GARMENTER
donne bien gramadone avec gm et l’abréviation
pour ra superposée - nous remercions Mlle Par-
rot qui prépare elle-même une éd., de nous avoir
donné une photocopie du passage en question; le
sens de “nom de cheval de combat” (ou même 05
“cheval de combat”) se déduit facilement du
premier; cp. en sens inverse bélier}'). - Baldinger.
GARMENTER v. [Croisement des représen-
tants galloromans de l’abfrq. *GRAM “triste” 10
(FEW 16,50b; v. -> graim) et du 1t. LAMEN-
TARE (FEW 5,139; v. lamenter); cp. — gai-
menter (got. wai + 1t. lamentare). Se
garmenter, se guermenter sont vivants dans les
patois. Du fr. est emprunté l'afrpr. se gramentar 15
GirRossDécH 6988, v. PfisterGir p.5O5. - FEW
5,139b; 140a. Scheler WatrS p.413 (« < *grava-
mentare ») est erroné; contre un rattachement à
irl. gairm “criailleries” (DottinGaul sub gaul.
*garmen-) v. FEW 5,140n5 et Jud ARom 6,208. 20
Il a pu y avoir des contacts occasionnels entre
garmenter et la famille de -» nigromance, v.
ci-dessous gramenter “pratiquer la nécroman-
cie” et guarmenterie “divination” qui se ratta-
chent à NECROMANTIA.] (garmenter 25
ca. 1160 ThebesR 1996; PriseCordD; BarbMéon
II 126; SMargBNfrl555J; GirRossAlM, gra-
menter ThebesC 1968var.; PartonG 5355var.;
RenMéon 9223 [= RenR 7051: ga me n ter}-,930)3
[= RenR 7131: dementer}-, AbbDev Gdf; Herb- 30
CandT; WatrS; RenContrR 17811; Restor Gdf;
germenter Thebes TL; ModusT, guermenter
YvainF 3563var. [3563 = YvainR 3557: se de-
manter};351 Ivar. [= YvainR 3565: se deman-
ter}-, CoincyII9M; RutebF; AalmaR, guerman- 35
ter GuillAnglF1 754var.; Ren Gdf; GlBâ-
leAIII39 LevyTrés [éd. B: germânter};
CoincyI18U; RenContrR II 240; RenContr TL)
v.n. “se lamenter” (ca. 1160 - 2em. 14es., The-
besR 1996 [Quant il orent assez ploré Et pour leur 40
amis garmenté; = ThebesC 1968]; Thebes TL;
YvainF 357Ivar.; PartonG 5355var.; RenMéon
9223 [Dant Brun oi'rent gramenter}-, GlBâ-
leAIII39 LevyTrés; Ren Gdf; CoincyI18U 414;
CoincyII9M 141;3272; AbbDev Gdf; Herb- 45
CandT 78 (= HerbCandS 10137: gaimenter)-,
BarbMéon II 126 [correspond à ChastPerefiH
2169]; GirRossAlM 260; Restor Gdf; AalmaR
6482 [lamentor. taris... : guermenter ou plorer en
criant}, TL 4,47 [traite gaimenter et garmenter 50
dans un seul article]; Gdf 4,333a), ♦ [inf.subst.
“id.” (mfr. ca.1370, BerinB 502 [laissiez vostre
garmenter et le complaindre}, TL 4,47).];
♦ v.pron. “id.” (Chrestien - Huysm 1874,
YvainF 3563var.; GuillAnglF1 754var. [et H rois 55
remaint, Qui moût se guermante et conplaint}-,
RenMéon 9303; PriseCordD 699; RutebF I
523n37; SMargBNfrl555J 272; WatrS p.5,111;
RenContrR 17811;II 240; RenContr TL, TL 4,
48; Gdf 4,333a [l’indication « Wace, Vie de Ste
Marg. » pour SMargBNfrl555J induit en
erreur]; FEW 5,139b; DC 6,607b sub querimo-
niare [ex. mfr.], [ce sens survit dans les patois,
v. FEW].), ♦ [“bramer (en parlant du cerf, pour
appeler la biche)” (mfr. ca.1375, ModusT p.20
var. [/es cerfs ce germentoient des biches et com-
mencent a eschaufer-, gloss, “s’occuper beaucoup
de”], TL 4,285)]; ♦ [gramenter “pratiquer la
nécromancie, la magie” RaschiD2 560, rattaché
par TL 4,534 à garmenter (gaimenter), appar-
tient à NECROMANTIA, v. FEW 7,79b.].
