L'ECLIPSE,
i l'cic.
3 Sa du t
Ette s
ie service;
a raison •
.. ' are"H.
VIE
PRIVEk
',Xsi averti iW,U
/«Mit"-'*!
irladu nez.
ec«ouael|e
a mois do prison.
ans de bœuf à
;iel —
'ialii'ufe.
■ rencontre, dans
la milice ni
?lns petits mouraniiiib t
qu'ils font évéuemenlteii
ne trouva pas de mtiil»,
sa vive curiosité i m i,j.
?
I. L'un d'eux Be plainte
ite affreuse souffrance,^):-
esprits, monsieur. Pàot-te
reuvede.,.
l'honneur de voyagent
sublimes travaux litliliL
vi, et serait-il Si»! t
msioiea? peintre?
.ne douloureuse el Pi*
îe, ayant été charge W»
! le sonne pour lui déni*
laladéî
m'a bien promis Su ro»"
e ne peut s
retournez-y donc.
■e iroËî-
,t le désir qu'eus «*•*
le qu'elle g»rd» «""'
L, Constant.
.LE
ïtfA?
Et méditatif, le sergent de ville de service, bras croisés, son- j
temple les groupes qui se forment.
_ C'hest la povre dame du chegond qui est très malate, répond le j
charbonnier aux dents blanches, aux yeux brillants.
__ C'est unô cocotte de la haute, votre dame du second, riposte
la blanchisseuse. Une bonne paye. Mais, c'est égal, il faut lu
plaindre. Qu'est-ce qu'elle a? ,
— Ahl c'est les chaleurs, voyez-vous 1 reprend la crémière.
Moi-je ne mange plus. Et j'ai mal comme ça partout, dans le dos.
__ Elle a de quoi se faire soigner, murmure l'épicier. Voilà ce
que c'est pourtant que de mener la vie à grandes guides. Bah!
elle en réchappera.
Et une ouvrière qui passe, écoutant les on-dit, s'éloigne triste-
ment en disant :
_ Sont-ils heureux ces riches I Quand mon petit râlait, et que
le bruit lui fendait la tête, je n'ai pas pu lui faire mettre de la
paille, moi I
Le ioueur d'orgue, l'habitué du mardi, est venu comme à l'or-
dinaire. Mais aux premières notes, slir un simple geste, il mit
un frein à son bras infatigable, et, sa boite sur le dos, il est par-
ti, naturellement.
On n'avait pourtant fait que lui raoutrer la paille du doigt,
Dame, c'est grave, à ce qu'il paraît, puisqu'on jonche la rue.
Les omnibus, lourds', retentissants, qui descendent la rue, en-
foncent leurs roues jusqu'à là jante dans la couche élastique et
passent silencieusement devant le N0,..
On n'entend plus que le cliquetis sec des ressorts ou, par ha-
sard, lft sonnerie — diug I — pour un voyageur qui grimpe com-
me un singe à l'impériale.
Gomme des visiteurs au chevet d'un malade, les voitures rou-
lent las.
Elles arrivent d'abord, bruyantes ou insouciantes, ainsi que des
connaissances qui causent dans l'escalier, puis, tout à coup, bais-
sent 1* ton lugubrement.
Mais l'instant d'après, les voitures, toujours comme las amis,
repartent et reprennent sans ménagement leur train habituel.
Déjà la paille foulée, hachée, s'éparpille en frange aux deux
bouts de la litière, et le ruisseau qui coule entre les fétus étin-
celle par instant aux rayons gais du soleil.
Tout à l'heure, la paille brillant d'un jaune cïair prendra une
teinte terne; ce soir, ce sera du fumier noir.
Et les ehévaux henniront à ce souvenir de 1' curie-
Triste spectacle que celui d'une'litière de paille, dans une rue,
par une exquise matinée de printemps I
Il produit la même impression sur le rêveur que la rencontre
d'une civière, balancée aux bras de rudes commissionnaires, et
que suit, les yeus rouges, une femme portant une casquette à la
main.
On sent que la mort n'est pas loin,
Et le passant, écrasant la paille sous ses tuions, se figure que
là haut, au second, où les persiennes sont closes, les plus lamen-
tables scènes sapassent dans l'ombre chaude d'une chambre d'a-
gonisant.
