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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 4.1925/​1926

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No. 1 (1er octobre 1925)
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https://doi.org/10.11588/diglit.43076#0008
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(( révéler la beauté morale à l'aide de
la beauté physiquex, » de manifester
l'idéal dans une forme sensible, d’embel-
lir la nature et de rendre l’homme meil-
leur en l’élevant toujours par le spectacle
du vrai, du bien, du beau.
Diverses conceptions de l’art.
Deux écoles se sont toujours trouvées
en présence dans la question des Beaux-
Arts : l’école réaliste et l’école idéaliste.
Les réalistes prétendent que l’art doit
reproduire le réel, la nature telle qu’elle
se montre, même accidentellement ; ils
copient exactement les objets laids ou
beaux jusque dans les détails. ce Le fond
du réalisme est la négation de l’idéal2. »
Les idéalistes, tout en admettant que
l’art doit emprunter à la nature les for-
mes matérielles, donnent à l’expression
de l’idée la plus grande importance; ils
font du beau l’objet de l’art et tendent à
mettre en pratique la définition : « L’art
est la réalisation de l’idéal dans une
forme sensible. »
On a parfois essayé de classer les di-
verses esthétiques en trois systèmes ou
méthodes :
1° La méthode esthétique spéculative
a qui ne considère que l’idéal absolu et
pousse les raisonnements à l’extrême
sans tenir compte des influences et des
faits qui modifient les manifestations de
l’art. »
2° La méthode esthétique empirique
qui analyse la beauté dans la nature et
dans les œuvres d’art, et juge par com-
paraison. Cette méthode néglige l'in-
fluence du milieu, de la race, de la reli-
gion.
3° La méthode expérimentale qui met
à contribution les progrès de la psycho-
1. V. Cousin. Du vrai, du bien, du beau, VIIIe leçon.
2. Courbet. Congrès d’Anvers, 1682.

logie contemporaine et tient compte des
sentiments. Au point de vue historique,
LIégel divise l’art en trois périodes : la
période symbolique, la période classique,
la période romantique.
Lorsqu’il est question de classiques et
de romantiques en art, il s’agit plus gé-
néralement des deux courants qui s’éta-
blirent dans la peinture française au dé-
but du XIXe siècle. Les classiques, avec
Ingres, cherchaient le beau par l’étude
épurée du type humain : le dessin, la
ligne jouant le grand rôle. Ils restent
fidèles à la tradition grecque.
Les romantiques, avec Gros, Géri-
cault, Delacroix, cherchaient le beau
dans les réalités contemporaines, la vie
avec ses passsions ; ils donnaient la pré-
dominance à la couleur.
Les mêmes divisions se formèrent, en
littérature, entre les Anciens et les Mo-
dernes, les classiques et les romantiques.
Plus tard, le moule classique étant
rompu, la liberté d’inspiration domine ;
elle amène le naturalisme. Les artistes
se divisent alors nettement en deux éco-
les : les idéalistes et les réalistes.
Les idéalistes cherchent la beauté
dans la réalité poétisée et embellie par
l’idée et par l’expression; ils reprodui-
sent volontiers les sujets allégoriques,
historiques, légendaires et triomphent
dans la peinture décorative avec Baudry
et Puvis de Chavannes.
On peut signaler encore, à côté des
idéalistes, une école d’art mystique qui
fleurit avec les Nazaréens groupés à
Rome autour d’Overbeck, et enfin les
Primitifs de la fin du XIXe siècle qui
prétendent renouveler l’ingénuité, la
simplicité des peintres du XIIIe siècle.
Les réalistes, en allant de plus en plus
vers l’observation rigoureuse et scienti-

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