£ guermentement m. “lamentation” (1275; 2e
m. 14es., HaginL 53d [texte judéofr.; Se est le
damachant segneur de la chose quise, ce enseigne
sur tardement de chose et qu ’ele ne venra fors que
par dolousement et guermentement.}-, AalmaR
6483 [lamentum... ti : guermentement ou pleur},
Gdf 4,333a; FEW 5,139b [cite aussi un gramen-
tement («rare») qui sert d’adresse dans Gdf
sans être attesté]).
£ [guarmenterie f. “divination”, attesté dans
PhThCompM, cité Gdf 4,233a et TL 4,175 et
rangé par Wartburg parmi les étym. inconnues
(FEW 23,153b), est à rattacher à NECRO-
MANTIA FEW 7,79b.] - Môhren.
GARMOS m. [De l’abfrq. *WARMMUOS plu-
tôt que du mnéerl. warmoes “légumes” (composé
de warm “chaud” et de moes “bouillie”) à cause
du passage de w- > g-. Toutes les attestations
sont champ. (saufLMestD = Paris ca. 1268). La
signification en afr. s’explique par le fait que
muos pouvait désigner à l’origine n’importe
quelle bouillie, de sorte que les ouvriers en tein-
turerie s’en servaient aussi pour désigner une
bouillie ou mixture de couleurs. ThomasMél2:
« Il m’apparaît comme très vraisemblable que le
mot a pu être appliqué dans la langue des
ouvriers à une préparation faite de charbon pilé
et d’huile et à toute autre drogue analogue».
Goddard 129 cite ce passage et ajoute:
« Applying this suggestion to a possible use in
the lady’s toilet, garmos would be, instead of
rouge, which has already been mentioned in the
passage, an artificial dye, either a préparation of
charcoal for darkening the eyebrows, or a dye
for the hair. For proof that this latter process
was resorted to in the Middle Ages, cf. ClefD
2413;2151. » Wartburg et V.Günther dans FEW
17,529a.] (champ, garmos GuillAnglW, garmox
Pères Gdf) 0 1° “couleur artificielle noire
employée pour farder les sourcils (ou pour
teindre les cheveux?)” (ca. 1165, GuillAnglW
631[Ceste (la reine) ... n’est pas fardee; n’i a ne
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donne bien gramadone avec gm et l’abréviation
pour ra superposée - nous remercions Mlle Par-
rot qui prépare elle-même une éd., de nous avoir
donné une photocopie du passage en question; le
sens de “nom de cheval de combat” (ou même 05
“cheval de combat”) se déduit facilement du
premier; cp. en sens inverse bélier}'). - Baldinger.
GARMENTER v. [Croisement des représen-
tants galloromans de l’abfrq. *GRAM “triste” 10
(FEW 16,50b; v. -> graim) et du 1t. LAMEN-
TARE (FEW 5,139; v. lamenter); cp. — gai-
menter (got. wai + 1t. lamentare). Se
garmenter, se guermenter sont vivants dans les
patois. Du fr. est emprunté l'afrpr. se gramentar 15
GirRossDécH 6988, v. PfisterGir p.5O5. - FEW
5,139b; 140a. Scheler WatrS p.413 (« < *grava-
mentare ») est erroné; contre un rattachement à
irl. gairm “criailleries” (DottinGaul sub gaul.
*garmen-) v. FEW 5,140n5 et Jud ARom 6,208. 20
Il a pu y avoir des contacts occasionnels entre
garmenter et la famille de -» nigromance, v.
ci-dessous gramenter “pratiquer la nécroman-
cie” et guarmenterie “divination” qui se ratta-
chent à NECROMANTIA.] (garmenter 25
ca. 1160 ThebesR 1996; PriseCordD; BarbMéon
II 126; SMargBNfrl555J; GirRossAlM, gra-
menter ThebesC 1968var.; PartonG 5355var.;
RenMéon 9223 [= RenR 7051: ga me n ter}-,930)3
[= RenR 7131: dementer}-, AbbDev Gdf; Herb- 30
CandT; WatrS; RenContrR 17811; Restor Gdf;
germenter Thebes TL; ModusT, guermenter
YvainF 3563var. [3563 = YvainR 3557: se de-
manter};351 Ivar. [= YvainR 3565: se deman-
ter}-, CoincyII9M; RutebF; AalmaR, guerman- 35
ter GuillAnglF1 754var.; Ren Gdf; GlBâ-
leAIII39 LevyTrés [éd. B: germânter};
CoincyI18U; RenContrR II 240; RenContr TL)
v.n. “se lamenter” (ca. 1160 - 2em. 14es., The-
besR 1996 [Quant il orent assez ploré Et pour leur 40
amis garmenté; = ThebesC 1968]; Thebes TL;
YvainF 357Ivar.; PartonG 5355var.; RenMéon
9223 [Dant Brun oi'rent gramenter}-, GlBâ-
leAIII39 LevyTrés; Ren Gdf; CoincyI18U 414;
CoincyII9M 141;3272; AbbDev Gdf; Herb- 45
CandT 78 (= HerbCandS 10137: gaimenter)-,
BarbMéon II 126 [correspond à ChastPerefiH
2169]; GirRossAlM 260; Restor Gdf; AalmaR
6482 [lamentor. taris... : guermenter ou plorer en
criant}, TL 4,47 [traite gaimenter et garmenter 50
dans un seul article]; Gdf 4,333a), ♦ [inf.subst.
