la pensée de faire suivre ce premier travail
de quelques études complémentaires, — il y a tant de
choses utiles à dire sur cette grosse question de l’archi-
tecture privée! — Mais comme chacune de nos publica-
tions subséquentes devra former, comme celle-ci, une
oeuvre distincte, complète en elle-même, nous avons
voulu leur donner à toutes un lien commun : celui du
titre général A'Architecture privée au xixe siècle.

DES CARACTÈRES D’ART
QUI CONVIENNENT A L’ARCHITECTURE PRIVÉE.
Ce ne serait pas exagéré que de définir la Maison : le
vêtement de la famille. Elle est en effet destinée à lui
servir d’enveloppe, à l’abriter et à se prêter à tous ses
mouvements. Elle la garantit du froid et du chaud, s’har-
monise avec la rusticité ou le raffinement de ses habi-
tudes, se plie a son goût, même un peu à ses fantaisies.
En quelque lieu du globe et à quelque époque de 1 his-
 
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