HEF
havets” (lerq. 13es.; doc. 1337, AimeriD 1625 [C’ert
Savaris qui grant gent a menee: .iij. .c. estaient,
chascuns la teste armee, Des Alemenz des mieuz de
sa contrée. Vestu estaient comme gent mal senee.
Chascuns avoit une gonele lee Et une jupe de gros
agniaxforree, Solers a gauches et chances havetees
(var. chevetee et reversées), Aumuce el chief et par
devant orlee]; LaGrangeTournai 65 [et a cescun les
de huisserie, .j. piler beulket, et en cheli beu semet
de rosetes, et au devant havetet la u U huis pendront],
TL 4,1041 [“?’ au lieu d’une définition pour l’att. de
AimeriD], cf. FEW 16,11 la qui atteste haveter aux
sens différents pour quelques dialectes).
• haveüre f. ♦ “rainure faite pour recevoir ou
faire glisser (qch.)” (déb. 13es., VengRagF 2133 [La
fenestrefu a mont traite, Ele coroit en haveüre, Par
engien tient], TL 4,1041 ; Gdf4,444b; FEW 16,111b);
♦ “id.” dans une image (4eq. 13es. [date du ms.],
NoomenFabI 4,74,90 [Lors li met la main sur le con.
Et qu’est ceci amie bele ? Sire, c’est une fontenele
Qui siet ci en mi mon praiel. Si if et mont bon et mont
bel Qu’ele est assise en .i. recoi. Puis taste avant del
plus lonc doi, si comme avintpar aventure, Si trueve
une autre haveüre1'5’], TL 4,1041 [‘übertr. obszôn’
incorrect]; Gdf, 4,444b; FEW 16,111b).
• enhaver v.a. ♦ “attirer (qn.) à soi” [dans le seul
contexte dit d’une âme] (ca. 1227, CoincyII20K 271
[(Dispute entre anges et le diable concernant l’âme
d’un mort) Dïent U angele: Notre est s’ame. Li très
doz sains Nostre Dame Lui et autrui a mont valu. Ci
a, font il, trop mal sain ! Par tout l’on mais diable
apris. Tout acrochié et trestont pris Avions bien et
enhavé Quant vint en terre cist avé], TL 3,424'6’;
FEW 16,111b.).
• havee f. [Nous suivons le FEW qui regarde
havee et havage comme dérivés de hef. L’évolution
sémantique qui mène de hef “croc, crochet” à
havee “quantité (d’une chose) que l’on peut prendre
avec une main” est à expliquer. Du point de vue
sémantique, havee est proche à havot (v. -> HAVOT1),
mais l’étymologie de ce mot est également incertaine
(germ. haven “pot” ?). — Nous rangeons ci-dessous
avec hésitation une att. de CensToulM 4: Les hauees
de saiel de .iiij. s. L’éd. définit au glossaire hauee
“augmentation”*71 et saiel “sceau”. Ces définitions ne
contribuent pas à une meilleure compréhension du
'"Dans le contexte, la vulve et l’anus sont com-
parés à une rainure.
""Renvoie à Gdf 3,188b qui atteste enhaver au sens
de “prendre plain la main” dans un doc. de 1454.
i7iD’ou cette définition? L’éd. imagine-t-il un
rapport avec haut? Le FEW 24,372ss. n’offre pas
d’indices qui appuient cette thèse.
contexte. L’éd. O du même texte définit havee par
“poignet, redevance prise ici sur le sel ?”. Bien que le
FEW 16,111 b ne date havee par “sorte de redevance”
que de 1490 - 1759, cette interprétation serait bonne
5 si saiel était vraiment une variante graphique de
sel (FEW 11,76b atteste: Meuse saïe, Meurthe-et-
Moselle s aïe). Il nous semble toutefois probable qu’il
faut lire havee et définir “sorte de redevance”. Le sens
de saiel reste obscur (“sceau” est possible, mais cette
io définition est à appuyer par des faits historiques).]
♦ “quantité (d’une chose) que l’on peut prendre avec
une main” (lerq. 13es. - 1650 [encore dial, mod.],
CoutSensL295,27 [Chascunsquivantseloumarchié
doit .iij. havees de sel la semeine, li viscuens la initié,
15 li rois l’autre]', Beauvillé 4,9,31(8) [Del panier de
hanons, une havee; li sires de Seissollieu, le tierc];
doc. 1337 Gdf, TL 4,1037 [renvoie à Gdf et au FEW];
Gdf 4,443a; FEW 16,111b); ♦ comme nom propre
(doc. 1237 Gdf [Odelina la Havee], Gdf 4,443b);
20 ♦ “sorte de redevance” (1286; ensuite 3eq. 15 s.-
1759, CensToulM 4 [Les havees de saiel de .iiij. 5.];
[3eq. 15es. MorPeupleH 1724], Gdf 4,443c [déf. une
att. de 1490 “redevance sur les blés qu’on mesurait”,
à corriger]; FEW 16,111b).