“id.” (mfr. ca.1370, BerinB 502 [laissiez vostre
garmenter et le complaindre}, TL 4,47).];
♦ v.pron. “id.” (Chrestien - Huysm 1874,
YvainF 3563var.; GuillAnglF1 754var. [et H rois 55
remaint, Qui moût se guermante et conplaint}-,
RenMéon 9303; PriseCordD 699; RutebF I
523n37; SMargBNfrl555J 272; WatrS p.5,111;
RenContrR 17811;II 240; RenContr TL, TL 4,
48; Gdf 4,333a [l’indication « Wace, Vie de Ste
Marg. » pour SMargBNfrl555J induit en
erreur]; FEW 5,139b; DC 6,607b sub querimo-
niare [ex. mfr.], [ce sens survit dans les patois,
v. FEW].), ♦ [“bramer (en parlant du cerf, pour
appeler la biche)” (mfr. ca.1375, ModusT p.20
var. [/es cerfs ce germentoient des biches et com-
mencent a eschaufer-, gloss, “s’occuper beaucoup
de”], TL 4,285)]; ♦ [gramenter “pratiquer la
nécromancie, la magie” RaschiD2 560, rattaché
par TL 4,534 à garmenter (gaimenter), appar-
tient à NECROMANTIA, v. FEW 7,79b.].
£ guermentement m. “lamentation” (1275; 2e
m. 14es., HaginL 53d [texte judéofr.; Se est le
damachant segneur de la chose quise, ce enseigne
sur tardement de chose et qu ’ele ne venra fors que
par dolousement et guermentement.}-, AalmaR
6483 [lamentum... ti : guermentement ou pleur},
Gdf 4,333a; FEW 5,139b [cite aussi un gramen-
tement («rare») qui sert d’adresse dans Gdf
sans être attesté]).
£ [guarmenterie f. “divination”, attesté dans
PhThCompM, cité Gdf 4,233a et TL 4,175 et
rangé par Wartburg parmi les étym. inconnues
(FEW 23,153b), est à rattacher à NECRO-
MANTIA FEW 7,79b.] - Môhren.
GARMOS m. [De l’abfrq. *WARMMUOS plu-
tôt que du mnéerl. warmoes “légumes” (composé
de warm “chaud” et de moes “bouillie”) à cause
du passage de w- > g-. Toutes les attestations
sont champ. (saufLMestD = Paris ca. 1268). La
signification en afr. s’explique par le fait que
muos pouvait désigner à l’origine n’importe
quelle bouillie, de sorte que les ouvriers en tein-
turerie s’en servaient aussi pour désigner une
bouillie ou mixture de couleurs. ThomasMél2:
« Il m’apparaît comme très vraisemblable que le
mot a pu être appliqué dans la langue des
ouvriers à une préparation faite de charbon pilé
et d’huile et à toute autre drogue analogue».
Goddard 129 cite ce passage et ajoute:
« Applying this suggestion to a possible use in
the lady’s toilet, garmos would be, instead of
rouge, which has already been mentioned in the
passage, an artificial dye, either a préparation of
charcoal for darkening the eyebrows, or a dye
for the hair. For proof that this latter process
was resorted to in the Middle Ages, cf. ClefD
2413;2151. » Wartburg et V.Günther dans FEW
17,529a.] (champ, garmos GuillAnglW, garmox
Pères Gdf) 0 1° “couleur artificielle noire
employée pour farder les sourcils (ou pour
teindre les cheveux?)” (ca. 1165, GuillAnglW
631[Ceste (la reine) ... n’est pas fardee; n’i a ne
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