HART
ca. 1200, AINeckUtensH2 68 [lingulam : hardiloun];
91; 98; etc.; JGarlRGH 13; JGarlUnH2 164; BibbR
193 [Tachez vos botuns e derecefDe une coreie vous
ceintez. Ne di pas ‘vous enceintez’, Kar femme est
par home enceinte E de une ceinture est ele ceinte.
D[e] la ceinture le pendaunt Passe parmi, trespase
le mordaunt E ausi deit li hardiloun (glose mangl.
tongge, cf. OED T 870a “pin of a buckle”) passer
par tru de subiloun], TL 1,507; GdfC 9,746c; Stone
351a; FEW 16,154a).
• hardillier v.a. ♦ “lier, attacher avec une hart”
(ms. 14es., IpH 2762 [Un grant cerf ourent acuilli Ki
près de cel chemin chaï Li reis le fit dune escorcer
E desfaire e enhardeiller (ms. 14es. hardillier')]');
♦ “étrangler avec la hart” ( 13es., DoonMayP 9731
[Mes tu le comperras, se je puis esploitier Toi et tes
compengnunsferai vis escorchier, Traînes [1. Traîner}
a chevax et pendre et hardillier, Conques mes ne
trouvai si félon pautonnier], TL 4,909; Gdf 4,421a;
FEW 16,153b).
• harder v.a. ♦ “lier avec une hart” (lert. 13es.,
CoincyChristO 2718 [Se tu nel fais ensi sans nule
demorance Je cornant a tos ceaus qu’en moi ont
fiance Que soies esraument escorcie et lardee Et
après d'une hart soit ta gole hardee['~').
® enharder v.a. ♦ “lier, attacher avec une hart”
(ca. 1201 - 1465, EscoufleS 954 [Li serjantenhardent
et loient Prisoniers, destriers et kameus]; [3eq. 14es.
ModusT 60,132 [Et entre le bout des deffenses et ta
haie, ou tu as tendu tes las, doit estre le hardouer
de tes chiens, c’est a dire que les chiens qui ne
seront lessiés courre au premier seront enhardéspar
les couples a gênés ou a autre jeune bois leurs]',
GastPhébChasseT 60,80; CoincyChristO 2718 [Et
après d’une hart soit ta gole hardee (ms. 1465
enhardee)]], TL 3,421 ; Gdf 3,187a; FEW 16.154a).
• enhardeiller v.a. ♦ “lier, attacher avec une
hart” (agn. ca. 1 180, IpH 2762 [Un grant cerf ourent
acuilli Ki près de cel chemin chaï Li reis le fit dune
escorcer E desfaire e enhardeiller], Stone 228b.
• [mfr. harcelle13’ f. (harchelle 3eq. 14es.
ModusT 126,42) ♦ “lien (à dimensions réduites)
d’osier ou d’autres matières végétales servant à at-
tacher, à suspendre” ([1249]<l4) 3eq. 14es. - 1663,
un trou de courroie, de ceinture, de ceinturon”.
Apparemment le mot désigne la pointe de la boucle
ayant la même fonction, cf. TLF 3,453b.
ll2)Cf. FEW 16,153b: «Nfr. harder “accoupler les
chiens six par six” (seit 1561, DuFouill 14r°, Bb)».
““Dérivation ancienne à syncope?
“4)Le mot fr. apparaît pour la premier fois sous une
forme latinisée dans un doc. mit. de 1249 (CPont
533,17: cum harchellis ad fagotes suos ligandos).
ModusT 126,42 [Il a de l’un cornet a l’autre
(d’une cage) une verge qui se croise par dessus,
et lez basions, de quoi il est clos, liés a icelles
de bonnes harcheles], TL 4,900; Gdf 4,417c; FEW
5 16,153b).] — Dôrr.
agn. HAS1 m.
[Etymologie et sens inconnus. Attesté une seule
io fois dans SThomGuernW1 2335, le mot est défini
au glossaire par “exhortation (?)”“’, ensuite par
“Antreibung, Anreizung” dans TL 4,945. Ce sens
peut convenir, mais il ne s’impose pas (v. le contexte
ci-dessous), pas plus que le rapprochement avec
15 harer (v. ici sous -> HARA), proposé dans TL, où
la chute du r ne s’explique pas, ou avec -> HASTE, où
on aurait le même problème avec t. Une correction
en gas p.ex. nous tirerait d’affaire, mais quatre mss.
s’accordent pour donner has. On notera que le mot
20 n’est pas dans Stone. — Certainement sans rapport
avec HASSEUS, trop éloigné géographiquement.]
