SUR JUPITER.
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possible, si Ton ne parvenoit à établir un dieu su-
prême véritablement grec, devant lequel toute autre
divinité égyptienne ou phénicienne dût courber le
front, tout Hellène ou Pélasge fléchir le genou. La
raison seule n’eût exercé que bien peu d’influence sur
des hommes à demi barbares que des passions brutales
dominoient: c’étoit à l’imagination depolicer ces bandes
errantes, et à fa religion de mettre en œuvre ce mobile
instrument. Jupiter, roi de l’Olympe, devoit cons-
tituer des gouvernemens et former des citoyens ; Gérés,
organiser des associations et des fratries, créer l’agri-
culture ; Héphaïstos, enseigner fa fabrication des mé-
taux ; Poséidon, i’art de la marine ; Hermès, les
sciences, les iettres, le commerce; Apollon, la mu-
sique et la poésie. Cette application directe du cuite
de chaque divinité à un but d’utilité générale, fut une
grande amélioration apportée au système égyptien,
où les hautes connoissances étoient généralement
renfermées dans l’ordre des prêtres, et où, l’agricul-
ture exceptée, le culte n’exerçoit aucune influence
sur le perfectionnement de la société. Danaüs et
Cécrops comprirent en cela le génie d’une nation
énergique et entreprenante. Leur premier soin, nous
disent les historiens, fut d’apporter une grande at-
tention à ce qui intéressoit fa religion (l), et if paroît
aussi qu’ils agirent de concert.
(i) ApoIIod. ïib. ii, cap. i, § k.—Macrob. Sat. lib. i, cap. 10.
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possible, si Ton ne parvenoit à établir un dieu su-
prême véritablement grec, devant lequel toute autre
divinité égyptienne ou phénicienne dût courber le
front, tout Hellène ou Pélasge fléchir le genou. La
raison seule n’eût exercé que bien peu d’influence sur
des hommes à demi barbares que des passions brutales
dominoient: c’étoit à l’imagination depolicer ces bandes
errantes, et à fa religion de mettre en œuvre ce mobile
instrument. Jupiter, roi de l’Olympe, devoit cons-
tituer des gouvernemens et former des citoyens ; Gérés,
organiser des associations et des fratries, créer l’agri-
culture ; Héphaïstos, enseigner fa fabrication des mé-
taux ; Poséidon, i’art de la marine ; Hermès, les
sciences, les iettres, le commerce; Apollon, la mu-
sique et la poésie. Cette application directe du cuite
de chaque divinité à un but d’utilité générale, fut une
grande amélioration apportée au système égyptien,
où les hautes connoissances étoient généralement
renfermées dans l’ordre des prêtres, et où, l’agricul-
ture exceptée, le culte n’exerçoit aucune influence
sur le perfectionnement de la société. Danaüs et
Cécrops comprirent en cela le génie d’une nation
énergique et entreprenante. Leur premier soin, nous
disent les historiens, fut d’apporter une grande at-
tention à ce qui intéressoit fa religion (l), et if paroît
aussi qu’ils agirent de concert.
(i) ApoIIod. ïib. ii, cap. i, § k.—Macrob. Sat. lib. i, cap. 10.