25 • havage m. ♦ “droit perçu sur la vente en
détail (de menues denrées)” ([doc. 1145]l9); fin 13es.
- 1790, DepoinHôtPont 51 [Sachent tuit que comme
contenz fust entre l’abé et le couvent du Val Nostre
Dame d’une part, et le mestre, la prieuse, les freres
30 et les sereurs de la Meson Dieu de Pontoise d’autre
part, d’un havage et d’un bufetage de Pontoise que
li mestre... demandaient et requéraient au devant dit
abbé... Et nous par le consel de bonne gent pour
la pes fere des parties avons dit nostre dit en tele
35 maniéré que li devant dis abbés et li covent seront
quites a touz jours du havage et du bufetage de
Pontoise]; doc. 1296 Gdf; doc. 1306 DepoinHôtPont
100; doc. 1326 Gdf, Gdf 4,442c; FEW 16,11 lb*l0)).
• havart m. [Nous rangeons ce mot ici, bien
40 que le transfert sémantique ne nous est pas clair (pas
de parallèles dans Gorog).] ♦ “partie du corps de
l’homme qui comprend les fesses et le fondement,
derrière” (mil. 13es., GautLeuL2 V 127 [Distlivallés:
‘Cis fols m’alorde, Qui ci me fait a lui entendre. A
45 _
*81Gdf date ce doc. du 12es.; mais il provient d’un
Registre de l’évêché d’Amiens qu’il faut dater du
13es., cf. Drüppel 71.
(9>Dans un doc. 1t. de 1145 dans CPont 55,22:
50 sint liberi et quieti de theloneo, passagio, pontagio,
pedagio, ... havagio.
llOlLe FEW date ‘1555 - 1790’. Il n’a apparemment
pas vu les att. dans Gdf bien que le mot figure dans
GdfLex.
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havets” (lerq. 13es.; doc. 1337, AimeriD 1625 [C’ert
Savaris qui grant gent a menee: .iij. .c. estaient,
chascuns la teste armee, Des Alemenz des mieuz de
sa contrée. Vestu estaient comme gent mal senee.
Chascuns avoit une gonele lee Et une jupe de gros
agniaxforree, Solers a gauches et chances havetees
(var. chevetee et reversées), Aumuce el chief et par
devant orlee]; LaGrangeTournai 65 [et a cescun les
de huisserie, .j. piler beulket, et en cheli beu semet
de rosetes, et au devant havetet la u U huis pendront],
TL 4,1041 [“?’ au lieu d’une définition pour l’att. de
AimeriD], cf. FEW 16,11 la qui atteste haveter aux
sens différents pour quelques dialectes).
• haveüre f. ♦ “rainure faite pour recevoir ou
faire glisser (qch.)” (déb. 13es., VengRagF 2133 [La
fenestrefu a mont traite, Ele coroit en haveüre, Par
engien tient], TL 4,1041 ; Gdf4,444b; FEW 16,111b);
♦ “id.” dans une image (4eq. 13es. [date du ms.],
NoomenFabI 4,74,90 [Lors li met la main sur le con.
Et qu’est ceci amie bele ? Sire, c’est une fontenele
Qui siet ci en mi mon praiel. Si if et mont bon et mont
bel Qu’ele est assise en .i. recoi. Puis taste avant del
plus lonc doi, si comme avintpar aventure, Si trueve
une autre haveüre1'5’], TL 4,1041 [‘übertr. obszôn’
incorrect]; Gdf, 4,444b; FEW 16,111b).
• enhaver v.a. ♦ “attirer (qn.) à soi” [dans le seul
contexte dit d’une âme] (ca. 1227, CoincyII20K 271
[(Dispute entre anges et le diable concernant l’âme
d’un mort) Dïent U angele: Notre est s’ame. Li très
doz sains Nostre Dame Lui et autrui a mont valu. Ci
a, font il, trop mal sain ! Par tout l’on mais diable
apris. Tout acrochié et trestont pris Avions bien et
enhavé Quant vint en terre cist avé], TL 3,424'6’;
FEW 16,111b.).
