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https://doi.org/10.11588/diglit.31281#0110
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appellé de Dleu, sera auiîlfouque celui qui en-
treroit dans une grande maison pour y faire le
maître, ou qu’un Thersite qui voudroit faire
l’Agamemnon. Mais je niaccomrnoderai forb
bieu d'utie gueuille, d'un manbeau boub rapié-
ce ; je coucherai à berre ; je preudrai une be~
'face eb un babon, eb /e dirai des injures à boub
Le monde. Mon arni, si tu ne juges que par-là
de cette Philosophie, tu en juges fort mal.
Le Philosophe Cynique est un homme
orné de pudeur , et toujours exposé a la vue
des hommes, parce qu’il ne fait rien d’inde-
cent. C’est rm homme envoyé de Dieu pour
réformer les hommes, et pour leur apprendre,
par son exemple, que nud, sans bien, sans
autre couvert que le Ciel, et sans autre lit que
la terre, on peut étre heureux ; un hommequi
traite les vicieux, quelque grands qu’ils soient,
conmie cîes esclaves: un homme qui, maltrai-
te, battu, aime et bénit ceux qui le battent et
qui le maltraitent ; un homme qui regarde
tous les hommes cotnme tes enrans, qui fait
la ronde potsr eux, qui les avertit avec bonté
et avec tendreise, comme un pere, comme
un frere, et comtne le miniftre de Dieu même
qui estle pere commun; un homme enfin (jue,
maîgré sa baileise, les Rois et les Princes ne
peuvent voir sans respect. Et c’est ainsi qu’A-
lexandre a regardé Diogène.
45-
Hercule, exercé par Eurysthe'e, ne se disoit
point malheureux, et exécutoit ce que ce ty-
ran lui ordonnoit de plus pënible. Et. toi, exer-
cé par un Dieu, par un Dieu qui eft ton pere,
tu cries, tu te pîains , et tu te trouves mal-
heureux! Quelle lâcheté! quelle znolieire !
appellé de Dleu, sera auiîlfouque celui qui en-
treroit dans une grande maison pour y faire le
maître, ou qu’un Thersite qui voudroit faire
l’Agamemnon. Mais je niaccomrnoderai forb
bieu d'utie gueuille, d'un manbeau boub rapié-
ce ; je coucherai à berre ; je preudrai une be~
'face eb un babon, eb /e dirai des injures à boub
Le monde. Mon arni, si tu ne juges que par-là
de cette Philosophie, tu en juges fort mal.
Le Philosophe Cynique est un homme
orné de pudeur , et toujours exposé a la vue
des hommes, parce qu’il ne fait rien d’inde-
cent. C’est rm homme envoyé de Dieu pour
réformer les hommes, et pour leur apprendre,
par son exemple, que nud, sans bien, sans
autre couvert que le Ciel, et sans autre lit que
la terre, on peut étre heureux ; un hommequi
traite les vicieux, quelque grands qu’ils soient,
conmie cîes esclaves: un homme qui, maltrai-
te, battu, aime et bénit ceux qui le battent et
qui le maltraitent ; un homme qui regarde
tous les hommes cotnme tes enrans, qui fait
la ronde potsr eux, qui les avertit avec bonté
et avec tendreise, comme un pere, comme
un frere, et comtne le miniftre de Dieu même
qui estle pere commun; un homme enfin (jue,
maîgré sa baileise, les Rois et les Princes ne
peuvent voir sans respect. Et c’est ainsi qu’A-
lexandre a regardé Diogène.
45-
Hercule, exercé par Eurysthe'e, ne se disoit
point malheureux, et exécutoit ce que ce ty-
ran lui ordonnoit de plus pënible. Et. toi, exer-
cé par un Dieu, par un Dieu qui eft ton pere,
tu cries, tu te pîains , et tu te trouves mal-
heureux! Quelle lâcheté! quelle znolieire !