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https://doi.org/10.11588/diglit.6356#0203
184 TYPE DE CORINTHE.
l'Orient. Nous avons retrouvé quelques-uns des modèles que les Grecs
ont eus sous les yeux, ou tout au moins plusieurs des types qui procè-
dent de ces modèles. II reste beaucoup à faire : le sens et l'origine vraie
de la plupart de ces conceptions bizarres nous échappent; nous sommes
loin de savoir la part des emprunts que les Assyriens ont faits aux Chal-
déens, les Perses aux Assyriens, ce qui est phénicien dans ces créations
et ce qui remonte jusqu'à l'Egypte. Nous ne faisons qu'entrevoir le rôle
que ces conceptions ont eu dans la religion grecque primitive. Il y à
là toute une période de l'histoire de l'art et des croyances dont nous
pressentons l'importance, sans pouvoir arriver à des théories bien
précises.
Il paraît certain que ces représentations figurées d'origine étrangère
ont été tout à fait prédominantes, au moment même où l'industrie
grecque faisait déjà de sérieux progrès. Les médailles les ont adoptées;
la force de la tradition, qui a toujours été si grande chez les Grecs, les
y a conservées. C'est ce qui explique, dans la numismatique grecque,
le grand nombre de types monétaires qui sont orientaux, la Gorgone,
les oiseaux à deux corps et à une tète, le griffon, le sphinx, tous ces
animaux à ailes recoquillées, qui ressemblent si visiblement aux bas-
reliefs et aux bronzes phéniciens (i).
Nous avons la preuve positive que ces vases ont été fabriqués jusqu'au
VIe siècle; pendant toute la durée de ce siècle, ils ont été associés à des
vases corinthiens de style plus beau et plus récent (a).
(1) Cf. do Luynes, Choix de médailles grecques, pl. 1, 2, 3, 5; IX, 1, S. il, 1(1; pl. XII, etc.
(2) [On les retrouve non seulement dans les régions citées par l'auteur, mais un peu par-
tout, en Asie-Mineure, en Troade. en Crimée, même sur le territoire de la Bavière. Cf. Hel-
big, Bas homerische Epos, p. 34; Arch. Zeit., 1878, p. 133; 1883, p. loi; Compte rendu Com-
miss. imp. Saint-Pétcrsb., 1870-71, pl. i. Sur le type proto-corinthien en général, cf. Furt-
v/aeT)g\er,B7-onzefunde von Olympia, p. i~. 31; Arch. Zeit., 1883, p. 153 et suiv.: Lôschcke, id.,
1881, p. 44, note41,47 et suiv.; Helbig, ltalikerin d. Poebene, p. 84 et suiv.; Annali, IN77. p. 406.
Il faut remarquer que M. Dumont classe ici sous le nom de proto-corinthien une catégorie
assez restreinte d'objets, où les ornements orientaux et les figures d'animaux ou de divinités
jouent seuls le premier rôle. L'étude sur les vases de style corinthien à ligures humaines
est réservée pour le chapitre XVI, sous le nom de type corinthien de deuxième époque.
Nous ne croyons pas que l'auteur veuille indiquer par là une différence sensible de date,
car il est certain que les vases qui font l'objet du présent chapitre n'ont pas tous été fabri-
qués à une époque différente des vases corinthiens à figures humaines: niais son inten-
l'Orient. Nous avons retrouvé quelques-uns des modèles que les Grecs
ont eus sous les yeux, ou tout au moins plusieurs des types qui procè-
dent de ces modèles. II reste beaucoup à faire : le sens et l'origine vraie
de la plupart de ces conceptions bizarres nous échappent; nous sommes
loin de savoir la part des emprunts que les Assyriens ont faits aux Chal-
déens, les Perses aux Assyriens, ce qui est phénicien dans ces créations
et ce qui remonte jusqu'à l'Egypte. Nous ne faisons qu'entrevoir le rôle
que ces conceptions ont eu dans la religion grecque primitive. Il y à
là toute une période de l'histoire de l'art et des croyances dont nous
pressentons l'importance, sans pouvoir arriver à des théories bien
précises.
Il paraît certain que ces représentations figurées d'origine étrangère
ont été tout à fait prédominantes, au moment même où l'industrie
grecque faisait déjà de sérieux progrès. Les médailles les ont adoptées;
la force de la tradition, qui a toujours été si grande chez les Grecs, les
y a conservées. C'est ce qui explique, dans la numismatique grecque,
le grand nombre de types monétaires qui sont orientaux, la Gorgone,
les oiseaux à deux corps et à une tète, le griffon, le sphinx, tous ces
animaux à ailes recoquillées, qui ressemblent si visiblement aux bas-
reliefs et aux bronzes phéniciens (i).
Nous avons la preuve positive que ces vases ont été fabriqués jusqu'au
VIe siècle; pendant toute la durée de ce siècle, ils ont été associés à des
vases corinthiens de style plus beau et plus récent (a).
(1) Cf. do Luynes, Choix de médailles grecques, pl. 1, 2, 3, 5; IX, 1, S. il, 1(1; pl. XII, etc.
(2) [On les retrouve non seulement dans les régions citées par l'auteur, mais un peu par-
tout, en Asie-Mineure, en Troade. en Crimée, même sur le territoire de la Bavière. Cf. Hel-
big, Bas homerische Epos, p. 34; Arch. Zeit., 1878, p. 133; 1883, p. loi; Compte rendu Com-
miss. imp. Saint-Pétcrsb., 1870-71, pl. i. Sur le type proto-corinthien en général, cf. Furt-
v/aeT)g\er,B7-onzefunde von Olympia, p. i~. 31; Arch. Zeit., 1883, p. 153 et suiv.: Lôschcke, id.,
1881, p. 44, note41,47 et suiv.; Helbig, ltalikerin d. Poebene, p. 84 et suiv.; Annali, IN77. p. 406.
Il faut remarquer que M. Dumont classe ici sous le nom de proto-corinthien une catégorie
assez restreinte d'objets, où les ornements orientaux et les figures d'animaux ou de divinités
jouent seuls le premier rôle. L'étude sur les vases de style corinthien à ligures humaines
est réservée pour le chapitre XVI, sous le nom de type corinthien de deuxième époque.
Nous ne croyons pas que l'auteur veuille indiquer par là une différence sensible de date,
car il est certain que les vases qui font l'objet du présent chapitre n'ont pas tous été fabri-
qués à une époque différente des vases corinthiens à figures humaines: niais son inten-