Qui sait? C'est peut-être une adorable jeune fille, toute pâle,
amaigrie, tuée par le bal qu'elle aimait tantl
Peut-être aussi est-ce une mère, son petit enfant déjà froid à
côté d'elle, et qui va le suivre bientôt dans les mondes que les
matérialistes n'ont plus la consolation d'espérer.
> C'est peut-être encore un brave vieux père, aux cheveux gris,
ce doux, ami qui venait si régulièrement et si tendrement vous
chercher au collège quand vous étiez petit, et vous menait, fier
de vos prix dorés sur tranches, au spectacle, au café, à la cam-
pagne!,...
Ce bon cœur, rem-pli de choses charmantes, va cesser do battre,
peut-être.
Et les idées les plus navrantes se glissent dans le cerveau. Les
souvenirs amers renaissent en regardant cette paille fatale, tapis
qu'on dirait posé, à la hâte, pour ne point entendre le pas me-
suré, incessant, de la mort qui s'approche.
On se rappelle des heures terribles, On prévoit des moments
. déchirants. On pense à ses proches, Vieux, fatig es, à ses chers,
à ses aimés, quittés négligemment, et qui sait, qu'on ne va plus
revoir tout à l'heure.
Et l'esprit s'assombrit insensiblement. A grands pas,, pour se-
couer le poids soudain qui s'abat sur soi, on s'éloigne, se deman-
dant pourquoi quand le ciel est si joyeux, quand il faitsi bon vi-
vre, et sentir vivre ceux qu'on aime, le Créateur envoie son noir
messager, son faucheur aveugle.
Et pourtant, si l'on y réfléchissait plus longuement, on arrive
rait également à faire des supposition aussi vraisemblables et
moins attristantes.
Par exemple :
L'exemple est tout trouvé. C'est à. l'indiscrétion de la bonne du
n°... rue X.,., quartier des Champs-Elysées, que je le dois.
Par exemple, ce matin, on a étendu de la paille devant la port»
de la maison de sa maîtresse, une cocotte de la haute, comme a
si justement dit la blanchisseuse, parce que Madame, fatiguée,
voulait se lever tard, et ne pas entendre le plus petit bruit pen-
dant le reste de la journée, afin de lire tranquillement le dernier
roman de notre confrère le vicomte Ponson du ÏVrrail.
Ernest d Hervilly.
FANTAISIE
3U concierge
bras*
., H est un fait-divers que l'on voit revenir assez régulière-
ment dans les journaux,
G est la nouvelle que l'empereur de Russie vient d'envoyer, comme
présent au sultan, trois ou quatre chevaux.
,. Au dire de la sagesse des nations, l'amitié est une espèce
de gredine qui se fait entretenir par les petits cadeaux.
, Mai3 ce 1ui ^e semble encore bien plus canaille de sa part,
c eet de se fairo entretenir par des cadeaux qui nécessitent eux-
mêmes un très onéreux entretien.
*. Et je crois que si j'étais à la place du sultan, je mè décide-
rais à écrire en ces termes à l'empereur de Russie :
« Très cher copia,
a Vous êtes vraiment bien aimable; mais comme vous m'avez fait
« cadeau, depuis trois ans, de cent douze chevaux que je suis obligé de
a nourrir lous ensemble, quoique je ne puisse en monter plus d'un à la
« fois, je vous serais bien obligé de convertir les cinq nouveaux cour-
n siers que vous m'annoncez en «ne épingle de cravate ou une toilette-
« commode qui aurait l'avantage de ne pas me coûter 36.871 francs
« chaque fois que je m'eu servirais. »
.*. J'aurais d'autant plus raison de mettre un frein à cette fu-
reur de chevaux, que jusqu'ici, rien ne prouve le désintéresse-
ment de l'empereur de Russie en cette circonstance.
Au contraire.
Il y a même des gens mal avisés qui prétendent deviner une
tactique pour introduire petit à petit sur le territoire ottoman
toute la cavalerie moscovite.
,", Puis, un beau jour, disent-ils, le czar écrira au sultan la
lettre suivante :
a Bien aimé confrère et voisiu,
« Le plaisir avec lequel vous avez bien voulu accepter mes trois d^r-
« mers alezans, me décide à vous en envoyer cent soixante-cinq mille
b autres en même temps que la présente.
