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Baldinger, Kurt; Möhren, Frankwalt [Editor]; Städtler, Thomas [Editor]; Heidelberger Akademie der Wissenschaften / Kommission für das Altfranzösische Etymologische Wörterbuch [Contr.]; Baldinger, Kurt [Oth.]
Dictionnaire étymologique de l'ancien français: [DEAF] (G): G — Tübingen: Max Niemeyer Verlag, 1995

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.61390#0089
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GAIMENTER

MédLiégH, ainsi que fr. grailler “crier à la façon
d’une corneille, d’un ton enroué” (15es. - Cresp
1637). Mais la famille de GRACULA n’a guère
vécu que dans le sud de la Galloromania
(grailler lui-même n’est attesté qu’une seule fois
en afr.), et il reste à expliquer la perte du -r-, On
pourrait peut-être relier gailler à l’angl. gale,
aangL GIELLAN, GALAN, anord. GJALLA,
de la famille de l’aha. GËLLAN “crier”. Dans
un glossaire anglais-latin de ca. 1440, le Promp-
torum Parvulorum Sive Clericorum, dans les
Publications of the Camdem Society 1843,
p.185, on relève la glose suivante: «galyn, as
crowys or rokys. Crocito, ... crosco». Que le
même terme ait pu servir à désigner la voix de
la grenouille et celle de la corneille n’est pas pour
nous surprendre: qu’on songe aux confusions
fréquentes entre coasser et croasser en français.
En outre, qu’on songe à la glose pypyth accolée
à gaille dans le texte de Bibbesworth: le verbe
pypyn (angl. pipe) a servi à désigner le cri de
petits animaux et volatiles, notamment le glous-
sement de la poule (comme aliég. grailier !); dans
le Promptorum Parvulorum p.401, on relève:
«pypyn, or zyppe, as henn byrdys...Pipio, pi-
pulo». Le verbe gailler utilisé par Bibbesworth
pour exprimer le cri de la grenouille (et aussi,
semble-t-il, de certains autres animaux) pourrait
donc très bien remonter à l’aangl. GIELLAN
sans que pour autant une influence de grailier
soit à exclure.] “crier, en parlant de certains
animaux (grenouille, bélier, chevreau, mouton)”
(ca.1290, BibbO 271; BibbFW 8,5, Vising StN
15,203).
0 regailler “siffler [elle aussi?] (en parlant de la
couleuvre)” (ca.1290, BibbO 272; BibbFW 8,8,
Vising StN 15,207. Il est fort possible que le
préfixe re- signifie ici: “de son côté, elle aussi”;
cp. BibbO 253: Chate mimoune, cerpent cifle
[glose angl. cAsev] Asne rezane, cine recifle
[glose angl. cissez\, FEW 23,195a [fausse date:
mss. du déb.l4es. et ca.1400]). - Friebel; Bois-
vert.
GAILLOFRE m. [Malgré le doute de TL, le
sens paraît clair: Ne mena mie o lui gaillofres,
Mes granz destriers, sommiers et cofres... . On
pourrait rapprocher ce mot de wîx. gaille f. “che-
val” (1455, argot des coquillards) et â.&galier m.
“cheval” (1455 ib.; 1530, Gdf 4,210b; SainéanEt
3,29 et 59). Dans ce cas on l’expliquerait com-
me un emploi métaphorique du lorr. gaille
“chèvre” qui est emprunté de l’ail. GEISS,
GAISS “chèvre” (FEW 16,28b, où Wartburg
enregistre p.ex. Rethel gaille “vieille femme
(t. de mépris)”); cp. ail. Geiss “femme maigre”;
cp. des dér. de CAPRA au sens de “petite vache

maigre” FEW 2,298b. SainéanEt 1,71;2,72,
88;3,29; SainéanSourc 2,357; Esnault (arg. gail
gaye “cheval; bicyclette”, gaille “jument”); Gui-
raud CahLex 11,50; Goosse CahLex 16,107;
FEW 16,28. - D’autre part Corom 2,644a, et
Wartburg, FEW 21,462b (et FEW 22 sous
‘mauvais cheval’, consulté sur épreuve) le
rapprochent de l’esp. gallofo “vagabond”, Tou-
louse galhofre “goinfre” (cp. pour celui-ci mfr.
galafre “id.” FEW 16,477a), atosc. gaglioffo
“vagabond” etc. dès Cavalca (ca. 1340 - 16es.,
Battaglia). Corom en voit l’origine (comme déjà
Covarrubias et Diez) dans esp. gallofa “aumône
ou victuailles qu’on donnait aux pèlerins fran-
çais allant à Compostelle” ( < mit. *GALLI-
OFFA, expression supposée des couvents),
attesté chez Juan Ruiz vers 1340. Afr. gaillo-
fre, s’il appartenait à cette famille, aurait été
un emploi métaphorique à partir du sens “va-
gabond”.] “rosse, mauvais cheval” (ca.
1307, GGuiW 12719, Gdf 4,204c; TL 4,45
[déf. avec ?]; DC 4,17c sub gallofero).
- Baldinger.
GAIMENTER v. [Croisement des représen-
tants galloromans du got. (frq.) WAI et du 1t.
LAMENTARE (cp. GamGerm2 III 45). Vit
aussi en aocc. gaimentar. Ait. guaimentare, acat.
guaymentar sont empruntés au galloroman;
cp. -> GU ai interjection, garmenter, lamen-
ter. - FEW 5,140a.] (gaimenter Passion; Rol-
CM 4462: RoIpM 4133; PsOxf; MonGuill’C;
Joseph; Chrestien; BenDucF 41718; SGillesP;
RobDiableL; RCambr; JourdBlD; GuillPal;
FetRomF1; Perl; RomPast I 34,13et23;36,5;
Viol; etc., gaimenteir SJuliane; RomPast I 42,2;
BullSATF 1884,79, gaimanter RutebF I 523;
II 162, guaimenter PhThBest; GuiWar; Pères;
SongeVert, guaymenter NicBozMorS 97;
153, guaimender EdConfVatS, gueimenter
AngDialGregP;#MirAgn2K; ApocGiffR 3456;
3507; gamenter PirBr; Antioche; OrsonP; Rom-
Past II 4,18; ChansBern389; ThibNangis, ga-
menteir RomPast I 44,5, gamanteir RomPast I
8,51; SGraalIV, guamenter CoincyChristO 830,
pic. waimenter SEloi, waiementer ib., agn. way-
menter JubNRec, weymenter EvNicAgn; Fou-
ke, gemanter SMarieEgypt; francoit. guaumen-
ter EntreeT; s.l. guimenter ApocGiffR 3443)
1° v.n. “se lamenter” (Passion - Mon 1636,
FEW 5,139a; TL 4,46); ♦ subst. “lamentation”
(3eq. 12es. - 2em.l3es., PirBr 393; ThibNangis,
Gdf 4,373b). 0 2° v.pron. “se lamenter” (RoI-
pM 4133 - Rab, Joseph; etc., TL 4,47; Gdf
4,373a; FEW 5,139a). > 3° v.a. “regretter,
plaindre” (ca.1260- 1525, RutebF II 162; Bull-
SATF 1884,79; Fouke; ChansPavie Gdf, FEW

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