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https://doi.org/10.11588/diglit.5249#0146
148
NUMISMATIQUE DES HOIS GRECS.
CHAPITRE IX.
IlOÎS DE LA BACTRIANE ET DE L'JiNDE.
Au commencement du siècle présent, on ne possédait encore qu'un petit nombre de médailles des Rois grecs de la Bactriane et de
l'Inde, Euthydème, Eucratide et Hélioclès. Mais, à partir de l'année 1830, plusieurs officiers européens au service de Runjet-Sing,
roi des Saïks, ayant fouillé divers Tops (Sthoupâ) (I), ou pyramides élevées en l'honneur de Bouddha, dans la Pentapotamie de
l'Inde, y découvrirent beaucoup de médailles, la plupart avec légendes grecques, qui, à peine connues en Europe , y donnèrent
une idée bien différente de celle qu'on avait pu avoir jusqu'alors du nombre des princes grecs qui régnèrent dans ces contrées, et
de l'influence de la civilisation hellénique sur leur histoire. Depuis lors, les conquêtes et le séjour des Anglais, soit dans l'empire
des Saïks, soit dans le Caboul , ont multiplié encore les richesses numismatiques de ces pays. Des découvertes aussi importantes ,
survenues depuis le commencement de notre publication , menaçaient d'en déranger l'économie. S'il nous avait fallu traiter toutes
les questions qui se rapportent à la numismatique grecque de la Bactriane et de l'Inde, il aurait fallu ajouter un second volume à
celle des Rois grecs. Obligés de mettre un terme à une entreprise déjà si considérable, nous nous contentons ici de donner un catalogue
des principales médailles bactriennes, sans nous engager dans l'interprétation des inscriptions dites caboullques , qui font de ces
monnaies une collection de textes bilinques, et sans aborder les problèmes historiques ou géographiques que soulève l'accumulation
imprévue de tant de monuments.
§ I. LA BACTRIANE SOUS LES ROIS DE SYRIE.
ANTIOCHUS II, ROI DE SYRiE,
REGNE DEPUIS LAN 262 JUSQU'A l'an 247, AV. J.-C.
N° 3.
Buste à droite d'Antiochus II, diadème.
r/. BA21AE... ANTIOXOï. {monnaie) du roi Antiochus. Jupiter nu,
tourné à gauche, lançant la foudre de la main droite, por-
tant l'aigle sur le bras gauche. Dans le champ, un symbole* qui
affecte la forme d'wft trident renversé. Plus bas, aigle ? AR. Té-
tradrachme.
On place naturellement en tête de la série des rois de la Bactriane , les té-
tradraclimes qui ont très certainement été frappés dans cette contrée, au nom
d'Antioclius II, roi de Syrie, sous le règne duquel Diodote ou Theodotus se
déclara roi indépendant de cette vaste région. Cette conviction n'est pas for-
mée seulement sur les indices quelquefois trompeurs de l'identité de fabri-
que. Le type du revers est essentiellement bactrien , ainsi que le symbole en
forme de trident, que l'on retrouvera fréquemment sur les médailles de
cette série. Il y aurait de plus quelques arguments à tirer de la provenance de
cette pièce et de ses variétés, s'il était nécessaire de justifier une attribution
qui est généralement reçue. Le Cabinet des médailles a acquis en 1843, de
M. llolliu, une variété de ces tétradracbmes portant un monogramme com-
posé d'un 2 et d'un A, et du reste offrant le type du Diodote d'or qui suit.
Voy. ii" 4.
§ II. ROIS DE LA BACTRIANE.
DIODOTE,
Satrape de la Bactriane, se déclare roi indépendant,
vers 256 av. J.-C.
N' 4.
Buste à droite de Diodote, diadème.
\y. BASIAEns A.IÔAOTOY. ( monnaie) de Diodote, roi. Jupiter
comme au IV 3. Dans le champ, une couronne; aux pieds de
Jupiter, aigle. AV.
Médaille du plus grand intérêt. Cet exemplaire jusqu'à présent unique
d'une pièce d'or de Diodote, fondateur de la monarchie Bactrienne, est venu
de Russie ; il a été acquis pour le cabinet de France en 1840.
(1) Voyez, sur l'bisloire des progrès des découvertes numismatiques dans l'an-
cienne Bactriane, le mémoire de feu Jacquet, publié en 1836 dans le Journal asia-
tique de Paris, mois de février, p. 122, et la préface de l'' Ariana an tiqua de
M. Wilson.
EUTHYDEME.
Vers l'an 220, av. J.-C.
Buste à droite d'Euthydème, imberbe, diadème.