« Vous remarquerez que j'ai mis un Cosaque sur chacun d'eux; et
« qu'afio d'être bien sur que ce pelit cadeau ne soifc pas volé dans le tra-
it jet, je l'ai'fait escorter par deux cent quarante mille hommes de ma
« meilleure infanterie, »
+
,", En Angleterre, un bill de )a Chambre des communes décide
que les exécutions capitales auront lieu, à l'avenir, dans Tinté- \
rieur de la prison.
4*8 On ne pourra plus voir pendre qu'avec des billets de fa-
veur.
,", Si bien que les gens qui tiendront absolument à- savoir
comment ça se passe, seront obligés de couper leur beyu-père en
huit morceaux.
Encore, faudra-t-il qu'ils prennent bien leurs précautions pour
échapper aux circonstances atténuantes.
„\ C'est êgalirj l'établissement de la pendaison en chambre
prouve une fois de plus à qUelpoifit les hommes sont persuadés
que les exécutions publiques produisent sur les masses un salu-
taire effet.
+
*m A Marsallo, on vient de condamner un duelliste à dix francs
d'amende et les témoins du duel à cinq francs chacun.
Je ne me hasarderais pas, dans ce pays-là, à secouer mon pail-
lasson par la fenêtre ou à m'arrêter dans la rue le nez contre un
mur.
Du moment où, pour vingt francs, on peut trouer un homme,
frais de^témoins compris, les infractions aux règlements de sim-
ple poli e, doivent être punis d'un emprisonnement de cinq ans
au minimum.
/, Entendu qu'à Marsallo— comme partout ailleurs, du reste,
— l'adversaire victorieux est seul passible de cette amende.
Celui qui a reçu le coup d'épée n'a rien à payer, quoi qu'il
soit bien permis de supposer que ses .intentions ne fussent pas
beaucoup plus pures que celles du vainqueur.
fe Il serait plus équitable à mon avis d'établir une taxe
uniforme.
Et je propose celle-ci N
Pour avoir tué quelqu'un en duel, amende 10 fr.
En cas de récidive Id. 15
four s'être fait tuer en duel Id. 10
En cas de récidive Id. 15
+
ft\ Néiaton est sur le point de partir pour Stockholm afin d'opé-
rer d'une tumeur le baron Hoepner.
Ses honoraires sont, dit-on, fixés a 100,000 francs.
Il y a certainement des opérationgj — même de bourse, — qui
nç valent pas celle-là.
,*, Cependant il paraît que l'on n'est pas complètement d'ac-
cord.
Le chiffre dé cent mille francs serait accepté des deux côtés.
Mais l'opérateur et l'opéré revendiquent tous deux la propriété
de la tumeur enlevée.
,% L'affaire est pendante ; et il y a là un point de droit très
intéressant.
L'individu que l'on ampute, peut-il prétendre à ce qu'on lui
rende la partie coupée ?
Pour les guillotinés, par exemple, c'est d'une certaine impor-
tance.
Léon Bienvenu.
— Par saint Muguet... dit un pinson
Blotti sous, l'aile de sa blonde :
Que je suis heureux d'être au monde.
■J'ai le délire et !e frisson;
Vive l'amour, û mon mignon,
Le Printemps n'a qu'une saison. »
Par saint Muguet! dit le pinson,
Le bon Dieu n'a pas eu raison.
— Nom d'un soleil ! dit l'arbre en fleur
J'ai de l'amour à pleines branches.
— Naissez, dit la mousse aux pervencb.ee,
J'ai de la rosée à plein cœur.
— Rêvons ! dit le grillon rêveur.'
— Chantons! dit le merle trompeur,
— Acaour à tous! dit l'arbre en fleur.
—■ Amen'l dit le coucou moqueur.
J.-B, Clément.
GAZETTE A LA MAIN
Dans une prison... de Pétersbourg, — à Sainte-Nadèje, je crois,
— il y avait deux criminels, — je veux dire : deux journalistes..,
D'après le règlement de la... maison, aussitôt le soleil couché,
chacun de ces hommes féroces devait être cadenassé avec soin
dans une cage particulière...
Or, il advint que l'un des deux tomba malade...
7/autre sollicita la faveur de passer les nuits à son chevet...
Elle lui fut octroyée à l'instant. Que diable! les lois impres-
criptibles de l'humanité peuvent, en certains cas, se concilier
avec les sévérités nécessaires de Injustice!...
