du lion, on peut comparer arduus “qui a (la tête)
haute” dans Virgile En. IX 53 [... principium pu-
gnae, et campo sese arduus infert] et sim. (cf.
ThesLL 2,494,30); quant aux bestes mues, elles
pourraient avoir le physique ‘difficile à suppor-
ter’ ou ‘énorme’ dans un sens négatif (cf. ThesLL
2,495,65ss.; 494,53 ‘de hominibus monstruosis’).
On constate que certaines nuances sémantiques
perceptibles dans les att. de hardos, herdu1 et
HERDU2 paraissent préfigurées dans It.cl. arduus,
même en ce qui concerne ProvSalSan. (Comme
pour -► herdu1, l’explication phonétique d’un
cheminement éventuel de arduus à herdu devrait
se replier sur la possibilité d’une alternance de ar
et de er qui s’observe aussi en agn.(5) 6). La qualité
du h- ne se laisse pas déterminer. On n’ose pas
encore se prononcer sur l’étymologie probable de
ces mots, auxquels s’ajoute -* HERU2. Notons que
les contextes respectifs se ressemblent en bonne
partie. Quant à notre herdu2, les déf. établies res-
tent incertaines.]
♦ “qui est redoutable et impressionnant par son
aspect (dit d’un lion: dû à la crinière imposante
et au caractère qu'on lui attribue)” (?) (ca. 1130,
PhThBestWa 31 [Ço qu’en griu est leün Enfran-
ceis rei at niurn. Leüns en mainte guise Multes
bestes justise, Pur ço est reis leüns. Or oez se
façons: Il at le vis herdu] (2 mss.: agn. pro-
noncé pour cette partie du texte, 13es., et fran-
cien/pic., ayant ‘peu de traces de l’origine agn.
du texte’ [p. ix], fin 13es.; var. douteuse heduz
(éd.: ?) dans un ms. agn. 2em. 12es.), Gros le col
e kerttu (ms. continental charnu), Quaré le piz
devant, Hardi (var. hardiz) e cumbatant], Gdf
1,385b; TL 4,1077; Stone 354a); ♦ “qui est re-
doutable et affreux par son aspect (dit de diables
représentés par des bêtes atroces présentant des ai-
guillons sur leurs têtes)” (?) (lem. 13es., ms. pic.
1415, SPaulEnfPeinessK 242 [(sous un pont dan-
gereux16’ passe un fleuve) Ou fleuve a uns deables
qui semblent bestes mues; Par l’eve vont tumbant
horribles et herdues] (corrigé par une main pos-
térieure en hideus; = SPaulEnfPeinesK 275 ms.
bourg, déb. 14es. orrible et idouses, rime défec-
tueuse) Les gueules grans et larges, les dens fors
(5) Cf. Stone 36a-39b ARCEDEKENE/erc/ze- /
erse-, ARCEVESKE/Wse-, ARCEVESQUIÉ/her-
ceveschee, AREIN/ esreim, ARER/ errer, ARIVER/
er-, ARMEISEI hermoise, ARPENT/erp-, ARRES/
erris. Cp. Pope § 498; 1147.
(6) A la superficie non praticable: Plus trenchans
que rasoirs afilés nouveaument (Keller: a files, er-
roné).
HERE1
et agües. Lors dist saint Pol «Qui ist de la porte
du pont?» Cil sont hideus et laist]; 342 [quatre
diables horribles et herdus (= SPaulEnfPeinesK
381 orrible et iduzf, Chascun a en sa teste quatre
aguillons cousus]); ♦ “qui est rébarbatif par son
aspect (dit d’une châtaigne comestible à la cu-
pule hérissée de piquants)” (?) (mil. 12es., Prov-
SalSanl 185 [Des Proverbes quident alquant, Ki
ne suntpas ben entendant, Que Salemon par poës-
tez Les ait escriz e comandez; Mais mielz lor
covent a enquerre: Kar corne l’or est quis en
terre, E corne le noël de noiz Ki a manger est
bon e doiz (“doux”), U de la chastaine herdue Ki
d’une schale est sorvestue, Tôt ensement de co-
verture Fut reposte ceste escripture, texte agn.]);
♦ “qui est désagréable (dit de l’hiver aux intem-
péries pénibles)” (?) (mil. 12es., ProvSalSanI 6033
[(image: l’homme doit gagner le ciel en engran-
geant en été, soit durant la vie) N’i devrïuns pas
husdiver, Ço est de ben faire cesser, Mais lesfruiz
de vertuz quillir Dunt en l’iver puissons guarir:
Ço ert el jugement merveilles Ki molt ert aspres e
dotos. Iver ki d’orez est herduz, Est cil grant juïse
entenduz, texte agn.]).
