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LES ARTS SOMPTUAIRES DE BYZANCE

gent1. Les ornements en relief sont d'une finesse, d'un modelé, d'un style décoratif
qui attestent la maîtrise des bronziers du ixe siècle. Les orfèvres fabriquaient aussi
des bijoux remarquables, comme ces bracelets (^pa^t'oXoi) d'or que les autorités
de la ville remettent à l'empereur Théophile à son retour d'une campagne victo-
rieuse 2.

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Après la mort de Théophile, sa veuve, l'impératrice Théodora, devenue régente,
s'empressa de rétablir le culte des images (843). Elle fut pour cet acte reconnue comme
sainte par l'église grecque qui l'admit dans son calendrier. Le Ménologe de Basile II
la montre sous un portique, tenant dans sa main une icône représentant le Christ
en buste (fig. 23)3. Le fds de cette pieuse impératrice, Michel III, surnommé l'Ivrogne,
fut un étrange personnage. Il figure néanmoins dans le Ménologe parce que, sous
son règne, fut découverte une relique célèbre, le chef de saint Jean-Baptiste (fig. 24)4.
Il n'avait pas hésité, pour satisfaire ses passions, à anéantir en partie l'œuvre artis-
tique de son père, Théophile, en envoyant au creuset non seulement les plus belles
pièces d'orfèvrerie, mais aussi les vêtements impériaux tissés d'or5. Il fit heureuse-
ment des dons d'objets d'art qui échappèrent ainsi à la destruction. Ce n'est pas seu-
lement l'église de Sainte-Sophie qui s'enrichit sous son règne6; la cour de Rome
reçoit de lui de précieux cadeaux. Il envoie au pape Benoit III par l'intermédiaire
du moine Lazare, peintre habile d'origine khazare7, un évangéliaire, recouvert
d'or et de gemmes, un calice d'or, incrusté de pierreries, deux tissus, teints en vraie
pourpre, semés de croix et bordés d'or, des voiles, destinés à couvrir le calice, selon
la coutume des Grecs, une étoffe de pourpre impériale, ornée de figures, de roses,
et d'un treillis de fils d'or, semblable à celui qui apparaît sur la tunique écarlate
de Michel III (fig. 24), enfin un tissu de couleur jaune, décoré d'une croix et de lettres
grecques en or8.

1. Il est difficile de savoir par quel mot les Byzantins exprimaient la damasquinure. De Linas, les Origines
de l'orfèvrerie cloisonnée, t. I, Paris, 1877, p. 363, pense que le verbe axoi6âÇw pourrait convenir. Le livre des
Cérémonies mentionne, à deux reprises, des croix rembourrées, incrustées d'or: ^puoootoi'êàôToi; cf. Cer., I, 19,
p. 115; II, 52, p. 777. Le même travail de damasquinure se faisait aussi en argent.

2. Cer., App. ad lib. I, p. 507.

3. Il Menologio cli Basilio II, Turin, 1907, pl. 392.

4. Ibid., pl. 420; cf. Ebersolt, Sanctuaires de Byzance, Paris, 1921, p. 81.

5. Theophanes cont., IV, 21, p. 173; V, 29, p. 257; Cedrenus, t. II, p. 100.

6. V. plus haut p. 58.

7. Theophanes cont., III, 13, p. 102-103; cf. Frothingham, Byzantine artists in Ilaly (American journal of
archaeology, t. IX, 1894, p. 35).

8. Liber Pontificalis, éd. Duchesne, t. II, Paris, 1892, p. 147. Les tissus de pourpre avaient une lista de chriso-
clavo, une bordure d'or ("/_puao'/.XaSoç; ; v. plus haut p. 58 n. 2. L'étoffe de pourpre impériale était ornée de cancellos
et rosas de chrisoclavo. Le rtiot cancelli désigne un dessin quadrillé, un tréillis (fccrjfxsWctfj) ; cf. Cer., Àpp. àd
lib. I, p. 500. Le tissu, décoré d'une croix et de lettres grecques, était un vélum de stauraci. Le storax ou styrax
 
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