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COURS
Plafonds des corniches Doriques.
La sorme de ce volume ne m'a pas permis de mettre les
plasonds de ces corniches avec les profils, comme ils
font dans l'original qui ess in-folio ; je fuis obligé, pour
éviter la consusion, d'en faire une planche a part, fur
la même échelle.
I i A hauteur de la corniche de cet Ordre esl déterminée par celle de la frise
à laquelle elle doit être égale ; ainsi elle devient trop basse pour souffrir une
plus grande saillie que celle d'un demi-module plus que sa hauteur. Celui qui
a bâti le théâtre de Marcellus, a senti cette difficulté, & pour y remédier, il
a imaginé d'incliner par devant le plafond du larmier de sa corniche ; cela
augmente l'apparence de la saillie : que si l'on ajoute une mouchette pendanre
& un canal refouillé sous le devant du larmier, alors le profil paroîrra plus
giganresque & plus noble, comme on le peur voir à la corniche du portail
des Minimes. On orne rarement le chapiteau, si ce n'est de quelques petites
roses. Les fleurs de lys qui sont ici dans le gorgerin, ainsi que dans le plafond
du railloir, sonr les armes de la Maison Farnese, qui en porre sis d'azur sur
un champ d'or. D'autres ont mis dans le gorgerin de la colonne une couronne
de laurier, comme à la porre du palais Justiniani à Rome ; d'aurres ont
aggrandi le gorgerin du enapireau pour y metrre des feuillages, & l'on en
voir un exemple remarquable dans la salle des Suissés au Louvre. Les pilastres
avec ces chapiteaux ont quelque ressèmblance aux pilastres Attiques, ce qui
peut faire un genre d'Ordre qu'on nomme Attique en lui donnant sa base.
Pour les métopes, les Anciens avoient coutume de les orner de vases ou de
pateres, & de têtes de victimes décharnées, ce qui avoit rapporr à leurs sacri-
fices; mais comme ces ornemens sonr arbirraires, l'Architecte a la liberté d'y
en mettre de tels qu'il juge à propos, pourvu qu'ils soient propres au lieu. 11
faur seulemenr qu'il observe que si le métope est brisé dans l'angle en rerour,
il ne conviendroir pas d'y mertte un bouclier ou autre ornement, donr il
ne parût que la moitié à chaque face, comme a fair le Sansovin à la biblio-
thèque publique de saint Marc à Venise , & Daniel Barbaro dans son Com-
mentaire sur Virruve ; mais ce qui est de plus essenriel, c'est que le métope
soit quarré, car autremenr on romberoir dans le défaut de la grande salle
du Palais, où les deux arcades du fond sont inégales, & où il y a un demi-
pilastre de moins du côté de la plus petite : ce qui fait que la distribution de la
frise n'est plus régulière.
«.,*.„„ PL
COURS
Plafonds des corniches Doriques.
La sorme de ce volume ne m'a pas permis de mettre les
plasonds de ces corniches avec les profils, comme ils
font dans l'original qui ess in-folio ; je fuis obligé, pour
éviter la consusion, d'en faire une planche a part, fur
la même échelle.
I i A hauteur de la corniche de cet Ordre esl déterminée par celle de la frise
à laquelle elle doit être égale ; ainsi elle devient trop basse pour souffrir une
plus grande saillie que celle d'un demi-module plus que sa hauteur. Celui qui
a bâti le théâtre de Marcellus, a senti cette difficulté, & pour y remédier, il
a imaginé d'incliner par devant le plafond du larmier de sa corniche ; cela
augmente l'apparence de la saillie : que si l'on ajoute une mouchette pendanre
& un canal refouillé sous le devant du larmier, alors le profil paroîrra plus
giganresque & plus noble, comme on le peur voir à la corniche du portail
des Minimes. On orne rarement le chapiteau, si ce n'est de quelques petites
roses. Les fleurs de lys qui sont ici dans le gorgerin, ainsi que dans le plafond
du railloir, sonr les armes de la Maison Farnese, qui en porre sis d'azur sur
un champ d'or. D'autres ont mis dans le gorgerin de la colonne une couronne
de laurier, comme à la porre du palais Justiniani à Rome ; d'aurres ont
aggrandi le gorgerin du enapireau pour y metrre des feuillages, & l'on en
voir un exemple remarquable dans la salle des Suissés au Louvre. Les pilastres
avec ces chapiteaux ont quelque ressèmblance aux pilastres Attiques, ce qui
peut faire un genre d'Ordre qu'on nomme Attique en lui donnant sa base.
Pour les métopes, les Anciens avoient coutume de les orner de vases ou de
pateres, & de têtes de victimes décharnées, ce qui avoit rapporr à leurs sacri-
fices; mais comme ces ornemens sonr arbirraires, l'Architecte a la liberté d'y
en mettre de tels qu'il juge à propos, pourvu qu'ils soient propres au lieu. 11
faur seulemenr qu'il observe que si le métope est brisé dans l'angle en rerour,
il ne conviendroir pas d'y mertte un bouclier ou autre ornement, donr il
ne parût que la moitié à chaque face, comme a fair le Sansovin à la biblio-
thèque publique de saint Marc à Venise , & Daniel Barbaro dans son Com-
mentaire sur Virruve ; mais ce qui est de plus essenriel, c'est que le métope
soit quarré, car autremenr on romberoir dans le défaut de la grande salle
du Palais, où les deux arcades du fond sont inégales, & où il y a un demi-
pilastre de moins du côté de la plus petite : ce qui fait que la distribution de la
frise n'est plus régulière.
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