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102

L'ÉGYPTOLOGIE.

Toutes les phrases ci-dessus pourraient être exprimées à l'aide d'un seul des pronoms. Lorsque
le verbe est construit avec l'un des auxiliaires il peut arriver que le pronom soit attaché à l'auxiliaire
seul, au verbe seul, ou à la fois à l'auxiliaire et au verbe. Voici un exemple remarquable qui
provient d'un papyrus hiératique du Musée de Turin dont je possède un calque photographique :

C'eut moi qui je fais vivre le cœur des humains.

Les formes les plus simples ont été relevées par M. Brugsch et par M. Maspéro dans leurs traités
grammaticaux, et sont du reste bien connues ; il faut toutefois éviter d'y comprendre le mot (j^ ,
qui est une particule et non un auxiliaire suivi du pronom.

En vertu de l'analogie onpourraitdonc êtretentéde considérercomme une répétition du pronom déjà
exprimé après (^j^—n— , le qui suit zxr, et, dans ce cas, traduire comme si ce dernier
pronom n'existait pas. Mais les exemples de l'emploi de cette forme vétative sont très nombreux , et
je n'en connais aucun qui présente cette répétition. En recourant aux quatre exemples déjà cités
dans ce journal, on aura des types corrects des formes habituelles, auxquelles il convient d'ajouter
les cas où aucun pronom n'est exprimé après |j^|\^,_n_^ ; ce vétatif gouverne alors directement le
verbe. Mais tel n'est pas notre cas présent.

Je devais faire ressortir ce point de difficulté, car le verbe ra'^^^r_=y] > zxr > sur lequel
repose le sens de la phrase, possède des valeurs diverses qui ne nous guident pas sûrement.
L'acception la plus importante et la plus fréquente de ce groupe a été conservée dans le copte zor,
limor, eoro, terrere, zxf, timere. Les pharaons sont souvent représentés comme la terreur,
l'épouvante (zxr) du monde entier, des centaines de mille, des millions de combattants , etc. '

Le sens effrayer, être terrible, épouvanter, a passé naturellement au sens être effrayé, craindre,
redouter, révérer, et zxr a exprimé, selon les cas, la terreur qu'on inspire et la terreur qu'on
éprouve. On peut du reste faire la même observation à propos de tous les termes de ce genre ; c'est
probablement pour ce motif qu'on trouve une forme ztt , déterminée par l'hiéroglyphe de

l'adoration et employée dans des phrases telles que celle-ci, qui est empruntée au Papyrus magique
Harris : Ils craignent (zxr) (révèrent, adorent en tremblant) les clartés de ton disque11.

Ce double sens épouvanter et craindre me suggère , pour un passage curieux de l'Inscription de
Piankhi, une traduction qui diffère de celle des premiers interprètes de cet important monument.
Je veux parler du discours du roi éthiopien, préparant ses troupes au combat, et les exhortant à
compter sur l'appui d'Ammon : « II n'y a , dit le monarque , pas de vaillance dans l'homme que ce
« dieu ne connaît pas ; d'un bras rompu il peut faire un bras fort ; une troupe nombreuse tournera
« le dos à des misérables, et un seul sera vainqueur de mille ; aspergez-vous de l'eau de ses autels ,
« baisez la terre devant sa face , et dites-lui : Accorde-nous l'occasion de combattre à l'ombre de
« ton glaive. » Puis on lit :

il^fH J> IL^1? — ILm ffV'ce qui me para,t devoir être traduit ''

De jeunes combattants viennent à loi: que celui qui a peur devienne terrible pour un grand nombre.
On voit que Piankhi s'adressait à une troupe de recrues.

i Sharpe : Egypt. Insc., Il« série , 52 , 25.—Denkm. 111, 2 pi, v, 5. Les singes adorateurs du Soleil portent le

pl. 161 ; ibid., 224, où il est dit que le roi épouvante des nom de ?tt. (Voyez Duemichen : Die Flotte , etc. .

centaines de mille pendant la durée d'un instant. — Pap. pl. 31, 6.)

Sallier III, p. 8 , 6, etc., etc. 3 Mariette : Mon. div., pl. 1, 14.
 
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