♦ “?” (ca. 1174, SThomGuernW1 2335 [A ses clers
prist conseil, qui nel déçurent pas, Liquels dirreit sa
cause. Il s’en firent tut quas. Nuis d’els ne la volt dire
25 pur cornant ne pur has], TL 4,945). — Stâdtler.
HAS2 m.
[D’origine inconnue (rangé par le FEW 21,339b
30 sous ‘ENJAMBÉE; pas’). C’est Gilles Roques qui a
souligné le caractère régional du mot et de ses dérivés,
provenant de l’est du domaine d’oïl, sans pouvoir
toutefois proposer un étymon (dans: Guillaume de
Machaut. Poète et compositeur, Actes et colloques n°
35 23, Pans 1982, p. 170; RLiR 55,279). C’est également
lui qui a relevé les attestations les plus anciennes chez
Guillaume de Machaut, v. ci-dessous.]
♦ “grand pas, enjambée” (mfr. ca. 1361 - déb.
16es.(1), GuillMachH 3,187,1225 (La fonteinne
40 amoureuse) [tout en l’eure vers moy vint Et par
la main destre me prist Et moult durement me reprist
De ce qu’agelongniez m’estoie. Je dis que faire le
devoie. Si me mena d’encoste li, Mais onques puis
n’i ot celi Quifust a sis has près de nous, Puis qu’il
45 m’ot levé de genous]; doc. 1386 Gdf [c.r. pl. hax];
doc. 1391 Gdf [c.r. pl. has]; doc. 1408 Gdf [c.r. pl.
has]; doc. 1418 Gdf [c.r. pl. haz\, Gdf 4,429a; FEW
21,339b; G. Roques Guillaume de Machaut... p. 170,
encore dans des dial, de l’Est, cf. FEW).
50 _
'"Le point d’interrogation a été supprimé dans le
glossaire de la 2e édition.
“’Cf. RLiR 62,309, = MystSRemiK (TLF 477)
9939 (texte erroné; gloss, fautif) [Gilles Roques].
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ca. 1200, AINeckUtensH2 68 [lingulam : hardiloun];
91; 98; etc.; JGarlRGH 13; JGarlUnH2 164; BibbR
193 [Tachez vos botuns e derecefDe une coreie vous
ceintez. Ne di pas ‘vous enceintez’, Kar femme est
par home enceinte E de une ceinture est ele ceinte.
D[e] la ceinture le pendaunt Passe parmi, trespase
le mordaunt E ausi deit li hardiloun (glose mangl.
tongge, cf. OED T 870a “pin of a buckle”) passer
par tru de subiloun], TL 1,507; GdfC 9,746c; Stone
351a; FEW 16,154a).
• hardillier v.a. ♦ “lier, attacher avec une hart”
(ms. 14es., IpH 2762 [Un grant cerf ourent acuilli Ki
près de cel chemin chaï Li reis le fit dune escorcer
E desfaire e enhardeiller (ms. 14es. hardillier')]');
♦ “étrangler avec la hart” ( 13es., DoonMayP 9731
[Mes tu le comperras, se je puis esploitier Toi et tes
compengnunsferai vis escorchier, Traînes [1. Traîner}
a chevax et pendre et hardillier, Conques mes ne
trouvai si félon pautonnier], TL 4,909; Gdf 4,421a;
FEW 16,153b).
• harder v.a. ♦ “lier avec une hart” (lert. 13es.,
CoincyChristO 2718 [Se tu nel fais ensi sans nule
demorance Je cornant a tos ceaus qu’en moi ont
fiance Que soies esraument escorcie et lardee Et
après d'une hart soit ta gole hardee['~').
® enharder v.a. ♦ “lier, attacher avec une hart”
(ca. 1201 - 1465, EscoufleS 954 [Li serjantenhardent
et loient Prisoniers, destriers et kameus]; [3eq. 14es.
ModusT 60,132 [Et entre le bout des deffenses et ta
haie, ou tu as tendu tes las, doit estre le hardouer
de tes chiens, c’est a dire que les chiens qui ne
seront lessiés courre au premier seront enhardéspar
les couples a gênés ou a autre jeune bois leurs]',
GastPhébChasseT 60,80; CoincyChristO 2718 [Et
après d’une hart soit ta gole hardee (ms. 1465
enhardee)]], TL 3,421 ; Gdf 3,187a; FEW 16.154a).