L'Allemagne, par exemple, dans sa cuisine éclectique, ne sait-
elle pas allier le gigot aux pruneaux st le lièvre aux confitures.
Les deux détenus cohabitèrent dôr.c quelque temps...
Puis, un laid soir, cric! crac! Assez causé! Chacdii chez soi —
et Dieu pour tous ! i
Le convalescent réclama auprès du directeur :
— Ce qui m'est pénible surtout, dit-il, c'est de ne pouvoir ni'en-
dormir avant une heure fort avancée. L'inaction et lé silence me
tuent. Au moins, lorsque X... était là. nous parlions^ nous riions,
nous jouions aux échecs...
— Je comprends, fît le fonctionnaire, il vous faut une distrac-
tion...
— Alors, vous allez me rendra mon cher X... et mes cbers
écbëCs?
— Non, mais je vous prêterai un jeu de patience.
Une dame quêtait pour les pauvres chez le riche banquier G...
Celui-ci, — homme de bien autant que libre ponseur,— donne
volontiers sans compter.
En revanche, la foi, chez lui, est loin d'égaler la charité.
La dame avait entrepris de le convertir...
— "Voyons, lui disait-elle, Voltaire lui-même n'a-t-il pas écrit :
Si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer*!
-~ L'inventer ? répondit froidement le financier-philosophe, eh
bien, madame, c'est ce qu'on a fait.
lîoil.e du «tourna 1
Les jardins de monsieur Mabille
Sont fort courus par ces beaux jours ;
Mainte jeune fille nubile
Qu'escortent des essaims d'Amours,
Levant le piedjusques hua: lustres,
Seins rebondis, robustes flancs.
Séduit des jeunes gens illustres
Qui l'épousent : total, vingt francs.
L'affiche suivante, — sortie dés presses lithographiques de
pLooviER-CARnoN, à Carvin, — nous arrive, frappée an timbre
impérial :
FOLIES DE MAI
— Ciel! dît l'Aurore aux cheveux blonds
Perlant sa robe virginale :
Que la nature est matinale I
Déjà tout est rire et chansons.
On ne dort plus dans les buissons,
On folâtre soTis les gazons.
Ciel l dit l'Aurore aux cheveux blonds,
Que de baisers et de chansons !
— Azur du ciel! dit un bluet
Enlaçant une pâquerette,
Oui-dal pour vou3 conter fleurette
J'ai dans le cœur plus d'un sonnet.
Jri gage un sort que l'oiselet
N'a pas un plus tendre caquet.
Azur du ciel I dit un bluet
Vous me troublez le cervelet,
— Moi ! dit la brise aux amoureux,
Je veux courir toutes les belles,
Folâtrer sous leurs blanches ailes,
Me glisser dans leurs fin3 cheveux.
— Tout beau ! dit U lys orgueilleux.
— Malheur! dit le roseau quinteux.
Soit 1 dit la Brise aux amoureux,
Je vous coifferai tous les deux.
COMMUNE DE PONT-A-YENDIN
Dimuui «e 3 Bf*i>
FÊTE AU PROFIT DES PAUVRES
---------- LE ----------
BOURG OiS GENTILHOMME
Grande Pièce de Comédie en t>_ Actes
représentée par les Jeunes Gens de la Commune
CETTE PIÈCE SERA PRÊCÊDKB
D'UN MAT DE COCAGNE
qui aura lieu à 2 heures i/ïi
Où, Carvin ?
Où, Pont-a-Vendin ?
Contrées heureuses!..
* *
Autre curiosité...
Celle-ci nous vient de Savenay, — une ville in minimis i la
Loire-Inférieure...
Pourquoi non?
Un chouan regarde bien un évèquel....
C'est une enseigne :
FLAMEL ET C° CUBEDK
A PLUSIEURS FOIS PRÊTÉ SERMENTS
RENDU SENTENCE
AVANT COMPROMIS
ET APRÈS INSTANCE
Serments, au pluriel...
On va s'imaginer qu'il s'agit ici de défunt M. de Tall^yrand...
Pas vrai, ombre de feu Dupin?.,,
Théâtre*, spectacle» et eouceri*.
... Un excellent mélodrame, les Bohémiens de Paris, que la Gal-
! le oui
i l'cic.
