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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 1.1868

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https://doi.org/10.11588/diglit.3702#0116
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L'ECLIPSE

PRIME DE L'ÉCLIPSÉ

Toute personne qui enverra directement en

mandat ou timbres-poste au directeur du journal, 5,
cité Bergère, à Paris, — le montant d'un abonne-
ment d'aa an à l'EclSptse, en y ajsutant SîO
centimes pour Paris et un iVaiïc pour les
départements, — recevra franco l'une des deux
primes suivantes :

1" PRIME I
Trente charges d'Ami. GUI.

2' PRIME

Un charmant portefeuille or et couleur, fabriqué spécia-
lement pour rEeflip?*«> par la maison Sus&e, place de la
Bourse, el contenant dix ravissantes aquarelles par E. du
Bcaumont.

AVIS
1° Avoir soin do bien indiquer celle de* deux primes qu'un
choisit ;

'■1° L'abonnement, avec les deux primés, coûte, pour Paria,
T iï\, et pour les départements, *£ i'r. 50 c.

JULES BRAME

Par une Froide matinée du mois de février 183., deux fïaeres
partis presque en même temps du boulevard des Italiens, et, se
suivant à courte distance, pénétraient dans le bois de Boulogne.
Il était environ sept heures du matin et les premières lueurs du
jour glissaient sur la neige à travers les branches des arbres
dénudés, lorsque, non loin de la mare d'Auteuil, à un endroit
convenu d'avance, les deux véhicules s'arrêtèrent : Du premier
sortirent trois dominos, de l'autre trois jwm'ofe. — Dominos et
pierrots se saluèrent gravement avant de s'enfoncer dans le bois.
L'aîné n'avait pas vingt uns. Sous la soie des costumes, on en-
trevoyait des formes d'épées.

A la suite d'une querelle survenue au bal de l:Upéra, aux
paroles avaient succédé 1rs gestes, un soufflet avait été donné,
un masque arraché. En ce temps de romantique mémoire, la
.jeunesse," une vraie jeunesse, celle-là, se sentant du sang dans
les veines, n'hésitait pas à le montrer. En muius de cinq mi-
nutes, qaatre amis, heureux de cette petite fête inattendue,
avaient arrangé l'affaire, comme on les arrangeait alors ; il avait
été convenu que les deux ennemis, ayant chacun pour soi sou
droit et son èpée, se rencontreraient au point du jour dans quel-
que coin du bois; on avait joyeusement terminé la nuit clans un
cabaret en renom, en compagnie d'aimables enfants, qui peut-être
riaient de bien grandes d-ames; puis, à l'heure dite, sans même
prendre la peine de changer de costume, on était parti.

A huit heures, l'un des pierrots, comme dans le tableau de
Gérôrne, était couché dans la neige, percé de part en part. Ce
pierrot avait l'aine chevillée au corps, car il survécut à sa bles-
sure, grâce aux soins du docteur Dupuytren, accouru en toute
liAtc sur le lieu (lu combat. II devint un journaliste de talent, et
la République'de 48 en ht un prél'et.

Des quatre témoins, trois vivent encore et occupent des posi-
tions élevées. "Ee quatrième est illustre : c'était Bixio, le grand
citoyen, qui fut ministre sous le gouvernement provisoire et vice-
président de l'Assemblée constituante.

Quant au gaillard qui savait donner de si magnifiques coups
d'épée, à trente ans, il était maître des requêtes au conseil d'Etat;
il est aujourd'hui conseiller général du département du Nord et
membre du Corps législatif; il s'appelle Jules Brame.

0 jeunesse, printemps de la vie, que Ton vienne après cela
nous parler de tes folies !

