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puisé dans l'Antiquité, lui bnt acquis sur les autres Au-
teurs une espece de supériorité dont il est en posTesrîon,
& qu'il seroit difficile de lui enlever. Son crédit est tel
auprès des Architectes, & sur-tout auprès des Ouvriers,
qui n'ont ni la commodité, ni le tems de faire de lon-
gues études, que ces derniers, dans les ouvrages où ils
sont obligés de se servir des Ordres, ne suivent point
d'autres règles que celles de Vignole. Qu'il est heureux
pour l'Architecture que cet Auteur ait acquis une si
grande confiance ! Car si des Ouvriers qui n'ont pas
ordinairement un fond d'étude, s'étoient abandonnés
à leurs propres idées, dans quels écarts n'auroient - ils
pas donné? Et combien ne verroit-on pas d'Ordonnan-
ces vicieuses & irrégulieres, dont les défauts, quoique
très-sensibles, ne trouveroient peut-être que trop d'imi-
tateurs ?
Il est donc à souhaiter que Vignole serve long-tems
de règle à ceux qui cultivent l'Architecture, & qu'on ne
s'écarte point des mesures qu'il a si judicieusement éta-
blies. Celles qu'il a déterminées pour la hauteur des pié-
destaux, des colonnes & des entablemens dî ses Or-
dres , doivent être en particulier inviolablement obser-
vées par ceux qui font profession de s'attacher à la mé-
thode de cet Architecte ; car lorsqu'une fois on a résolu
de suivre un Auteur, il ne faut plus examiner s'il est
d'accord ou non avec les autres. Cette discussion, utile
pour un homme consommé dans l'Art, seroit nuifîble à
un commençant, & ne serviroit qu'à le jetter dans l'in-
certitude, tous les Auteurs ayant eu des sentimens parti-
culiers. En voici un exemple : Palladio, qui tient un
rang si distingué parmi les Modernes, fixe la hauteur
de les piédestaux à environ le quart de celle de la colon-
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puisé dans l'Antiquité, lui bnt acquis sur les autres Au-
teurs une espece de supériorité dont il est en posTesrîon,
& qu'il seroit difficile de lui enlever. Son crédit est tel
auprès des Architectes, & sur-tout auprès des Ouvriers,
qui n'ont ni la commodité, ni le tems de faire de lon-
gues études, que ces derniers, dans les ouvrages où ils
sont obligés de se servir des Ordres, ne suivent point
d'autres règles que celles de Vignole. Qu'il est heureux
pour l'Architecture que cet Auteur ait acquis une si
grande confiance ! Car si des Ouvriers qui n'ont pas
ordinairement un fond d'étude, s'étoient abandonnés
à leurs propres idées, dans quels écarts n'auroient - ils
pas donné? Et combien ne verroit-on pas d'Ordonnan-
ces vicieuses & irrégulieres, dont les défauts, quoique
très-sensibles, ne trouveroient peut-être que trop d'imi-
tateurs ?
Il est donc à souhaiter que Vignole serve long-tems
de règle à ceux qui cultivent l'Architecture, & qu'on ne
s'écarte point des mesures qu'il a si judicieusement éta-
blies. Celles qu'il a déterminées pour la hauteur des pié-
destaux, des colonnes & des entablemens dî ses Or-
dres , doivent être en particulier inviolablement obser-
vées par ceux qui font profession de s'attacher à la mé-
thode de cet Architecte ; car lorsqu'une fois on a résolu
de suivre un Auteur, il ne faut plus examiner s'il est
d'accord ou non avec les autres. Cette discussion, utile
pour un homme consommé dans l'Art, seroit nuifîble à
un commençant, & ne serviroit qu'à le jetter dans l'in-
certitude, tous les Auteurs ayant eu des sentimens parti-
culiers. En voici un exemple : Palladio, qui tient un
rang si distingué parmi les Modernes, fixe la hauteur
de les piédestaux à environ le quart de celle de la colon-