• enhardeiller v.a. ♦ “lier, attacher avec une
hart” (agn. ca. 1 180, IpH 2762 [Un grant cerf ourent
acuilli Ki près de cel chemin chaï Li reis le fit dune
escorcer E desfaire e enhardeiller], Stone 228b.
• [mfr. harcelle13’ f. (harchelle 3eq. 14es.
ModusT 126,42) ♦ “lien (à dimensions réduites)
d’osier ou d’autres matières végétales servant à at-
tacher, à suspendre” ([1249]<l4) 3eq. 14es. - 1663,
un trou de courroie, de ceinture, de ceinturon”.
Apparemment le mot désigne la pointe de la boucle
ayant la même fonction, cf. TLF 3,453b.
ll2)Cf. FEW 16,153b: «Nfr. harder “accoupler les
chiens six par six” (seit 1561, DuFouill 14r°, Bb)».
““Dérivation ancienne à syncope?
“4)Le mot fr. apparaît pour la premier fois sous une
forme latinisée dans un doc. mit. de 1249 (CPont
533,17: cum harchellis ad fagotes suos ligandos).
ModusT 126,42 [Il a de l’un cornet a l’autre
(d’une cage) une verge qui se croise par dessus,
et lez basions, de quoi il est clos, liés a icelles
de bonnes harcheles], TL 4,900; Gdf 4,417c; FEW
5 16,153b).] — Dôrr.
agn. HAS1 m.
[Etymologie et sens inconnus. Attesté une seule
io fois dans SThomGuernW1 2335, le mot est défini
au glossaire par “exhortation (?)”“’, ensuite par
“Antreibung, Anreizung” dans TL 4,945. Ce sens
peut convenir, mais il ne s’impose pas (v. le contexte
ci-dessous), pas plus que le rapprochement avec
15 harer (v. ici sous -> HARA), proposé dans TL, où
la chute du r ne s’explique pas, ou avec -> HASTE, où
on aurait le même problème avec t. Une correction
en gas p.ex. nous tirerait d’affaire, mais quatre mss.
s’accordent pour donner has. On notera que le mot
20 n’est pas dans Stone. — Certainement sans rapport
avec HASSEUS, trop éloigné géographiquement.]
♦ “?” (ca. 1174, SThomGuernW1 2335 [A ses clers
prist conseil, qui nel déçurent pas, Liquels dirreit sa
cause. Il s’en firent tut quas. Nuis d’els ne la volt dire
25 pur cornant ne pur has], TL 4,945). — Stâdtler.
HAS2 m.
[D’origine inconnue (rangé par le FEW 21,339b
30 sous ‘ENJAMBÉE; pas’). C’est Gilles Roques qui a
souligné le caractère régional du mot et de ses dérivés,
provenant de l’est du domaine d’oïl, sans pouvoir
toutefois proposer un étymon (dans: Guillaume de
Machaut. Poète et compositeur, Actes et colloques n°
35 23, Pans 1982, p. 170; RLiR 55,279). C’est également
lui qui a relevé les attestations les plus anciennes chez
Guillaume de Machaut, v. ci-dessous.]
♦ “grand pas, enjambée” (mfr. ca. 1361 - déb.
16es.(1), GuillMachH 3,187,1225 (La fonteinne
40 amoureuse) [tout en l’eure vers moy vint Et par
la main destre me prist Et moult durement me reprist
De ce qu’agelongniez m’estoie. Je dis que faire le
devoie. Si me mena d’encoste li, Mais onques puis
n’i ot celi Quifust a sis has près de nous, Puis qu’il
45 m’ot levé de genous]; doc. 1386 Gdf [c.r. pl. hax];
doc. 1391 Gdf [c.r. pl. has]; doc. 1408 Gdf [c.r. pl.
has]; doc. 1418 Gdf [c.r. pl. haz\, Gdf 4,429a; FEW
21,339b; G. Roques Guillaume de Machaut... p. 170,
encore dans des dial, de l’Est, cf. FEW).
50 _
'"Le point d’interrogation a été supprimé dans le
glossaire de la 2e édition.
“’Cf. RLiR 62,309, = MystSRemiK (TLF 477)
9939 (texte erroné; gloss, fautif) [Gilles Roques].
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