NUMISMATIQUE DES ROIS GRECS.
CHAPITRE II.
ROIS DE L'EUROPE SEPTENTRIONALE.
PLANCHE IV.
§ I. ROIS DE LA S ARM ATIE EUROPÉENNE.
SCILURUS, CONTEMPORAIN DE MlTHRIDATE II (EuPATOr).
---- 1er SIÈCLE AVANT l'ÈRE CHRETIENNE.
N° 1.
Tête de Mercure, coiffée du pileus, à droite.
R/. ..A2... 2KIA0YP.. . Caducée. JE. 3 1/2.
{Choix de médailles d'Olbiopolis, du cabinet de M. de Blaremberg (Paris,
1822, in-8°), n° 202, p. 63 ; reproduit par M. Raoul-Rochettc , Antiquités
du Bosphore Cimmérien , pi. I, n° 9. )
N» 2.
du Bosphore Cimmérien, mariée d'abord à Cotys V, roi de Thrace , et peut-
être , après la mort de ce prince , à Scilurus.
Il donne ensuite la description d'une quatrième médaille de Scilurus , la-
quelle offrirait sur la face le portrait de ce roi ( portrait que M. Raoul-Ro-
chette avait déjà cru reconnaître , mais par erreur, sur les médailles de
M. Blaremberg), et au revers , un arc et un carquois", avec la légende or-
dinaire BA2IAEOS 2KIAOYPOT; cette médaille, que Sestini paraît ne
pas avoir vue , n'est sans doute qu'un exemplaire peu distinct de la pièce déjà
connue , dont la fabrique est généralement mauvaise et les échantillons mal
conservés.
Nous n'avons pas cru devoir reproduire ici la médaille d'un autre roi sar -
mate, Inthimevus, que donne M. Raoul-Rochette ( Ibid., pi. IV, n° 1. ), d'a-
près un dessin envoyé par M. de Stempkowsky , mais à l'authenticité de la-
quelle M. de Koehler (1) a opposé des raisons très solides.
Même tête.
$. BA2IA... SRIAO... Même type. JE. 3 1/2.
{Ibid., n°'203 et 10.)
Scilurus, prince scythe, paraît avoir possédé un empire considérable dans
le nord de l'Europe. Mithridate II, Eupator, roi du Pont, dont il avait excité
la jalousie , ne s'empara du Bosphore Cimmérien (1) qu'afin de pouvoir lui
faire la guerre avec plus d'avantage. Outre la Chersonnèse taurique qu'il
avait fortifiée et qu'il défendit contre les généraux de Mithridate (2), on doit
croire que ses domaines s'étendaient au nord et à l'ouest de cette péninsule ,
et les médailles que nous reproduisons , trouvées dans les ruines de la ville
grecque d'Olbiopolis ou d'Olbia, prouvent que Scilurus avait fait reconnaî-
tre son autorité dans cette ville.
Scilurus avait, selon les uns, cinquante , et selon les autres , quatre-vingts
fils (3); Plutarque (i)lui attribue l'apologue si connu du vieillard donnant
un faisceau à briser à ses enfans. Sa grande influence sur les nations scythi-
ques est prouvée par l'envoi que firent les Boxolans (5), le peuple le plus
septentrional que Strabon paraisse avoir connu, d'une armée considérable
au secours de Pharnacus, son fils.
Les conséquences que M. Raoul-Bochctte avait tirées de la découverte faite
à Olbia des médailles du roi Scilurus, avaient été contestées par M. de Koeh- I
1er (p. 6i de ses Observations sur les antiquités du Bosphore cimmérien ,
Pétersbourg , 1823 , in-8° ) ; mais la publication dans le musée Chaudoir
d une médaille portant la légende d'Olbiopolis avec le nom de Scilurus , et
celui dune reine Pythodoris, a donné pleine raison à M. Raoul-Rochette.
§ II. ROIS DE QUELQUES PARTIES DE LA THRACE.
AMADOCUS, roi des Odryses.
N° 4.
PYTHODORIS, femme de Scilurus.
N8 3.
nY0OA.OPIA.O2 BA. Tête de femme voilée à droite.
$. BA2IAEO.. 21UAOYP... OABIo. Char à quatre roues traîné par
deux chevaux. JE. 3.
(Sestini, Descrizione del Museo di Chaudoir. Florence, 1831, in-4°, p. 37,
Tab. I,n°15.)
Sestini (6) présume que la reine Pythodoris était la fille de Polémon I", roi
(1) Strabon. VII, pag. 308.
(2) Ibid., pag. 312.
(3) Ibid., pag. 308.
(4) Apophthegm. p. 174.(T.VI. p. 667. Reiske.) dcGarrulit. p. 511. (T. VIII.
p. 34. Reiske.)
(5) Ibid., pag. 306.
(6) Museo di Chaudoir, pag. 38.
AMA.. KO. Bipenne. Au-dessus, un caducée posé horizontale-
ment.
R2. Cep de vigne dans un carré entouré de perles. JE. 5. s
(Neumann. Num. Vet. ined. Part. II. Tab. iv. n° 16.)