A dater de ce duel qui fut son premier cl son dernier, M. Ura-
ine, devenu sinon plris calme, du moins plus prudent, mit son
épée au fourreau et ne combattît plus que par la parole et par La
plume. 11 .'i\.iil f'uMi iner un Immine, c'était assez. Doué d'une
nature iirdcnte, passionnée, dévmv par un besoin incomparable
d'activité il mène de front ses àîffaircs et celles des autres; dépu-
té consciencieux il étudie les barils différentiels, approfondit les
questions des laines, des sacres et des eameux, ç'uccnpe de l'ar-

mée qu'il trouve trop chère et de la presse qu'il veut libre
parle à la Chambre et défend nos grands intérêts industriel;
et financiers, ù eûtê de M. Pouyer-Quertier, dont il s'intitule lui-
même le chef d'i-lat major ; il écrit des brochures a sensation :
Réponse «?kc libres ëchdngi&tQ&i % Vr migrât Ion des campagnes, l'héré-
taged>rorr par Iqftic et les procédures-, il trouve le moyen d'être -,
Paris et à EUle eu m,-me iemps, toujourè pfêl h Fendre" service.
toujours souriant, toujours courtois;

Sï j'avais la prétention d'avoir inventé les ikdiSGii'lions pwi-
siennes, comme M. Adrien Marx, qui probablement ignore que îe
duc de Saint-Simon et-tous les indiscrets du dix-huitième siècle
dans leurs mémoires ne faisaient point autre chose, avec plus d'es-
prit seulement, je vous dirais que M. Jules Brame, est marié, père
de famille, qu'il habite ici ou là, qu'il porte son chapeau, sur I;;
coin de l'oreille, met ses mains dans ses poches, qu'if- fume
continuellement,- que saîs-jc; maïs ce" sont 15 des ceiiimécages
dignes tout au plus des cane'anniers dé bas étage, et j'ai la pré-
tention d'envisager les choses et les hommes "cTuu peu plus haut.
A la Chambre, ÏY1. Jules Brame occupe une place à part, il a sa
missiditqui n'est ni sans danger, ni sans honneur;'c'est Vhomiru/
des escarmouches. Peu fait pour'les grandes batailles, il se dis-
tingue guand vient l'heure de l'assaut et surprend reuncmi.p:ir
rimpétiiusilé de ses mouvements. On l'écoute toujours avec phii—
sir, p'-U'ce qu'ila le talent de suvofr être court et parce que, chinfe
iissez rare à la Chambre, il est spirituel. Dans un autre milieu,
il eut été journaliste et journaliste de la petite presse, prompt à
l'attaque et plus prompt à la riposte. Ses mots à l'emporte-piècc
vous trouent leur homme.

Le premier, il organisa en France les élections à la manière
anglaise. En 1857, lorsqu'il se présenta au Corps législatif, l'afè
faire fut chaude. Les brasseurs et les marchands dé clîampagne
s'en souviennent encore. Chacun des deux candidats faisait ache-
ter au poids de l'or les bulletins de son concurrent, si bien qu'a
la lin les deux camps se trouvèrent au dépourvu, il fallut enrôyer
des parlementaires pour l'échange des prisonniers. — En fin de
compte, M. Jules Brame passa il une grande majorité; personne
n'en fut surpris dans le pays : II avait pour lui toutes les femmes!

LÉOPOLD JAVAL

M. Léupuld Javal est un irrégulier perdu dans les rangs de lu
Chambre. Il n'est du parti de personne, et personne n'est de son
parti. Incapable de toute discipline, il a horreur de l'eiirégiiuen-
tation. Il crie vive Rouher aujourd'hui, et demain vive Jules Fa-
vre; il interrompt amis et ennemis, et professe pour le rappel à
l'ordre une indifférence superbe.

En 1830, soldat volontaire de l'armée d'Afrique, il entra le pre-
mier dans Mascara et fît prisonnier l'émir qui commandait la
place. Revenu en Franco avec les épaulettes de sous-lieutenant eu
récompense de sa belle conduite, on le vit se promener sur les
boulevards, bras-dessus bras-dessous avec son prisonnier. Maïs il
ne devait pas pousser plus loin la carrière des armes et ses ins-
tincts guerriers ne se sont plus révélés depuis que par son amen-
dement èl la loi sur la garde mobile. Rentré dans ses foyers, il
s'occupa d'agriculture, organisa les comices agricoles dans
l'Yonne et planta de plus les vastes solitudes landaises. Eue for-
tune que l'on dit incalculable a été la récompense de ses utiles
efforts!

