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V I E
DE JACQUES BAROZZIO
DE VIGNOLE,
ARCHITECTE ET PEINTRE.
J'ai toujours été dans cette opinion que la meilleure manière
de louer les habiles Artistes, c'étoit de mettre au jour leurs,ouvra-
ges. Leur vie, pour l'ordinaire, ne se trouve pas chargée d'événe-
mens fort intéressans ; cependant quand après avoir fait connoître
ce qu'ils ont produit de plus remarquable, on peut encore tracer
leur caractère, les suivre dans leurs études, examiner la route qu'ils
ont tenue pour parvenir à sc fairc.un nom , non-seulement on tra-
vaille pour leur gloire, mais le récit de leur vie devient une leçon
utile pour ceux qui en font la lecture. C'est ce motif qui m'a engagé
de recueillir avec soin tout ce que Vafari, le Père Ignace Danti,
Si d'autres ont dit surie sujet de Vignole ; &c j'ai cet avantage sur
tous ceux qui jusques à présent ont publié en François son Li-
vre d'Architecture, que je serai le premier qui lui aura rendu ce
devoir.
Les guerres civiles de Milan ayant causé la ruine de plusieurs
de ses citoyens, Clément Barossio, d'une des meilleures familles
de cette ville, fut enveloppé dans ce malheur. Ne pouvant plus
vivre commodément dans sa patrie, il se retira avec sa femme, qui
étoit Allemande , à Vignole, petite ville du Marquisat du même
nom , située dans le territoire de Boulogne. Ce fut là que naquit
Jacques Baro^io , plus connu sous le nom de Fignole, qui est
celui du lieu de sa naissance. Il vint au monde Je premier jour
d'octobre de l'an 1507, &C peu de tems après il perdit son père.
Cet accident funeste le laissa sans biens 6c sans appui ; son génie y
suppléa. Né avec beaucoup de disposition pour lcDessêin, il suivit
son inclination, Se alla à Boulogne pour y apprendre la Peinture :
mais soit qu'il fût tombé sous un mauvais Maître, soit qu'il s'occu-
pât déjà trop à dessîner de l'Architecture , il ne fit pas de grands
MOT
-progrès
jfcrchi
Iréputa
|turc,
d'en :
conno
lui de
ceuxq
logne.
deles <
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V I E
DE JACQUES BAROZZIO
DE VIGNOLE,
ARCHITECTE ET PEINTRE.
J'ai toujours été dans cette opinion que la meilleure manière
de louer les habiles Artistes, c'étoit de mettre au jour leurs,ouvra-
ges. Leur vie, pour l'ordinaire, ne se trouve pas chargée d'événe-
mens fort intéressans ; cependant quand après avoir fait connoître
ce qu'ils ont produit de plus remarquable, on peut encore tracer
leur caractère, les suivre dans leurs études, examiner la route qu'ils
ont tenue pour parvenir à sc fairc.un nom , non-seulement on tra-
vaille pour leur gloire, mais le récit de leur vie devient une leçon
utile pour ceux qui en font la lecture. C'est ce motif qui m'a engagé
de recueillir avec soin tout ce que Vafari, le Père Ignace Danti,
Si d'autres ont dit surie sujet de Vignole ; &c j'ai cet avantage sur
tous ceux qui jusques à présent ont publié en François son Li-
vre d'Architecture, que je serai le premier qui lui aura rendu ce
devoir.
Les guerres civiles de Milan ayant causé la ruine de plusieurs
de ses citoyens, Clément Barossio, d'une des meilleures familles
de cette ville, fut enveloppé dans ce malheur. Ne pouvant plus
vivre commodément dans sa patrie, il se retira avec sa femme, qui
étoit Allemande , à Vignole, petite ville du Marquisat du même
nom , située dans le territoire de Boulogne. Ce fut là que naquit
Jacques Baro^io , plus connu sous le nom de Fignole, qui est
celui du lieu de sa naissance. Il vint au monde Je premier jour
d'octobre de l'an 1507, &C peu de tems après il perdit son père.
Cet accident funeste le laissa sans biens 6c sans appui ; son génie y
suppléa. Né avec beaucoup de disposition pour lcDessêin, il suivit
son inclination, Se alla à Boulogne pour y apprendre la Peinture :
mais soit qu'il fût tombé sous un mauvais Maître, soit qu'il s'occu-
pât déjà trop à dessîner de l'Architecture , il ne fit pas de grands
MOT
-progrès
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