TN° 5.
Tête barbue et laurée de Jupiter, à droite.
R7. ...AOKOY. Cavalier coiffé du.pileus, allant à droite. A l'exer-
gue : ..APIZITON. JE. G.
(Sestini, Lett. num. ,t. IX. 1. 13. Tab. i,fig. 16.)
Les Odryses formaient un peuple puissant, qui habitait l'intérieur de la
Thrace, entre la chaîne de l'Haemus et celle du Rhodope. L'histoire men-
tionne deux rois du nom à'Amadocus, qui ont gouverné cette nation, et sui-
vant Harpocration (V. Àpiôoxoç ), le second était fils du premier. On doit
croire, d'après un passage obscur de Xénophon (Anab. VIL 2. 3a. ), que la
nation des Odryses formait une ligue de diverses peuplades soumises chacune
à des rois particuliers. Amadocus ou Medocus (et en effet, Cary , dans son
Hist. des rois de Thrace, p. 10, semble avoir eu tort d'attribuer à deux per-
sonnages différons ces noms qui n'offrent que des variantes de transcription (2)),
Amadocus paraît d'abord comme ayant offert un asile et fourni des secours à
Seuthès , fils de Micsadès , roi d'une partie des Odryses, et dont le père avait
été dépossédé de ses Etats. Cette alliance d'Amadocus et de Seuthès doit
avoir été conclue avant la bataille d'jEgos-Potamos (405 av. J.-C. ), puisque
Alcibiade parlait alors de l'avantage que devaient retirer les Athéniens de
l'alliance d'Amadocus et de Seuthès (3). Seutliès, de son côté, malgré l'appui
d'Amadocus , n'avait pas fait grand progrès pour recouvrer ses Etats hérédi-
taires : car, à l'arrivée de Xénophon (400 ans av. J.-C.), il vivait encore du
produit de ses courses sur le pays dont son père avait été souverain (4). Grâces
à l'appui des Grecs qui revenaient de l'Asie, Seuthès étendit sa puissance : il
occupa les villes maritimes de la Thrace , et s'éleva contre son ancien bien-
faiteur- (5). En 390, Thrasybule, général athénien, réconcilia Seuthès et
Amadocus (6). Depuis ce temps , il n'est plus question d'Amadocus I".
(1) Ouvrage cité pag. C6.
(2) Cf. Wessel., ad. Diod. XIII. 105.
(3) Diod. 1.1.
(4) Anab. VII. 2. 34.
(5) Aristot., Polit., V, 10.
(6) Xenoph., Hist. Grœc, IV, 8, 26.
CHAPITRE II.
ROIS DE L'EUROPE SEPTENTRIONALE.
PLANCHE IV.
§ I. ROIS DE LA S ARM ATIE EUROPÉENNE.
SCILURUS, CONTEMPORAIN DE MlTHRIDATE II (EuPATOr).
---- 1er SIÈCLE AVANT l'ÈRE CHRETIENNE.
N° 1.
Tête de Mercure, coiffée du pileus, à droite.
R/. ..A2... 2KIA0YP.. . Caducée. JE. 3 1/2.
{Choix de médailles d'Olbiopolis, du cabinet de M. de Blaremberg (Paris,
1822, in-8°), n° 202, p. 63 ; reproduit par M. Raoul-Rochettc , Antiquités
du Bosphore Cimmérien , pi. I, n° 9. )
N» 2.
du Bosphore Cimmérien, mariée d'abord à Cotys V, roi de Thrace , et peut-
être , après la mort de ce prince , à Scilurus.
Il donne ensuite la description d'une quatrième médaille de Scilurus , la-
quelle offrirait sur la face le portrait de ce roi ( portrait que M. Raoul-Ro-
chette avait déjà cru reconnaître , mais par erreur, sur les médailles de
M. Blaremberg), et au revers , un arc et un carquois", avec la légende or-
dinaire BA2IAEOS 2KIAOYPOT; cette médaille, que Sestini paraît ne
pas avoir vue , n'est sans doute qu'un exemplaire peu distinct de la pièce déjà
connue , dont la fabrique est généralement mauvaise et les échantillons mal
conservés.
Nous n'avons pas cru devoir reproduire ici la médaille d'un autre roi sar -
mate, Inthimevus, que donne M. Raoul-Rochette ( Ibid., pi. IV, n° 1. ), d'a-
près un dessin envoyé par M. de Stempkowsky , mais à l'authenticité de la-
quelle M. de Koehler (1) a opposé des raisons très solides.
Même tête.
$. BA2IA... SRIAO... Même type. JE. 3 1/2.
{Ibid., n°'203 et 10.)
Scilurus, prince scythe, paraît avoir possédé un empire considérable dans
le nord de l'Europe. Mithridate II, Eupator, roi du Pont, dont il avait excité
la jalousie , ne s'empara du Bosphore Cimmérien (1) qu'afin de pouvoir lui
faire la guerre avec plus d'avantage. Outre la Chersonnèse taurique qu'il
avait fortifiée et qu'il défendit contre les généraux de Mithridate (2), on doit
croire que ses domaines s'étendaient au nord et à l'ouest de cette péninsule ,
et les médailles que nous reproduisons , trouvées dans les ruines de la ville
grecque d'Olbiopolis ou d'Olbia, prouvent que Scilurus avait fait reconnaî-
tre son autorité dans cette ville.