• havee f. [Nous suivons le FEW qui regarde
havee et havage comme dérivés de hef. L’évolution
sémantique qui mène de hef “croc, crochet” à
havee “quantité (d’une chose) que l’on peut prendre
avec une main” est à expliquer. Du point de vue
sémantique, havee est proche à havot (v. -> HAVOT1),
mais l’étymologie de ce mot est également incertaine
(germ. haven “pot” ?). — Nous rangeons ci-dessous
avec hésitation une att. de CensToulM 4: Les hauees
de saiel de .iiij. s. L’éd. définit au glossaire hauee
“augmentation”*71 et saiel “sceau”. Ces définitions ne
contribuent pas à une meilleure compréhension du
'"Dans le contexte, la vulve et l’anus sont com-
parés à une rainure.
""Renvoie à Gdf 3,188b qui atteste enhaver au sens
de “prendre plain la main” dans un doc. de 1454.
i7iD’ou cette définition? L’éd. imagine-t-il un
rapport avec haut? Le FEW 24,372ss. n’offre pas
d’indices qui appuient cette thèse.
contexte. L’éd. O du même texte définit havee par
“poignet, redevance prise ici sur le sel ?”. Bien que le
FEW 16,111 b ne date havee par “sorte de redevance”
que de 1490 - 1759, cette interprétation serait bonne
5 si saiel était vraiment une variante graphique de
sel (FEW 11,76b atteste: Meuse saïe, Meurthe-et-
Moselle s aïe). Il nous semble toutefois probable qu’il
faut lire havee et définir “sorte de redevance”. Le sens
de saiel reste obscur (“sceau” est possible, mais cette
io définition est à appuyer par des faits historiques).]
♦ “quantité (d’une chose) que l’on peut prendre avec
une main” (lerq. 13es. - 1650 [encore dial, mod.],
CoutSensL295,27 [Chascunsquivantseloumarchié
doit .iij. havees de sel la semeine, li viscuens la initié,
15 li rois l’autre]', Beauvillé 4,9,31(8) [Del panier de
hanons, une havee; li sires de Seissollieu, le tierc];
doc. 1337 Gdf, TL 4,1037 [renvoie à Gdf et au FEW];
Gdf 4,443a; FEW 16,111b); ♦ comme nom propre
(doc. 1237 Gdf [Odelina la Havee], Gdf 4,443b);
20 ♦ “sorte de redevance” (1286; ensuite 3eq. 15 s.-
1759, CensToulM 4 [Les havees de saiel de .iiij. 5.];
[3eq. 15es. MorPeupleH 1724], Gdf 4,443c [déf. une
att. de 1490 “redevance sur les blés qu’on mesurait”,
à corriger]; FEW 16,111b).
25 • havage m. ♦ “droit perçu sur la vente en
détail (de menues denrées)” ([doc. 1145]l9); fin 13es.
- 1790, DepoinHôtPont 51 [Sachent tuit que comme
contenz fust entre l’abé et le couvent du Val Nostre
Dame d’une part, et le mestre, la prieuse, les freres
30 et les sereurs de la Meson Dieu de Pontoise d’autre
part, d’un havage et d’un bufetage de Pontoise que
li mestre... demandaient et requéraient au devant dit
abbé... Et nous par le consel de bonne gent pour
la pes fere des parties avons dit nostre dit en tele
35 maniéré que li devant dis abbés et li covent seront
quites a touz jours du havage et du bufetage de
Pontoise]; doc. 1296 Gdf; doc. 1306 DepoinHôtPont
100; doc. 1326 Gdf, Gdf 4,442c; FEW 16,11 lb*l0)).
• havart m. [Nous rangeons ce mot ici, bien
40 que le transfert sémantique ne nous est pas clair (pas
de parallèles dans Gorog).] ♦ “partie du corps de
l’homme qui comprend les fesses et le fondement,
derrière” (mil. 13es., GautLeuL2 V 127 [Distlivallés:
‘Cis fols m’alorde, Qui ci me fait a lui entendre. A
45 _
*81Gdf date ce doc. du 12es.; mais il provient d’un
Registre de l’évêché d’Amiens qu’il faut dater du
13es., cf. Drüppel 71.
(9>Dans un doc. 1t. de 1145 dans CPont 55,22:
50 sint liberi et quieti de theloneo, passagio, pontagio,
pedagio, ... havagio.
llOlLe FEW date ‘1555 - 1790’. Il n’a apparemment
pas vu les att. dans Gdf bien que le mot figure dans
GdfLex.
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