B^. BASIAEns EY0YAHMOY. (monnaie) du roi Euthydème. Hercule
nu , barbu, tourné à gauche , assis sur un rocher, sur lequel
il s'appuie de la main gauche, et de la droite posant sa massue
sur un monceau de pierres. Dans le champ, un monogramme
composé des lettres II et Y. AV. Mionnet, t. V, p. 704, IV 1.
Pellerin sur la fin de sa carrière, alors déjà presque aveugle, eut le plaisir
de publier le premier cette belle pièce d'Euthydème. (Voyez, Additions aux
recueils de méd., p. 95.) On n'avait pas encore vu à cette époque, 1778 , une
seule monnaie d'or de la Bactriane. L'exemplaire de Pellerin, que nous re-
produisons ici, passa de son cabinet dans celui du lloi avec toute sa précieuse
collection.
Cette pièce unique jusqu'à ce jour a été gravée dans Y Ariana antiqaa de
Wilson (Voyez pi. I, N° 1, p. 223), d'après la planche de Pellerin dont le
graveur avait un peu exagéré le module de la pièce.
N° 6.
Buste à droite d'Euthydème, diadème.
IV. BÀ2IAE02 EY0YA.HMOY. (monnaie) du roi Euthydème. Her-
cule nu, barbu, tourné à gauche, assis sur un rocher, sur
lequel il s'appuie de la main gauche et de la droite posant sa
massue sur un monceau de pierres. A l'exergue , à droite,
un monogramme composé peut-être des lettres AM. AR. Tetra-
drachme acquis de M. Rollin, en février 1834, par le Cabinet
des médailles.
IV 7.
Buste à droite d'Eulhydème, imberbe, diadème.
$. BA2IAEQ2 EY0ÏAHMOY. (monnaie) du roi Euthydème. Her-
cule nu, barbu, assis sur un rocher, sur lequel il s'appuie de
la main gauche, et posant sa massue sur sa cuisse droite. Dans
le champ à droite, K. Potin. Tétradrachme. Mionnet, Suppl.,
t. VIII, p. 4G3, N°G, décrit celte pièce d'après l'ouvrage de
Koehler.
N° 8.
Buste à droite d'Euthydème, diadème.
$. Traces d'une légende barbare dans laquelle on distingue des
lettres du nom d'Euthydème. Même type qu'au W 7. Potin.
NUMISMATIQUE DES HOIS GRECS.
CHAPITRE IX.
IlOÎS DE LA BACTRIANE ET DE L'JiNDE.
Au commencement du siècle présent, on ne possédait encore qu'un petit nombre de médailles des Rois grecs de la Bactriane et de
l'Inde, Euthydème, Eucratide et Hélioclès. Mais, à partir de l'année 1830, plusieurs officiers européens au service de Runjet-Sing,
roi des Saïks, ayant fouillé divers Tops (Sthoupâ) (I), ou pyramides élevées en l'honneur de Bouddha, dans la Pentapotamie de
l'Inde, y découvrirent beaucoup de médailles, la plupart avec légendes grecques, qui, à peine connues en Europe , y donnèrent
une idée bien différente de celle qu'on avait pu avoir jusqu'alors du nombre des princes grecs qui régnèrent dans ces contrées, et
de l'influence de la civilisation hellénique sur leur histoire. Depuis lors, les conquêtes et le séjour des Anglais, soit dans l'empire
des Saïks, soit dans le Caboul , ont multiplié encore les richesses numismatiques de ces pays. Des découvertes aussi importantes ,
survenues depuis le commencement de notre publication , menaçaient d'en déranger l'économie. S'il nous avait fallu traiter toutes
les questions qui se rapportent à la numismatique grecque de la Bactriane et de l'Inde, il aurait fallu ajouter un second volume à
celle des Rois grecs. Obligés de mettre un terme à une entreprise déjà si considérable, nous nous contentons ici de donner un catalogue
des principales médailles bactriennes, sans nous engager dans l'interprétation des inscriptions dites caboullques , qui font de ces
monnaies une collection de textes bilinques, et sans aborder les problèmes historiques ou géographiques que soulève l'accumulation
imprévue de tant de monuments.
§ I. LA BACTRIANE SOUS LES ROIS DE SYRIE.
ANTIOCHUS II, ROI DE SYRiE,
REGNE DEPUIS LAN 262 JUSQU'A l'an 247, AV. J.-C.
N° 3.
Buste à droite d'Antiochus II, diadème.
r/. BA21AE... ANTIOXOï. {monnaie) du roi Antiochus. Jupiter nu,
tourné à gauche, lançant la foudre de la main droite, por-
tant l'aigle sur le bras gauche. Dans le champ, un symbole* qui
affecte la forme d'wft trident renversé. Plus bas, aigle ? AR. Té-
tradrachme.
