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Feuchère, Léon; Varin, Amédée [Ill.]; Varin, Adolphe [Ill.]
L' art industriel: recueil de dispositions et de décorations intérieures comprenant des modèles pour toutes les industries d'ameublement et de luxe tels que boiseries ... — New York, NY, [1839-1848]

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https://doi.org/10.11588/diglit.28723#0009
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L’ART INDUSTRIEL

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INTRODUCTION

Les arts suivent le mouvement des soeiétés. Lorsque le sol, et avec le sol U» rirLc» * 1 . , .

1 ’ ll* llcnesse et le pouvoir étaient le

partage exclusif d’un petit nombre de privilégiés, tout autour d'eux devait prendre le caractère, tout devait porter

le cachet de leur grandeur et de leur puissance. A la foule de leurs courtisans, de leurs hommes d’armes de

leurs vassaux, il fallait ces vastes châteaux, ces gigantesques palais dont les colossales proportions sont encore

aujourd’hui l’objet de notre admiration et de notre étonnement. Les arts devaient alors se tenir au niveau de

toutes ces grandeurs,et pour élever ces somptueux édifices,pour décorer ces vastes salles, ces immenses galeries,

il leur fallait déployer toute la puissance de leurs ressources, tout le grandiose de leurs conceptions. Aujourd’hui’

tout est changé; le petit nombre des puissants possesseurs a fait place à la foule des petits propriétaires, et s'il

se construit beaucoup de maisons, il ne s’élève plus guère de palais. Dans cette transformation si complète de la

société, quelques personnes ont voulu voir la décadence de l’art et son prochain anéantissement. Nous ne saurions

partager cette crainte. Qu'à l’avenir l’art ne rencontre plus, pour ses créations, de si vastes et majestueux théâtres

c’est ce que nous admettons volontiers; mais, outre qu’en se produisant dans des proportions plus restreintes

il ne sera pas moins grand, combien plus variées et plus nombreuses ne doivent pas être ses productions! Le

bien-être, autrefois privilège de quelques-uns, tend aujourd'hui à devenir le partage de tous; or, sans l’art, le

bien-être véritable, complet, ne saurait exister. Dans nos petites maisons de ville et de campagne, dans nos

appartements si étroits et si resserrés, nous vivons certainement aussi contents et aussi heureux que nos

ancêtres dans leurs immenses châteaux, dans leurs vastes hôtels, mais c’est à la condition que l’aspect en soit

riant et agréable, les murs élégamment garnis et décorés, c’est à la condition que tout, meubles en inscrustation

modeste acajou, boiduies dor ou de sapin, boiseries sculptées ou papier peint, tenture de riche lampas

simple calicot, vaisselle d argent aux riches ciselures ou porcelaine blanche et tout unie, seront élégants

de formes, heureux de dispositions, harmonieux d’ensemble. Or, cette harmonie, cette élégance, qui les donnera

si ce n'est l’art? Le champ qui s’ouvre devant lui est donc aussi vaste que fécond; mais il faut que, ne se

cramponnant pas à des splendeurs désormais impossibles, il transporte ses séductions et ses merveilles des grands

dans les petits objets; il faut qu’il s'insinue jusque dans les moindres détails de la vie intime et domestique- il

faut que sa présence se révèle partout, dans le plus somptueux ameublement comme dans le plus modeste

mobilier, qu’il devienne l’auxiliaire indispensable de toute fabrication, le o-uidc nérp«,;- j .

? b nécessaire de toute industrie.

Telle est, selon nous, une des parties les plus importantes du rôle que l’art est ,,,

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