3 Sa du t
Ette s
ie service;
a raison •
.. ' are"H.
VIE
PRIVEk
',Xsi averti iW,U
/«Mit"-'*!
irladu nez.
ec«ouael|e
a mois do prison.
ans de bœuf à
;iel —
'ialii'ufe.
■ rencontre, dans
la milice ni
?lns petits mouraniiiib t
qu'ils font évéuemenlteii
ne trouva pas de mtiil»,
sa vive curiosité i m i,j.
?
I. L'un d'eux Be plainte
ite affreuse souffrance,^):-
esprits, monsieur. Pàot-te
reuvede.,.
l'honneur de voyagent
sublimes travaux litliliL
vi, et serait-il Si»! t
msioiea? peintre?
.ne douloureuse el Pi*
îe, ayant été charge W»
! le sonne pour lui déni*
laladéî
m'a bien promis Su ro»"
e ne peut s
retournez-y donc.
■e iroËî-
,t le désir qu'eus «*•*
le qu'elle g»rd» «""'
L, Constant.
.LE
ïtfA?
Et méditatif, le sergent de ville de service, bras croisés, son- j
temple les groupes qui se forment.
_ C'hest la povre dame du chegond qui est très malate, répond le j
charbonnier aux dents blanches, aux yeux brillants.
__ C'est unô cocotte de la haute, votre dame du second, riposte
la blanchisseuse. Une bonne paye. Mais, c'est égal, il faut lu
plaindre. Qu'est-ce qu'elle a? ,
— Ahl c'est les chaleurs, voyez-vous 1 reprend la crémière.
Moi-je ne mange plus. Et j'ai mal comme ça partout, dans le dos.
__ Elle a de quoi se faire soigner, murmure l'épicier. Voilà ce
que c'est pourtant que de mener la vie à grandes guides. Bah!
elle en réchappera.
Et une ouvrière qui passe, écoutant les on-dit, s'éloigne triste-
ment en disant :
_ Sont-ils heureux ces riches I Quand mon petit râlait, et que
le bruit lui fendait la tête, je n'ai pas pu lui faire mettre de la
paille, moi I
Le ioueur d'orgue, l'habitué du mardi, est venu comme à l'or-
dinaire. Mais aux premières notes, slir un simple geste, il mit
un frein à son bras infatigable, et, sa boite sur le dos, il est par-
ti, naturellement.
On n'avait pourtant fait que lui raoutrer la paille du doigt,
Dame, c'est grave, à ce qu'il paraît, puisqu'on jonche la rue.
Les omnibus, lourds', retentissants, qui descendent la rue, en-
foncent leurs roues jusqu'à là jante dans la couche élastique et
passent silencieusement devant le N0,..
On n'entend plus que le cliquetis sec des ressorts ou, par ha-
sard, lft sonnerie — diug I — pour un voyageur qui grimpe com-
me un singe à l'impériale.
Gomme des visiteurs au chevet d'un malade, les voitures rou-
lent las.
Elles arrivent d'abord, bruyantes ou insouciantes, ainsi que des
connaissances qui causent dans l'escalier, puis, tout à coup, bais-
sent 1* ton lugubrement.
Mais l'instant d'après, les voitures, toujours comme las amis,
repartent et reprennent sans ménagement leur train habituel.
Déjà la paille foulée, hachée, s'éparpille en frange aux deux
bouts de la litière, et le ruisseau qui coule entre les fétus étin-
celle par instant aux rayons gais du soleil.
Tout à l'heure, la paille brillant d'un jaune cïair prendra une
teinte terne; ce soir, ce sera du fumier noir.
Et les ehévaux henniront à ce souvenir de 1' curie-
Triste spectacle que celui d'une'litière de paille, dans une rue,
par une exquise matinée de printemps I
Il produit la même impression sur le rêveur que la rencontre
d'une civière, balancée aux bras de rudes commissionnaires, et
que suit, les yeus rouges, une femme portant une casquette à la
main.
On sent que la mort n'est pas loin,
Et le passant, écrasant la paille sous ses tuions, se figure que
là haut, au second, où les persiennes sont closes, les plus lamen-
tables scènes sapassent dans l'ombre chaude d'une chambre d'a-
gonisant.