Scilurus avait, selon les uns, cinquante , et selon les autres , quatre-vingts
fils (3); Plutarque (i)lui attribue l'apologue si connu du vieillard donnant
un faisceau à briser à ses enfans. Sa grande influence sur les nations scythi-
ques est prouvée par l'envoi que firent les Boxolans (5), le peuple le plus
septentrional que Strabon paraisse avoir connu, d'une armée considérable
au secours de Pharnacus, son fils.
Les conséquences que M. Raoul-Bochctte avait tirées de la découverte faite
à Olbia des médailles du roi Scilurus, avaient été contestées par M. de Koeh- I
1er (p. 6i de ses Observations sur les antiquités du Bosphore cimmérien ,
Pétersbourg , 1823 , in-8° ) ; mais la publication dans le musée Chaudoir
d une médaille portant la légende d'Olbiopolis avec le nom de Scilurus , et
celui dune reine Pythodoris, a donné pleine raison à M. Raoul-Rochette.
§ II. ROIS DE QUELQUES PARTIES DE LA THRACE.
AMADOCUS, roi des Odryses.
N° 4.
PYTHODORIS, femme de Scilurus.
N8 3.
nY0OA.OPIA.O2 BA. Tête de femme voilée à droite.
$. BA2IAEO.. 21UAOYP... OABIo. Char à quatre roues traîné par
deux chevaux. JE. 3.
(Sestini, Descrizione del Museo di Chaudoir. Florence, 1831, in-4°, p. 37,
Tab. I,n°15.)
Sestini (6) présume que la reine Pythodoris était la fille de Polémon I", roi
(1) Strabon. VII, pag. 308.
(2) Ibid., pag. 312.
(3) Ibid., pag. 308.
(4) Apophthegm. p. 174.(T.VI. p. 667. Reiske.) dcGarrulit. p. 511. (T. VIII.
p. 34. Reiske.)
(5) Ibid., pag. 306.
(6) Museo di Chaudoir, pag. 38.
AMA.. KO. Bipenne. Au-dessus, un caducée posé horizontale-
ment.
R2. Cep de vigne dans un carré entouré de perles. JE. 5. s
(Neumann. Num. Vet. ined. Part. II. Tab. iv. n° 16.)
TN° 5.
Tête barbue et laurée de Jupiter, à droite.
R7. ...AOKOY. Cavalier coiffé du.pileus, allant à droite. A l'exer-
gue : ..APIZITON. JE. G.
(Sestini, Lett. num. ,t. IX. 1. 13. Tab. i,fig. 16.)
Les Odryses formaient un peuple puissant, qui habitait l'intérieur de la
Thrace, entre la chaîne de l'Haemus et celle du Rhodope. L'histoire men-
tionne deux rois du nom à'Amadocus, qui ont gouverné cette nation, et sui-
vant Harpocration (V. Àpiôoxoç ), le second était fils du premier. On doit
croire, d'après un passage obscur de Xénophon (Anab. VIL 2. 3a. ), que la
nation des Odryses formait une ligue de diverses peuplades soumises chacune
à des rois particuliers. Amadocus ou Medocus (et en effet, Cary , dans son
Hist. des rois de Thrace, p. 10, semble avoir eu tort d'attribuer à deux per-
sonnages différons ces noms qui n'offrent que des variantes de transcription (2)),
Amadocus paraît d'abord comme ayant offert un asile et fourni des secours à
Seuthès , fils de Micsadès , roi d'une partie des Odryses, et dont le père avait
été dépossédé de ses Etats. Cette alliance d'Amadocus et de Seuthès doit
avoir été conclue avant la bataille d'jEgos-Potamos (405 av. J.-C. ), puisque
Alcibiade parlait alors de l'avantage que devaient retirer les Athéniens de
l'alliance d'Amadocus et de Seuthès (3). Seutliès, de son côté, malgré l'appui
d'Amadocus , n'avait pas fait grand progrès pour recouvrer ses Etats hérédi-
taires : car, à l'arrivée de Xénophon (400 ans av. J.-C.), il vivait encore du
produit de ses courses sur le pays dont son père avait été souverain (4). Grâces
à l'appui des Grecs qui revenaient de l'Asie, Seuthès étendit sa puissance : il
occupa les villes maritimes de la Thrace , et s'éleva contre son ancien bien-
faiteur- (5). En 390, Thrasybule, général athénien, réconcilia Seuthès et
Amadocus (6). Depuis ce temps , il n'est plus question d'Amadocus I".
(1) Ouvrage cité pag. C6.
(2) Cf. Wessel., ad. Diod. XIII. 105.
(3) Diod. 1.1.
(4) Anab. VII. 2. 34.
(5) Aristot., Polit., V, 10.
(6) Xenoph., Hist. Grœc, IV, 8, 26.