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Baldinger, Kurt; Möhren, Frankwalt [Hrsg.]; Städtler, Thomas [Hrsg.]; Heidelberger Akademie der Wissenschaften / Kommission für das Altfranzösische Etymologische Wörterbuch [Mitarb.]; Baldinger, Kurt [Bearb.]
Dictionnaire étymologique de l'ancien français: [DEAF] (H): H — Tübingen: Max Niemeyer Verlag, 1997

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https://doi.org/10.11588/diglit.59355#0252
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HIGUE

[HIGUE f. Le mot est attesté une fois dans
ChirChevP 81, dans la recommandation d’une sai-
gnée: Et se il (le cheval malade) n 'est pas bien ai-
dés dedens le .iij. jour ou le .iiij. et le .v., fetes le
sainier de .ij. higues entre l’ieul et la joe en esclan.
Endementieres que il saine, loier le chief près de
terre. Le glossaire donne «?» au lieu d’une défi-
nition. Max Pfister ZrP 112,163 qui cherche une
explication du mot, traduit le passage par “faites
le saigner par deux coupes en biais entre l’œil et
la joue”, et il commente: «Vermutlich ist hiques
zu lesen, Rückbildung zu ahain. hecquier “cou-
per (du bois)” (Tourner [1. Tournai] 1592, FEW
16,208a), aflandr. hequer (1448, ib.) < mndl. hi-
cken “zerhacken”». Après relecture du texte, la
bonne interprétation nous semble cependant être
ailleurs. Lorsqu’il est question d’une saignée, le
texte indique toujours la partie du corps prévue
pour le traitement (cf. ChirChevP 2 seignier de la
vaine mainne du col; 35 sainnier des temples; 50
si soit sainiez des .H. pastures; 58 vous le sainniez
de la grosse vaine entre les cuisses; etc.). Il en est
de même dans le modèle 1t. d’Albert Le Grand, où
notre passage se lit comme suit: et si per hoc usque
in tertium vel quartum diem non curatur, trahatur
ei sanguis de utrisque tymporibus inter oculum et
mandibulam (éd. Stadler 2,1399). De .ii. higues
traduit donc de utrisque tymporibus “de chacune
des tempes”. 11 semble donc presque certain qu’il
faut lire dans notre texte hignes et identifier le
mot avec HAIGNE2, var. higne etc., “partie anté-
rieure de la tête de l’homme (prob. spécialement la
partie qui comprend la bouche et qui fait saillie)”
(DEAF H 35'”). S’il en est ainsi, il faut toutefois
modifier la définition. Dans les att. décrivant des
scènes de combat (quatre sur cinq’2’) on peut ai-
sément imaginer un coup donné sur la partie laté-
rale du visage (surtout OgDanE 10856: alors pla-
cer deux points après densf En ce qui concerne le
syntagme faire hignes “grimacer (par méconten-
tement)”, il faudrait supposer une extension méto-
nymique au sens de “visage (en général)” (attesté
p. ex. en 1t. pour tempus). - Dans la question éty-
mologique, il nous semble pertinent de signaler la
proximité sémantique de higne, haigne et var. aux
(I’Notons en passant qu’on trouve mfr. hinne
“tête grimaçante” PassSem et plusieurs formes
dial, semblables dans FEW 16,266a sous anord.
HÛNN “mastkorb”; à corriger.
<2,S’y ajoute PercefT 4266 ... et trait l’espee
etfiert Driant sur le hine si grant cop qu’il le fist
embronquier sur le col du cheval, avec note, cf.
T. Matsumura RLiR 62,267.

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continuateurs de l’abfrq. *KINNI “joue”, bien que
les initiales différentes s’opposent à un rapproche-
ment. - Rapport avec mangl. henge (var. heinge,
hinge; angl. hinge) “gond” (MED 4,636b)’3’ ? -
L’étymologie reste obscure.] — Stâdtler.
HUER1 v
[Probablement de l’abfrq. *HEIJAN “cogner sur
ou contre qch”. Dans le FEW on trouve le verbe
hiier et les mots ici réunis traités dans deux ar-
ticles séparés: hiier, avec les dérivés déverbaux
hie f. “coup” (cf. hie 2° ci-dessous) et hiee f.
“foule” et avec les loc. adv. a hie, a une hie, grant
hiee, est rangé sous l’étymon mnéerl. HEIEN
“rammen” (FEW 16,189b). Au contraire, le subst.
fém. hie au sens de “maillet de fer employé pour
enfoncer un mur, etc.” (cf. hie 1° ci-dessous)
est placé, comme emprunt, sous mnéerl. HEIE
“rammbock”; selon le FEW ce mot se serait formé
indépendamment du verbe hiier (16,189b)’1’. La
datation tardive du FEW n’est pas convaincante:
les premières attestations non seulement du verbe
hiier mais aussi du subst. hie, comme désignation
de l’instrument avec lequel l’action de hiier est ac-
complie, et aussi celles de hie “coup”, datent de
la fin du 12es./déb. 13es. Compte tenu de l’âge
des att. il est préférable de faire remonter tout
le groupe de mots à l’abfrq., soit à *HEIJAN,
prédécesseur du mnéerl. heien (v. VerVer 3,259,
DeVriesNéerl 246a et cp. Pokorny 917 k(h)aif2\
et, quant au subst. hie, comme désignation de
l'instrument, éventuellement en ligne directe à un
subst. équivalent abfrq. (cf. mnéerl. néerl. heie,
VerVer 3,259, Woordenboek 6,437, et mha. heie,
hei, Lexer 1,1209).
L’étymologie proposée par Diez 615 qui fait re-
monter les deux hie (afr. hie “gewalt, nachdruck”
[cf. a hie, a grant hie sous hie 2°] et nfr. hie
“ramme, stampfe” [cf. hie 1 °] «muB dasselbe Wort
sein») et aussi aangl. hige, hyge “eifer” avec le
’3’Sens 2° “the pluck of a sheep” est interprété
différemment dans FEW 16,196b sub HENGEL
(au sujet de mfr. hinguet m. “viscères de porc”,
Amiens 1507).
"’D’où le FEW tire-t-il l’information que heie
et heien se soient établis en France comme termes
utilisés par des ingénieurs néerl. des travaux ma-
ritimes («dureh die ndl. wasserbautechniker nach
Frankreich gebracht worden») ?
’2’Mfr. haye (Nevers 1457) est peut-être em-
prunté du mnéerl. heie (FEW 16,189b; cp. Gdf
4,445b).

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