Au physique aussi, bien qu'au moral, M. Lôonold Javul est une
originalité. Il a du lion la crinière et l'œil fauve ; du hull-dogue
les allures terribles; du carlin l'humeur batailleuse. Lorsqu'il se
dresse sur ses reins puissants pareil au roi du désert, son adver-
saire terrifié s'attend à être mis eu pièce et dévoré; mais bientôt
il sourit, car il s'aperçoit que le molosse n'en veut qu'à ses mol-
lets.

M. Léopold Javal passe pour le plus laid âa tous
cette réputation ne lut déplaît pas. — Pourcjuui, h
renient Jules Brame, son ami, pourquoi ne livrez-
crinière au tranchant do TacierV

— D'abord, répondit-il, parce que c'est inutile; ensuite parce
ifue mes enfants ne me le permettraient pas, et ils auraient rai-
son. Un homme doit être ou très beau ou très laid, il n'y a pas de
milieu. En me bichonnant un peu, je ne serais plus qu'à moitié
laid, je ressemblerais à tout le monde. Puisque je jouis d'une
telle laideur, je tiens à la garder.

Cette singulière coquetterie est encore de l'originalité ; elle n'est
pus d'un homme vulgaire.

Gustave Graux.

les députés, et-
i disait derniè-
ous point cette

PHRASES PERDUES,.

it que M. de Tillancourt inonde d'àpeu près la
. du Corps législatif. Le croira qui voudra n
*vin r„;r ,^.:...i.......... ,- ... v

salle de,

rmpl

lent.
c.-ilrj.,
mont
peut

roi] if

io lait poindre aux lèvres le hideux sourirea ?'f"
e. Et je soutiens qu'un même citoyen français ir

irs, cumuler les attributions de Minos et celles T ™' *'
rre. Faire do l'esprit constitue un métier La ° """'"*
"uemnlnoe, grice il une notable portion dc'bachefeï?"
et de trotteurs snns ouvrage. — Par les d(v t au>

calembour est le refuge, de tous les petit, in,? T Pu!1"'

^rlmaisc'estdolniqu'iiss'babilC:^:^
ument et vivent! car, .selon la renommée du faW '""
;n taire, bon an mal an, de 300 francs à 10,000 liït

Or
sont
conc-i

ilo
+
:>so? que non contents des rudes lueurs „ui i„,

" W? iS-fï'i BCS mandataires veuillent non, r
; en oifet. Qu-adviendra-t-il? Une el10se Ws "J*
Inos rédacteurs on chef mettraient illico, nous les humbl 11
porte, pour s'attacher, à prix d'or, nos illustres concurrents'La
noms ne seraient-ils pas, en somme, un magnifique piéjre'»'-
nés? C'est pourquoi Figaro .a pu dire naguère q„e Comme
venait de faire d'éblouissantes ouvertures à M rtr Toi,

f't„ xi.-- ■ , ... in!0l!iii||!

Ltant donne pour vrar le susdit cancan, cette nouvelle en était I
conséquence logique... — Ainsi n'aurions nous plus nu'à „
calfeutrer dans notre domicile, pour attendre, couchés entre dé""
actes de VAgamemmm do M. Bornier, la mort lente qui s'en dv*
gérait nécessairement,

11

de rendre

aux députés la réciproque, il n'y l'aut pM m_
gor. Non que nous soyons, en somme, incapables de faire aussi
mal leur besogne qu'ils pourraient mal faire la nôtre. Seulement
à peine aurions-nous tenté de pousser une reconnaissance sur le
terrain réservé des lois, quo M. Delcsvaux nous ferait arrêter et
fusiller sur place.

A dire le vrai, ce triste dénouement nous vaudrait sans doute
d'être exposés, an salon de 1881, sous la signature du Gérome ré-
gnant alors. Toutefois, cet excès d'honneur futur ne nous parai
pas être une compensation suffisante du dommage qu'il faudrait
pour le mériter, subir dans le présent.

+

Mais il est encore, à Berlin, grâce au ciel ! quelques notions
d'équité, couvant de ci, de là.

