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Baldinger, Kurt; Möhren, Frankwalt [Editor]; Städtler, Thomas [Editor]; Baldinger, Kurt [Oth.]; Heidelberger Akademie der Wissenschaften / Kommission für das Altfranzösische Etymologische Wörterbuch [Contr.]
Dictionnaire étymologique de l'ancien français: [DEAF] (H): H — Tübingen: Max Niemeyer Verlag, 1997

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.59355#0028
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HAIGNE1

celiers et rechargier en haingnes, pour mener a
Herfleu (= Harfleur près du Havre)13']; 24692 [pour
achanteler ces vins es haingnes et pour le merrien
et pour les jornees des cherpentiers en taache];
24694; 24901; 24902; 24964; 24966; 24967; [doc. 1t.
Chichester (registre de port) 1485-87 London PRO
El22/35/5 [uno heyne de Coleyn..., uno heyne
de Wynchelsey..., de ?Breyport..., uno heyne de
Coleyn unde ?Quillars shepwreight est mjagister]
exivit xxijd° die Marcij... de Abevile..., de Boleyri]',
ib. 1489-91 E122/35/6 [Unopynckde Dunkerck..
uno heyne de Caleyse...]; ib. 1490-92 E122/35/
8; 9; ib. 1497-99 E122/35/11; 12; ib. 1499-1501
E122/35/14(4)], Gdf 3,502c [sub ESNE]; TL 4,823;
Jal2 893b; FEW 222,73a; 23,89b). - Môhren.
HAIGNE2 f
[Mot mal défini: “grimace” (TL), “tête grimaçante” et
“grimace” (Gdf), “grimace, tête grimaçante” (FEW);
une connotation péjorative n’est pas assurée. Aux
cinq att. afr. (nord et nord-ouest du domaine d’oïl ?)
s’ajoute une att. de 1604 (Gdf) et un groupe de
mots wall.dial, du type higne “moue; grimace”,
et dér., que le FEW (16,324a; 758b) range, prob.
à tort, sous *KÏNAN (wall. ts > s, et non h, v.
RemAWall § 30). Il faut prob. en rapprocher aussi
1580 (teste) hinarde, Hu 4,485b (sans déf.; “à la
partie antérieure faisant saillie outre mesure” ?)(l).
Haigne est classé parmi les mots d’origine inconnue
dans le FEW 22',56a, avec un essai d’explication
par germ. *handjan. On se demande si l’on ne peut
pas le comparer à la famille de 1t. HÏNNÏRE “hennir
(du cheval)” et “crier fort (de l’homme)” (ThesLL
63,28 08), le dernier sens surtout 1t. tardif et chrétien
(cf. Biaise 390b; Souter 174a “lament aloud; rejoice;
behave disdainfully”). Cette famille présente un
vocalisme et un consonantisme du radical similaires:
afr. hennir, hinnir, hignir, hanir, dial. mod. aussi
hagner, higner, etc., v. -> HENIR et cp. FEW 4,427b.
Du point de vue sémantique il y faut comparer

(3’Gloss. ‘lire haingnes “voitures”’ sans fonde-
ment.
t4,Ces doc. 1t. contenant des termes techniques en
partie non latinisés ont été examinés et partiellement
transcrits par Lisa Jefferson (AND) — nous l’en
remercions vivement. — Le mot ne semble pas avoir
été relevé dans BemardNav (doc. comparables).
1 ' 'La ressemblance avec -> HIGNEHAN (DoonMay),
d’orig. me., inviterait à rapprocher les deux mots,
mais il nous manque les éléments nécessaires. Noter
que DoonMay appartient à la même geste que OgDan
(cp. ci-dessous: hinne, hisne).

gaum. higni “pleurnicher” (FEW 4,427b) et sans
doute norm.mod. hennioter “soupirer, se plaindre;
gémir”, henniot “plaintif, souffreteux, gémissant”
(FEW 22* l * * * *,61b(2)). Ces rapprochements gagnent en
vraisemblence si l’on considère le 1t. grünnîre
“grogner (dit du porc)” (-> GRONIR “gronder”) qui, en
passant par *gruniare (-> GROIGNIER), est à l’origine
de 1t. tardif grünium “museau du porc”, d’où —>GROIN
“id.” (aussi/mW groin, et sim., “faire mauvaise mine
(en parlant de l’homme)”). Comme les att. de notre
mot sont anciennes (bien que rares), il semble qu’on
peut supposer un tel parallélisme sémantique.13']
(haigne JerusT 8863 var. mss. pic. mil. 13es.
et norm. ca. 1300, haine ChevViv[T] 1408, higne
GGuiW 13731, hinne OgDanB 11559 ms. déb. 14es.,
hisne av. 1188 PartonG 9412; OgDanE 10856)
♦ “partie antérieure de la tête de l’homme (prob.
spécialement la partie qui comprend la bouche
et qui fait saillie)” (av. 1188 - déb. 14es.; 1604,
PartonG 9412; ChevViv[T] 1408 [(un chevalier
atteint l’adversaire) lou hauber li mehaigne, Les
tou costeil son mit espié li baigne Qu’il trancha
et lou cuir et la vainc, var. li trancha et le col et
la bouche', var. ms. Oxford lem. 13es. li trencha et
l’escu et la haine {: saigne, etc.)14 *']; OgDanE 10856
[(le coup du chevalier) les la face descient; La joie
trenche et l’oreille et les dens; Tote la hisne li abat
et porfent', éd. B 11556 id., mais ajoute le vers
supplémentaire 11559, Mais il s’abaisse et tost la
hinneprent, qui trouble le récit1’”]; JerusT 8863var.16’,

<2)Orig. inc., mais avec la proposition d’un rat-
tachement à hïnnïre (v. surtout afr. haniter, forme
itérative, FEW 4,428a). Cp. aussi Manche Cherb.
himer “pleurer, gémir”, FEW 22’,59b.
l3'Cf. aussi *cania “chienne" dans la note 6 ci-
dessous. — Cp. HAIGNIER qui paraît pouvoir en-
trer en ligne de compte, surtout comme ce groupe-
ment étym. n’est pas entièrement satisfaisant. Mais
les points communs sont faibles. — Noter la ressem-
blance formelle et sémantique vague avec grigne /
grinne et graigne, DEAF G 1398,30; 1404,20.
l4'Cas intéressant: la leçon bouche confirme le
sens probable de l’original, le scribe ayant remplacé
*haigne, qu’il n’acceptait pas, par bouche, qui crée
une assonance défectueuse. La leçon vaine n'est
pas mauvaise, la laisse contenant aussi estandre,
hautaine, etc., mais elle aussi semble secondaire. Il
en résulte que le ms. Oxford est le plus proche de
l’original. Cf. McMillan TraLiLi 16,361s.
'Vers prob. introduit par Chabaille en collation-
nant pour Barrois le ms. BN fr. 24403, déb. 14es.
(6,Leçon à la place de laide caigne “laide figure,
grimace” (dit de païens) [< *cania “chienne”]; le

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