On place naturellement en tête de la série des rois de la Bactriane , les té-
tradraclimes qui ont très certainement été frappés dans cette contrée, au nom
d'Antioclius II, roi de Syrie, sous le règne duquel Diodote ou Theodotus se
déclara roi indépendant de cette vaste région. Cette conviction n'est pas for-
mée seulement sur les indices quelquefois trompeurs de l'identité de fabri-
que. Le type du revers est essentiellement bactrien , ainsi que le symbole en
forme de trident, que l'on retrouvera fréquemment sur les médailles de
cette série. Il y aurait de plus quelques arguments à tirer de la provenance de
cette pièce et de ses variétés, s'il était nécessaire de justifier une attribution
qui est généralement reçue. Le Cabinet des médailles a acquis en 1843, de
M. llolliu, une variété de ces tétradracbmes portant un monogramme com-
posé d'un 2 et d'un A, et du reste offrant le type du Diodote d'or qui suit.
Voy. ii" 4.
§ II. ROIS DE LA BACTRIANE.
DIODOTE,
Satrape de la Bactriane, se déclare roi indépendant,
vers 256 av. J.-C.
N' 4.
Buste à droite de Diodote, diadème.
\y. BASIAEns A.IÔAOTOY. ( monnaie) de Diodote, roi. Jupiter
comme au IV 3. Dans le champ, une couronne; aux pieds de
Jupiter, aigle. AV.
Médaille du plus grand intérêt. Cet exemplaire jusqu'à présent unique
d'une pièce d'or de Diodote, fondateur de la monarchie Bactrienne, est venu
de Russie ; il a été acquis pour le cabinet de France en 1840.
(1) Voyez, sur l'bisloire des progrès des découvertes numismatiques dans l'an-
cienne Bactriane, le mémoire de feu Jacquet, publié en 1836 dans le Journal asia-
tique de Paris, mois de février, p. 122, et la préface de l'' Ariana an tiqua de
M. Wilson.
EUTHYDEME.
Vers l'an 220, av. J.-C.
Buste à droite d'Euthydème, imberbe, diadème.
B^. BASIAEns EY0YAHMOY. (monnaie) du roi Euthydème. Hercule
nu , barbu, tourné à gauche , assis sur un rocher, sur lequel
il s'appuie de la main gauche, et de la droite posant sa massue
sur un monceau de pierres. Dans le champ, un monogramme
composé des lettres II et Y. AV. Mionnet, t. V, p. 704, IV 1.
Pellerin sur la fin de sa carrière, alors déjà presque aveugle, eut le plaisir
de publier le premier cette belle pièce d'Euthydème. (Voyez, Additions aux
recueils de méd., p. 95.) On n'avait pas encore vu à cette époque, 1778 , une
seule monnaie d'or de la Bactriane. L'exemplaire de Pellerin, que nous re-
produisons ici, passa de son cabinet dans celui du lloi avec toute sa précieuse
collection.
Cette pièce unique jusqu'à ce jour a été gravée dans Y Ariana antiqaa de
Wilson (Voyez pi. I, N° 1, p. 223), d'après la planche de Pellerin dont le
graveur avait un peu exagéré le module de la pièce.
N° 6.
Buste à droite d'Euthydème, diadème.
IV. BÀ2IAE02 EY0YA.HMOY. (monnaie) du roi Euthydème. Her-
cule nu, barbu, tourné à gauche, assis sur un rocher, sur
lequel il s'appuie de la main gauche et de la droite posant sa
massue sur un monceau de pierres. A l'exergue , à droite,
un monogramme composé peut-être des lettres AM. AR. Tetra-
drachme acquis de M. Rollin, en février 1834, par le Cabinet
des médailles.
IV 7.
Buste à droite d'Eulhydème, imberbe, diadème.
$. BA2IAEQ2 EY0ÏAHMOY. (monnaie) du roi Euthydème. Her-
cule nu, barbu, assis sur un rocher, sur lequel il s'appuie de
la main gauche, et posant sa massue sur sa cuisse droite. Dans
le champ à droite, K. Potin. Tétradrachme. Mionnet, Suppl.,
t. VIII, p. 4G3, N°G, décrit celte pièce d'après l'ouvrage de
Koehler.
N° 8.
Buste à droite d'Euthydème, diadème.
$. Traces d'une légende barbare dans laquelle on distingue des
lettres du nom d'Euthydème. Même type qu'au W 7. Potin.