Qui sait? C'est peut-être une adorable jeune fille, toute pâle,
amaigrie, tuée par le bal qu'elle aimait tantl
Peut-être aussi est-ce une mère, son petit enfant déjà froid à
côté d'elle, et qui va le suivre bientôt dans les mondes que les
matérialistes n'ont plus la consolation d'espérer.
> C'est peut-être encore un brave vieux père, aux cheveux gris,
ce doux, ami qui venait si régulièrement et si tendrement vous
chercher au collège quand vous étiez petit, et vous menait, fier
de vos prix dorés sur tranches, au spectacle, au café, à la cam-
pagne!,...
Ce bon cœur, rem-pli de choses charmantes, va cesser do battre,
peut-être.
Et les idées les plus navrantes se glissent dans le cerveau. Les
souvenirs amers renaissent en regardant cette paille fatale, tapis
qu'on dirait posé, à la hâte, pour ne point entendre le pas me-
suré, incessant, de la mort qui s'approche.
On se rappelle des heures terribles, On prévoit des moments
. déchirants. On pense à ses proches, Vieux, fatig es, à ses chers,
à ses aimés, quittés négligemment, et qui sait, qu'on ne va plus
revoir tout à l'heure.
Et l'esprit s'assombrit insensiblement. A grands pas,, pour se-
couer le poids soudain qui s'abat sur soi, on s'éloigne, se deman-
dant pourquoi quand le ciel est si joyeux, quand il faitsi bon vi-
vre, et sentir vivre ceux qu'on aime, le Créateur envoie son noir
messager, son faucheur aveugle.
Et pourtant, si l'on y réfléchissait plus longuement, on arrive
rait également à faire des supposition aussi vraisemblables et
moins attristantes.
Par exemple :
L'exemple est tout trouvé. C'est à. l'indiscrétion de la bonne du
n°... rue X.,., quartier des Champs-Elysées, que je le dois.
Par exemple, ce matin, on a étendu de la paille devant la port»
de la maison de sa maîtresse, une cocotte de la haute, comme a
si justement dit la blanchisseuse, parce que Madame, fatiguée,
voulait se lever tard, et ne pas entendre le plus petit bruit pen-
dant le reste de la journée, afin de lire tranquillement le dernier
roman de notre confrère le vicomte Ponson du ÏVrrail.
Ernest d Hervilly.
FANTAISIE
3U concierge
bras*
., H est un fait-divers que l'on voit revenir assez régulière-
ment dans les journaux,
G est la nouvelle que l'empereur de Russie vient d'envoyer, comme
présent au sultan, trois ou quatre chevaux.
,. Au dire de la sagesse des nations, l'amitié est une espèce
de gredine qui se fait entretenir par les petits cadeaux.
, Mai3 ce 1ui ^e semble encore bien plus canaille de sa part,
c eet de se fairo entretenir par des cadeaux qui nécessitent eux-
mêmes un très onéreux entretien.
*. Et je crois que si j'étais à la place du sultan, je mè décide-
rais à écrire en ces termes à l'empereur de Russie :
« Très cher copia,
a Vous êtes vraiment bien aimable; mais comme vous m'avez fait
« cadeau, depuis trois ans, de cent douze chevaux que je suis obligé de
a nourrir lous ensemble, quoique je ne puisse en monter plus d'un à la
« fois, je vous serais bien obligé de convertir les cinq nouveaux cour-
n siers que vous m'annoncez en «ne épingle de cravate ou une toilette-
« commode qui aurait l'avantage de ne pas me coûter 36.871 francs
« chaque fois que je m'eu servirais. »
.*. J'aurais d'autant plus raison de mettre un frein à cette fu-
reur de chevaux, que jusqu'ici, rien ne prouve le désintéresse-
ment de l'empereur de Russie en cette circonstance.
Au contraire.
Il y a même des gens mal avisés qui prétendent deviner une
tactique pour introduire petit à petit sur le territoire ottoman
toute la cavalerie moscovite.
,", Puis, un beau jour, disent-ils, le czar écrira au sultan la
lettre suivante :
a Bien aimé confrère et voisiu,
« Le plaisir avec lequel vous avez bien voulu accepter mes trois d^r-
« mers alezans, me décide à vous en envoyer cent soixante-cinq mille
b autres en même temps que la présente.
