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Diehl, Charles
La peinture byzantine — Paris, 1933

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https://doi.org/10.11588/diglit.42164#0046
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revenir ensuite, à maintes reprises, à l’imitation des modèles classiques.
D’autre part, plusieurs des manuscrits illustrés qui nous sont parvenus ont
été enluminés à Constantinople, et plus d’une fois pour des empereurs. On
voit par là comment l’étude des miniatures nous peut donner une idée
plus complète de ce que fut la peinture byzantine, et combien elle est
instructive pour nous faire connaître, parallèlement aux mosaïques et aux
fresques, les tendances diverses qui l’inspirèrent et l’évolution qu’elle
accomplit.
Une sérieuse difficulté toutefois s’oppose à une utilisation absolument
certaine des miniatures pour l’histoire de la peinture. Il serait tout à fait
téméraire de prétendre fixer d’après l’âge d’un manuscrit la date de
l’illustration qui l’accompagne : beaucoup d’enlumineurs se bornent en
effet à répéter la suite des compositions depuis longtemps établies pour le
livre qu’ils illustrent, et ce prototype est beaucoup plus ancien souvent que
le manuscrit où on le trouve reproduit. Des peintres du IXe et du Xe siècle
ont pu ainsi copier tout simplement des miniatures datant du IVe ou du
Ve siècle, et l’erreur serait grave de chercher dans leur œuvre une indica-
tion sur l’art de leur temps. Il faut se garder pourtant d’exagérer cette
théorie du prototype, qui fut un moment fort à la mode, et qui ôterait
à la miniature byzantine, sauf en ses débuts, toute originalité et toute
invention créatrice. Il est indispensable assurément, pour l’étude des
manuscrits illustrés, de les classer par groupes naturels, selon le sujet qu’ils
traitent, Psautier, Octateuque, Evangiles, Ménologes, ouvrages des Pères
de l’Eglise, etc.; mais il faut bien comprendre aussi que, tout en travaillant
sur un prototype, l’artiste transforme souvent et renouvelle son modèle
selon le goût de son temps. Plus d’une fois, au reste, selon la faveur que
rencontre, à une époque donnée, tel livre comme le Ménologe, telle suite
de thèmes comme les épisodes de la vie de la Vierge, un peintre est amené
à créer vraiment une illustration nouvelle. Les évènements contemporains
— le psautier Chloudof en est une preuve — lui sont une autre source
d’inspiration. Et enfin le seul fait qu’il choisit, entre les modèles anciens
dont il dispose, ceux d’inspiration théologique ou ceux de tendance profane,
ceux de tradition hellénistique ou ceux de culture orientale, donne sur
l’esprit du temps où il travaillait des renseignements qui ne sont pas sans
valeur. Il y a évidemment plus d’informations précises à recueillir de


 
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