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LIVRE D'OR DE L'EXPOSITION

rotation et de translation horizontal. A l'extrémité de
Taxe est un petit volant assez lourd, distillé à régler le
mouvement de rotation.
Sur le cylindre, on enroule une feuille de papier d'étain,
ou de cuivre, assez serrée pour que la rainure s'y imprime
légèrement.
Devant le cylindre, est un appareil semblable à une em-
bouchure de téléphone. On parle dans l'embouchure, les
vibrations de la voix se transmettent à la plaque elle-
même, munie d'une pointe qui s'appuie sur la feuille,
laquelle pointe suit les vibrations de la plaque, donc celles
de la parole.
Pendant l'émission de la voix, on fait tourner lentement
et régulièrement le cylindre, qui à chaque tour s'avance
d'une rainure, de sorte que la pointe est toujours exacte-

ment dans une rainure. La voix s'inscrit ainsi en creux et
en relief. Lorsque Ton a fini de parler, on peut dérouler la
feuille, l'expédier où l'on veut, et remise sur un phono-
graphe elle répétera tout ce qu'on lui a confié.
A cet effet, on enroule de la même façon la feuille sur le
cylindre et cette fois ce qui fera vibrer la pointe, puis
la membrane, ce ne seront plus les ondes sonores, mais
les traces qu'elles ont laissées, traces dans lesquelles la
petite pointe de la membrane va s'engager successivement,
à mesure qu'on tourne l'appareil, et qui vont la mettre
en vibration; cette vibration se communique à la mem-
brane, qui impressionnée en sens inverse, mais par un
nombre de vibrations rigoureusement égales, va répéter
tout ce qui lui a été dit.
El si Ton adapte à l'appareil un cornet ou un porte-voix,


Le premier phonographe d'Edison, présenté en 1878 à l'Académie des sciences.

une salie tout ent'ere pourra entendre pat 1er le phono-
graphe.
MaL cet appareil avait malgré tout des inconvénients :
la parole répétée avait un accent désagréable, et surtout
la feuille se déformait rapidement; après plusieurs répéti-
tions, la conversation devenait inintelligible parfois. Avec
les feuilles de cuivre, l'inconvénient était un peu moindre.
Pour pouvoir arriver à un résultat satisfaisant il fallait
faire clicher les plaques.
Ce qui n'empêche pas qu'à l'Académie des sciences, cet
appareil souleva un enthousiasme indescriptible, malgré
l'observation de certains incrédules qui parlèrent de ven-
triloquie et qui durent faire amende honorable peu après.
L'Académie, d'ailleurs, a depuis largement racheté son
incrédulité, ou plutôt l'incrédulité de quelques-uns de ses
membres, par des hommages unanimes et des félicitations
sans nombre. La séance du 14 mars 1878, où M. Puskas
présentait cet appareil au nom de M. Edison, a eu pour
pendant, à part le petit incident précédent, la séance du
23 avril dernier, où le colonel Gouraud, compatriote et
représentant d'Edison, par l'intermédiaire de M. Janssen,
présentait le nouveau phonographe arrivé à son dernier
degré de perfectionnement.
Rien des savants commençaient déjà à se moquer un
peu de l'ancien phonographe, traitant d'illusions chimé-
riques les idées qu'Edison émettait sur les futurs emplois
de cet instrument, ils considéraient même cet appareil

comme un jouet d'enfant. C'est qu'Edison avait été détourné
un instant de ses travaux, par ses recherches sur la lumière
électrique et qu'il n'avait pu perfectionner aussitôt son
phonographe. Mais il est bien vengé cette fois.
Voici, d'ailleurs, un extrait du discours du colonel Gou-
raud à l'Académie, dans sa séance du 23 avril : g Nous
reproduisons toutes les variétés du timbre, les cris des ani-
maux, les langues de tous les pays, en un mot tous les
sons susceptibles d'impressionner l'oreille. Tout est enre-
gistré et reproduit avec une précision telle que Gounod,
après avoir chanté et entendu son Avg T/ùrm, s'est écrié :
« Quelle fidélité! Combien je suis heureux de n'avoir pas
fait de fautes! a Après une première audition tous les dis-
cours, tous les chants, les orchestres les plus complets sont
reproduits en un nombre de fois presque illimité. ))
Le nouveau phonographe diffère beaucoup de l'ancien.
Rien n'a été négligé pour arriver à sa perfection.
Le principe reste le même, bien entendu. Mais la pla-
que de cuivre ou d'étain, dont nous avons indiqué les
inconvénients, est supprimée.
Le cylindre enregistreur, car cette fois-ci ce n'est plus
une plaque ni une feuille, est en cire. Mais il fallait une
cire assez dure.
La cire du commerce est par trop molle. Edison a ajou-
tée pour la durcir de la cire de Carnauba, fournie par un
palmier du Brésil, le CcL/gm. Cette cire, analogue
à celle d'abeilles, est blanc jaunâtre, dure, très cassante,
 
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