« Vous remarquerez que j'ai mis un Cosaque sur chacun d'eux; et
« qu'afio d'être bien sur que ce pelit cadeau ne soifc pas volé dans le tra-
it jet, je l'ai'fait escorter par deux cent quarante mille hommes de ma
« meilleure infanterie, »
+
,", En Angleterre, un bill de )a Chambre des communes décide
que les exécutions capitales auront lieu, à l'avenir, dans Tinté- \
rieur de la prison.
4*8 On ne pourra plus voir pendre qu'avec des billets de fa-
veur.
,", Si bien que les gens qui tiendront absolument à- savoir
comment ça se passe, seront obligés de couper leur beyu-père en
huit morceaux.
Encore, faudra-t-il qu'ils prennent bien leurs précautions pour
échapper aux circonstances atténuantes.
„\ C'est êgalirj l'établissement de la pendaison en chambre
prouve une fois de plus à qUelpoifit les hommes sont persuadés
que les exécutions publiques produisent sur les masses un salu-
taire effet.
+
*m A Marsallo, on vient de condamner un duelliste à dix francs
d'amende et les témoins du duel à cinq francs chacun.
Je ne me hasarderais pas, dans ce pays-là, à secouer mon pail-
lasson par la fenêtre ou à m'arrêter dans la rue le nez contre un
mur.
Du moment où, pour vingt francs, on peut trouer un homme,
frais de^témoins compris, les infractions aux règlements de sim-
ple poli e, doivent être punis d'un emprisonnement de cinq ans
au minimum.
/, Entendu qu'à Marsallo— comme partout ailleurs, du reste,
— l'adversaire victorieux est seul passible de cette amende.
Celui qui a reçu le coup d'épée n'a rien à payer, quoi qu'il
soit bien permis de supposer que ses .intentions ne fussent pas
beaucoup plus pures que celles du vainqueur.
fe Il serait plus équitable à mon avis d'établir une taxe
uniforme.
Et je propose celle-ci N
Pour avoir tué quelqu'un en duel, amende 10 fr.
En cas de récidive Id. 15
four s'être fait tuer en duel Id. 10
En cas de récidive Id. 15
+
ft\ Néiaton est sur le point de partir pour Stockholm afin d'opé-
rer d'une tumeur le baron Hoepner.
Ses honoraires sont, dit-on, fixés a 100,000 francs.
Il y a certainement des opérationgj — même de bourse, — qui
nç valent pas celle-là.
,*, Cependant il paraît que l'on n'est pas complètement d'ac-
cord.
Le chiffre dé cent mille francs serait accepté des deux côtés.
Mais l'opérateur et l'opéré revendiquent tous deux la propriété
de la tumeur enlevée.
,% L'affaire est pendante ; et il y a là un point de droit très
intéressant.
L'individu que l'on ampute, peut-il prétendre à ce qu'on lui
rende la partie coupée ?
Pour les guillotinés, par exemple, c'est d'une certaine impor-
tance.
Léon Bienvenu.
— Par saint Muguet... dit un pinson
Blotti sous, l'aile de sa blonde :
Que je suis heureux d'être au monde.
■J'ai le délire et !e frisson;
Vive l'amour, û mon mignon,
Le Printemps n'a qu'une saison. »
Par saint Muguet! dit le pinson,
Le bon Dieu n'a pas eu raison.
— Nom d'un soleil ! dit l'arbre en fleur
J'ai de l'amour à pleines branches.
— Naissez, dit la mousse aux pervencb.ee,
J'ai de la rosée à plein cœur.
— Rêvons ! dit le grillon rêveur.'
— Chantons! dit le merle trompeur,
— Acaour à tous! dit l'arbre en fleur.
—■ Amen'l dit le coucou moqueur.
J.-B, Clément.
GAZETTE A LA MAIN
Dans une prison... de Pétersbourg, — à Sainte-Nadèje, je crois,
— il y avait deux criminels, — je veux dire : deux journalistes..,
D'après le règlement de la... maison, aussitôt le soleil couché,
chacun de ces hommes féroces devait être cadenassé avec soin
dans une cage particulière...
Or, il advint que l'un des deux tomba malade...
7/autre sollicita la faveur de passer les nuits à son chevet...
Elle lui fut octroyée à l'instant. Que diable! les lois impres-
criptibles de l'humanité peuvent, en certains cas, se concilier
avec les sévérités nécessaires de Injustice!...