• herdissable adj. [Dérivé d’un verbe non at-
testé *herdir qui a pu avoir le sens de *“rendre
redoutable”; cp. Walker. Le contexte est voisin de
SPaulEnfPeines, cité ci-dessus. Sens et rattache-
ment étymologique sont à étayer.]
♦ “qui tend à rendre redoutable” (?) (norm.
lem. 13es. ElucidaireGilR 651 [(les pécheurs en
enfer) ameient Tenebres quant lor maus fe-
seient, Crist haoient e sa clarté, Lieiz sunt
en cele oscurté; Por cen soeffrent les herdis-
sables (mss. indépendants norm. 3eq. 13es. et pic.
13es.; var. ms. pic. 13es. hidusables; espoven-
tables, resoignables, pardurables) Tenebres ovec
les deables]). — Môhren.
HERE1 f
[Rangé dans FEW 21,297b parmi les mots
d’origine inconnue sous ‘VISAGE’; ib. 25,300a
n45 est réfuté le rattachement au 1t. ARRA
“arrhes”, proposé par Schultz-Gora AnS 157,237-
244 (Chambon). RensonVis 43Iss. reprend les
matériaux disponibles, mais, quant à l’étymologie
du mot, il n’a «aucune explication satisfaisante
à proposer» (433). En examinant les attestations
de here, on peut souligner le fait déjà constaté
(Schultz-Gora, Renson) que le mot est employé,
le plus souvent, dans des contextes où il pourrait
être remplacé par -> CHIERE (< 1t. GARA “tête”)
qui, en effet, figure plusieurs fois comme variante
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haute” dans Virgile En. IX 53 [... principium pu-
gnae, et campo sese arduus infert] et sim. (cf.
ThesLL 2,494,30); quant aux bestes mues, elles
pourraient avoir le physique ‘difficile à suppor-
ter’ ou ‘énorme’ dans un sens négatif (cf. ThesLL
2,495,65ss.; 494,53 ‘de hominibus monstruosis’).
On constate que certaines nuances sémantiques
perceptibles dans les att. de hardos, herdu1 et
HERDU2 paraissent préfigurées dans It.cl. arduus,
même en ce qui concerne ProvSalSan. (Comme
pour -► herdu1, l’explication phonétique d’un
cheminement éventuel de arduus à herdu devrait
se replier sur la possibilité d’une alternance de ar
et de er qui s’observe aussi en agn.(5) 6). La qualité
du h- ne se laisse pas déterminer. On n’ose pas
encore se prononcer sur l’étymologie probable de
ces mots, auxquels s’ajoute -* HERU2. Notons que
les contextes respectifs se ressemblent en bonne
partie. Quant à notre herdu2, les déf. établies res-
tent incertaines.]
♦ “qui est redoutable et impressionnant par son
aspect (dit d’un lion: dû à la crinière imposante
et au caractère qu'on lui attribue)” (?) (ca. 1130,
PhThBestWa 31 [Ço qu’en griu est leün Enfran-
ceis rei at niurn. Leüns en mainte guise Multes
bestes justise, Pur ço est reis leüns. Or oez se
façons: Il at le vis herdu] (2 mss.: agn. pro-
noncé pour cette partie du texte, 13es., et fran-
cien/pic., ayant ‘peu de traces de l’origine agn.
du texte’ [p. ix], fin 13es.; var. douteuse heduz
(éd.: ?) dans un ms. agn. 2em. 12es.), Gros le col
e kerttu (ms. continental charnu), Quaré le piz
devant, Hardi (var. hardiz) e cumbatant], Gdf
1,385b; TL 4,1077; Stone 354a); ♦ “qui est re-
doutable et affreux par son aspect (dit de diables
représentés par des bêtes atroces présentant des ai-
guillons sur leurs têtes)” (?) (lem. 13es., ms. pic.
