CONCLUSION
En transportant le siège de l'empire dans l'ancienne Byzance, Constantin avait
choisi une ville où la civilisation méditerranéenne pouvait entrer en contact direct
avec la culture asiatique. Par sa situation géographique, la nouvelle capitale devient
un des carrefours du monde antique et du monde oriental. Par suite de la présence
d'une cour avide de pompe et de magnificence, l'art constantinopolitain prit, dans
le domaine des industries du luxe, un caractère asiatique très marqué. L'Orient
donne à Byzance le goût de la parure et du faste. II lui révèle les voluptés de la
couleur. Il lui livre les formules de son art décoratif. Les étoffes, les costumes, les
parures de Constantinople sont souvent une copie des modes et des tissus asiatiques.
Au point de vue de la technique, les maîtres byzantins reçoivent les apports succes-
sifs de procédés pratiqués au cours d'un passé millénaire. L'art de Constantinople
peut être considéré, à ce point de vue, comme l'épanouissement suprême des
antiques civilisations de l'Orient. Dans le domaine des arts somptuaires Byzance
leur doit infiniment ; mais elle ne leur doit pas tout.
Si les artistes et les artisans reproduisent les motifs orientaux, ils ne copient
pas servilement leurs modèles. Dans les ornements accessoires, dans le choix des
couleurs, ils restent fidèles aux traditions de leur école. Ils perfectionnent la tech-
nique des émaux cloisonnés. Par la linesse du dessin et la délicatesse du coloris,
l'ait de l'émaillerie a atteint à Byzance le plus haut degré de perfection. Ces artistes
restent, par surcroît, fidèles aux principes du génie harmonieux de la Grèce. Ils
subissent, jusqu'à la chute de l'empire, l'action vivifiante de l'hellénisme. En s'ins-
pirant des modèles antiques, ils ont réussi à s'affranchir, dans une certaine mesure,
de la servitude de l'Orient. Formés au goût hellénistique, ils ont su saisir les traits
caractéristiques d'un modèle vivant et reproduire des effigies, qui portent la marque
de l'observation individuelle. Ils ont gardé un accent d'idéalisme, le sens de la tenue
En transportant le siège de l'empire dans l'ancienne Byzance, Constantin avait
choisi une ville où la civilisation méditerranéenne pouvait entrer en contact direct
avec la culture asiatique. Par sa situation géographique, la nouvelle capitale devient
un des carrefours du monde antique et du monde oriental. Par suite de la présence
d'une cour avide de pompe et de magnificence, l'art constantinopolitain prit, dans
le domaine des industries du luxe, un caractère asiatique très marqué. L'Orient
donne à Byzance le goût de la parure et du faste. II lui révèle les voluptés de la
couleur. Il lui livre les formules de son art décoratif. Les étoffes, les costumes, les
parures de Constantinople sont souvent une copie des modes et des tissus asiatiques.
Au point de vue de la technique, les maîtres byzantins reçoivent les apports succes-
sifs de procédés pratiqués au cours d'un passé millénaire. L'art de Constantinople
peut être considéré, à ce point de vue, comme l'épanouissement suprême des
antiques civilisations de l'Orient. Dans le domaine des arts somptuaires Byzance
leur doit infiniment ; mais elle ne leur doit pas tout.
Si les artistes et les artisans reproduisent les motifs orientaux, ils ne copient
pas servilement leurs modèles. Dans les ornements accessoires, dans le choix des
couleurs, ils restent fidèles aux traditions de leur école. Ils perfectionnent la tech-
nique des émaux cloisonnés. Par la linesse du dessin et la délicatesse du coloris,
l'ait de l'émaillerie a atteint à Byzance le plus haut degré de perfection. Ces artistes
restent, par surcroît, fidèles aux principes du génie harmonieux de la Grèce. Ils
subissent, jusqu'à la chute de l'empire, l'action vivifiante de l'hellénisme. En s'ins-
pirant des modèles antiques, ils ont réussi à s'affranchir, dans une certaine mesure,
de la servitude de l'Orient. Formés au goût hellénistique, ils ont su saisir les traits
caractéristiques d'un modèle vivant et reproduire des effigies, qui portent la marque
de l'observation individuelle. Ils ont gardé un accent d'idéalisme, le sens de la tenue