L'Allemagne, par exemple, dans sa cuisine éclectique, ne sait-
elle pas allier le gigot aux pruneaux st le lièvre aux confitures.
Les deux détenus cohabitèrent dôr.c quelque temps...
Puis, un laid soir, cric! crac! Assez causé! Chacdii chez soi —
et Dieu pour tous ! i
Le convalescent réclama auprès du directeur :
— Ce qui m'est pénible surtout, dit-il, c'est de ne pouvoir ni'en-
dormir avant une heure fort avancée. L'inaction et lé silence me
tuent. Au moins, lorsque X... était là. nous parlions^ nous riions,
nous jouions aux échecs...
— Je comprends, fît le fonctionnaire, il vous faut une distrac-
tion...
— Alors, vous allez me rendra mon cher X... et mes cbers
écbëCs?
— Non, mais je vous prêterai un jeu de patience.
Une dame quêtait pour les pauvres chez le riche banquier G...
Celui-ci, — homme de bien autant que libre ponseur,— donne
volontiers sans compter.
En revanche, la foi, chez lui, est loin d'égaler la charité.
La dame avait entrepris de le convertir...
— "Voyons, lui disait-elle, Voltaire lui-même n'a-t-il pas écrit :
Si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer*!
-~ L'inventer ? répondit froidement le financier-philosophe, eh
bien, madame, c'est ce qu'on a fait.
lîoil.e du «tourna 1
Les jardins de monsieur Mabille
Sont fort courus par ces beaux jours ;
Mainte jeune fille nubile
Qu'escortent des essaims d'Amours,
Levant le piedjusques hua: lustres,
Seins rebondis, robustes flancs.
Séduit des jeunes gens illustres
Qui l'épousent : total, vingt francs.
L'affiche suivante, — sortie dés presses lithographiques de
pLooviER-CARnoN, à Carvin, — nous arrive, frappée an timbre
impérial :
FOLIES DE MAI
— Ciel! dît l'Aurore aux cheveux blonds
Perlant sa robe virginale :
Que la nature est matinale I
Déjà tout est rire et chansons.
On ne dort plus dans les buissons,
On folâtre soTis les gazons.
Ciel l dit l'Aurore aux cheveux blonds,
Que de baisers et de chansons !
— Azur du ciel! dit un bluet
Enlaçant une pâquerette,
Oui-dal pour vou3 conter fleurette
J'ai dans le cœur plus d'un sonnet.
Jri gage un sort que l'oiselet
N'a pas un plus tendre caquet.
Azur du ciel I dit un bluet
Vous me troublez le cervelet,
— Moi ! dit la brise aux amoureux,
Je veux courir toutes les belles,
Folâtrer sous leurs blanches ailes,
Me glisser dans leurs fin3 cheveux.
— Tout beau ! dit U lys orgueilleux.
— Malheur! dit le roseau quinteux.
Soit 1 dit la Brise aux amoureux,
Je vous coifferai tous les deux.
COMMUNE DE PONT-A-YENDIN
Dimuui «e 3 Bf*i>
FÊTE AU PROFIT DES PAUVRES
---------- LE ----------
BOURG OiS GENTILHOMME
Grande Pièce de Comédie en t>_ Actes
représentée par les Jeunes Gens de la Commune
CETTE PIÈCE SERA PRÊCÊDKB
D'UN MAT DE COCAGNE
qui aura lieu à 2 heures i/ïi
Où, Carvin ?
Où, Pont-a-Vendin ?
Contrées heureuses!..
* *
Autre curiosité...
Celle-ci nous vient de Savenay, — une ville in minimis i la
Loire-Inférieure...
Pourquoi non?
Un chouan regarde bien un évèquel....
C'est une enseigne :
FLAMEL ET C° CUBEDK
A PLUSIEURS FOIS PRÊTÉ SERMENTS
RENDU SENTENCE
AVANT COMPROMIS
ET APRÈS INSTANCE
Serments, au pluriel...
On va s'imaginer qu'il s'agit ici de défunt M. de Tall^yrand...
Pas vrai, ombre de feu Dupin?.,,
Théâtre*, spectacle» et eouceri*.
... Un excellent mélodrame, les Bohémiens de Paris, que la Gal-
! le oui