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INTRODUCTION.
A l’intérieur de chacun des ouvrages publiés par G.-B. Piranesi,
les planches ont été classées de plusieurs façons par l’auteur d’abord,
par ses continuateurs ensuite. Les interversions, les répétitions et les
lacunes dans ce numérotage ne sont pas rares. Aux mains des libraires
français qui en furent longtemps les dépositaires, une nouvelle série de
chiffres s’ajoute aux précédentes. Chiffres romains, chiffres arabes, let-
tres de renvoi attestent le souci d’ordre et de clarté des divers éditeurs,
en même temps que leur impuissance à dégager nettement un principe
de méthode qui répondît à toutes les exigences d’une matière aussi
riche et aussi diverse.
En présence de ces confusions, il faudrait lire à peu près chaque
exemplaire comme on fait la lecture d’un manuscrit, étudier la filia-
tion qui les relie les uns aux autres et en établir enfin le slemma. Les
documents annexes dont on dispose sont rares, sommaires et dis-
persés.
Le premier, et le plus précieux de tous, c’est ce catalogue gravé,
grande page pittoresque enrichie d’indications dont j’ai fait grand
usage et dont je donne plus loin la description. Jusqu’en 1770 environ,
c’est un guide très sûr, bien qu’il mentionne des éditions dont on peut
dire qu’elles sont à peu près perdues, puisque aucun des grands dépôts
publics de l’Europe et aucune des collections privées que l’on peut
étudier par les catalogues des ventes ne les ont possédées ou ne les pos-
sèdent aujourd’hui, — par exemple le tirage à quinze planches des
Carceri. Il existe un certain nombre d’exemplaires du catalogue gravé;
je donne la lecture de ceux qui m’ont paru les plus intéressants, parce
qu’ils se plaçaient à des étapes importantes de la carrière de G.-B. Pi-
ranesi.
L’on peut tirer un égal profit de l’étude de la note mise par Bou-
chard et Gravier au verso de l’imprimatur des Antichità (exemplaire
de l’Académie de Saint-Luc). Elle n’offre pas seulement l’intérêt de nous
renseigner sur les prix de vente et de compléter ainsi la lettre adressée
par Bouchard à Marigny : elle est un précieux instrument de contrôle.
Après cela, nous n’avons plus que les minces catalogues de la Chal-
cographie des frères Piranesi, — celui de 1792, Œuvres des chevaliers
Jean-Baptiste et François Piranesi, qu’on vend séparément dans la
calcographie des auteurs, rue Felice, Rome, 179%, in-8°, et celui de
INTRODUCTION.
A l’intérieur de chacun des ouvrages publiés par G.-B. Piranesi,
les planches ont été classées de plusieurs façons par l’auteur d’abord,
par ses continuateurs ensuite. Les interversions, les répétitions et les
lacunes dans ce numérotage ne sont pas rares. Aux mains des libraires
français qui en furent longtemps les dépositaires, une nouvelle série de
chiffres s’ajoute aux précédentes. Chiffres romains, chiffres arabes, let-
tres de renvoi attestent le souci d’ordre et de clarté des divers éditeurs,
en même temps que leur impuissance à dégager nettement un principe
de méthode qui répondît à toutes les exigences d’une matière aussi
riche et aussi diverse.
En présence de ces confusions, il faudrait lire à peu près chaque
exemplaire comme on fait la lecture d’un manuscrit, étudier la filia-
tion qui les relie les uns aux autres et en établir enfin le slemma. Les
documents annexes dont on dispose sont rares, sommaires et dis-
persés.
Le premier, et le plus précieux de tous, c’est ce catalogue gravé,
grande page pittoresque enrichie d’indications dont j’ai fait grand
usage et dont je donne plus loin la description. Jusqu’en 1770 environ,
c’est un guide très sûr, bien qu’il mentionne des éditions dont on peut
dire qu’elles sont à peu près perdues, puisque aucun des grands dépôts
publics de l’Europe et aucune des collections privées que l’on peut
étudier par les catalogues des ventes ne les ont possédées ou ne les pos-
sèdent aujourd’hui, — par exemple le tirage à quinze planches des
Carceri. Il existe un certain nombre d’exemplaires du catalogue gravé;
je donne la lecture de ceux qui m’ont paru les plus intéressants, parce
qu’ils se plaçaient à des étapes importantes de la carrière de G.-B. Pi-
ranesi.
L’on peut tirer un égal profit de l’étude de la note mise par Bou-
chard et Gravier au verso de l’imprimatur des Antichità (exemplaire
de l’Académie de Saint-Luc). Elle n’offre pas seulement l’intérêt de nous
renseigner sur les prix de vente et de compléter ainsi la lettre adressée
par Bouchard à Marigny : elle est un précieux instrument de contrôle.
Après cela, nous n’avons plus que les minces catalogues de la Chal-
cographie des frères Piranesi, — celui de 1792, Œuvres des chevaliers
Jean-Baptiste et François Piranesi, qu’on vend séparément dans la
calcographie des auteurs, rue Felice, Rome, 179%, in-8°, et celui de