Les honorables députés de la Fronce nous interdisent du ramas,
sor les miettes de leurs brioches. Ils no peuvent donc pas nous
prendre le seul pain qui soit nôtre : c'est-à-dire le calembour. Ce
serait assassiner la petite presse, sans avoir mémo l'excuse d'une
résistance rencontrée. Et qui donc oserait accuser M. de Tillan-
court et ses collègues d'une aussi noire perlidic ? Personne à coup
sur. Ce qui prouve pertinemment l'inanité de bruits mis en circu-
lation par la plus impertinente des malveillances — Qiwd mitilc-
moïistmndum.

Jui.es Demjsstue.

VILLEGGIATURA

A ANDRE LEMClYNE

Ce franc baiser, ce baiser amyabie,
Tant bien donné, tant bien recou aussi,
Qu'il était doux!...

Clément Mardi.
1

J) aucun;-, \ont nrudoivr pour ce récit, je crois', il leur rappel-
i-iM li- Leinps plein de mystères on. dans les verts taillis, o Noi-
['(!", le rrois! — Hais combien, sur leurs fronts aussi chauvi»
[ll'austères, feront en le lissai lo signe de la Croix.

« — Que prouve ci' Muusieair avec des mots, en sommeï" —
: Moi ! je ne prouve rien, .le ' parle d'un jeune homme, poète pou

I





" ■.!;;..,■„„

LES A.?fcI«>iJÏ*S ft>U S^BJ@IÏ,K>*Eït ftOOOU (suite et fin) par flîÉïO^OK

Je tombai comme un boulet de
canon! .Tu n'y Moyiikt plus, tant
que j'ailaU uiu. J'tjhiis déjà mort.

Quand, par miracle, un gros clou
qui se trouvait là me déchira le
j;ra3 de la cuisse, mais me retint
par le pan de ma chemise.

J'ouvris les yeux! .l'étais sauvé t
car, i quelques pieds se trourai!
le tambuur-majov, sur lequel .ja
tombai sans me blesser à cause de
son Uolbach,

Seulement, huit jours après, je pui-
sais au con-eil de guprre : r1 Pour
avoir perdu mes eJTcts-; ;!" pour
m'être rasé; et, 3° pour offenses
envers mon supérieur en m'as-
sayant desMU8.

Je suis Tcn prison pour un mow.
Je pen-e à Zombie, -/* ^
cale de mes amour'. ■ Wuj
laissons les débauches du U'r_
dedans l'amour, chercher u
lupté.
' FIN



la
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Les amours du fusilier Midou (suite et fin) par Gédéon
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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré
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Objektbeschreibung

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Bildunterschrift: "Je tombai comme un boulet de canon! Je n'y voyais plus, tant que j'allais vite. J'étais déjà mort" "Quand, par miracle, un gros clou qui se trouvait là me déchira le gras de la cuisse, mais me retint par le pan de ma chemise" "J'ouvris les yeux! J'étais sauvét car, à quelques pieds se trouvai! le tambour-major, sur lequel je tombai sans me blesser à cause de son kolbach" "Suelement, huit jours après, je passais au conseil de guerre: 1° pour avoir perdu mes effets; 2° pour mêtre rasé; et, 3° pour offenses envers mon supérieur en m'assayant dessus" "Je suis t'en prison pour un mois. - Je pense à Zénobie, - etm morale de mes amour: Laissons, laissons les débauchés du Caire dedans l'amour, chercher la volupté" Signatur: "G" Sonstige Angaben: "Fin"

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Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Gédéon
Entstehungsort (GND)
Paris

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Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

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Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Mann <Motiv>
Flucht <Motiv>
Soldat <Motiv>
Sprung <Motiv>
Verurteilung <Motiv>
Infanterist <Motiv>
Liebe
Gefängnis <Motiv>
Glück <Motiv>
Fenster
Karikatur
Moral
Kriegsgericht
Satirische Zeitschrift
Algier
Kairo
Frankreich
Thema/Bildinhalt (normiert)
Second Empire

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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré, 1.1868, Nr. 25, S. 106_2

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