1415, SPaulEnfPeinessK 242 [(sous un pont dan-
gereux16’ passe un fleuve) Ou fleuve a uns deables
qui semblent bestes mues; Par l’eve vont tumbant
horribles et herdues] (corrigé par une main pos-
térieure en hideus; = SPaulEnfPeinesK 275 ms.
bourg, déb. 14es. orrible et idouses, rime défec-
tueuse) Les gueules grans et larges, les dens fors
(5) Cf. Stone 36a-39b ARCEDEKENE/erc/ze- /
erse-, ARCEVESKE/Wse-, ARCEVESQUIÉ/her-
ceveschee, AREIN/ esreim, ARER/ errer, ARIVER/
er-, ARMEISEI hermoise, ARPENT/erp-, ARRES/
erris. Cp. Pope § 498; 1147.
(6) A la superficie non praticable: Plus trenchans
que rasoirs afilés nouveaument (Keller: a files, er-
roné).
HERE1
et agües. Lors dist saint Pol «Qui ist de la porte
du pont?» Cil sont hideus et laist]; 342 [quatre
diables horribles et herdus (= SPaulEnfPeinesK
381 orrible et iduzf, Chascun a en sa teste quatre
aguillons cousus]); ♦ “qui est rébarbatif par son
aspect (dit d’une châtaigne comestible à la cu-
pule hérissée de piquants)” (?) (mil. 12es., Prov-
SalSanl 185 [Des Proverbes quident alquant, Ki
ne suntpas ben entendant, Que Salemon par poës-
tez Les ait escriz e comandez; Mais mielz lor
covent a enquerre: Kar corne l’or est quis en
terre, E corne le noël de noiz Ki a manger est
bon e doiz (“doux”), U de la chastaine herdue Ki
d’une schale est sorvestue, Tôt ensement de co-
verture Fut reposte ceste escripture, texte agn.]);
♦ “qui est désagréable (dit de l’hiver aux intem-
péries pénibles)” (?) (mil. 12es., ProvSalSanI 6033
[(image: l’homme doit gagner le ciel en engran-
geant en été, soit durant la vie) N’i devrïuns pas
husdiver, Ço est de ben faire cesser, Mais lesfruiz
de vertuz quillir Dunt en l’iver puissons guarir:
Ço ert el jugement merveilles Ki molt ert aspres e
dotos. Iver ki d’orez est herduz, Est cil grant juïse
entenduz, texte agn.]).
• herdissable adj. [Dérivé d’un verbe non at-
testé *herdir qui a pu avoir le sens de *“rendre
redoutable”; cp. Walker. Le contexte est voisin de
SPaulEnfPeines, cité ci-dessus. Sens et rattache-
ment étymologique sont à étayer.]
♦ “qui tend à rendre redoutable” (?) (norm.
lem. 13es. ElucidaireGilR 651 [(les pécheurs en
enfer) ameient Tenebres quant lor maus fe-
seient, Crist haoient e sa clarté, Lieiz sunt
en cele oscurté; Por cen soeffrent les herdis-
sables (mss. indépendants norm. 3eq. 13es. et pic.
13es.; var. ms. pic. 13es. hidusables; espoven-
tables, resoignables, pardurables) Tenebres ovec
les deables]). — Môhren.
HERE1 f
[Rangé dans FEW 21,297b parmi les mots
d’origine inconnue sous ‘VISAGE’; ib. 25,300a
n45 est réfuté le rattachement au 1t. ARRA
“arrhes”, proposé par Schultz-Gora AnS 157,237-
244 (Chambon). RensonVis 43Iss. reprend les
matériaux disponibles, mais, quant à l’étymologie
du mot, il n’a «aucune explication satisfaisante
à proposer» (433). En examinant les attestations
de here, on peut souligner le fait déjà constaté
(Schultz-Gora, Renson) que le mot est employé,
le plus souvent, dans des contextes où il pourrait
être remplacé par -> CHIERE (< 1t. GARA “tête”)
qui, en effet, figure plusieurs fois comme variante
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