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Hulot, Jean [Ill.]; Fougères, Gustave [Ill.]
Sélinonte: la ville, l'acropole et les temples ; [Colonie dorienne en Sicile] — Paris, 1910

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https://doi.org/10.11588/diglit.6832#0114
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□ □□

tétradrachmes (argent) de Syracuse (milieu et seconde moitié du v« s.).

Avers : tête de la nymphe Aréthuse (?) et dauphins. — Revers : Niké volant au-dessus d' un char conduit par l'aurige

vainqueur. (Cabinet des Médailles.)

CHAPITRE IV

HISTOIRE DE SÉLINONTE AU V'! SIÈCLE JUSQU'EN 410

La guerre carthaginoise; victoire de Gélon à Himère (480); rôle de Sélinonle.
— Le vc siècle s'ouvre en Grèce et en Sicile sous la menace des guerres médiques.
Les projets de Darius, repris par Xerxès, tendaient à l'enveloppement de tout le
monde grec. Pendant que Xerxès l'attaquerait par l'est, Carthage avait mission
de l'entamer à l'ouest, en Sicile '. A ces vastes desseins, l'hellénisme sicilien
opposa la concentration de toutes ses forces sous l'hégémonie de Syracuse,
gouvernée depuis 485 par Gélon 2. Sous l'énergique impulsion de ce chef éminent,
Syracuse devint la capitale de la Sicile. Elle absorba l'une après l'autre ses
voisines : Kamarina, Mégara Hyblaia, Euboia\ Elle disposait aussi de l'alliance
des cités les plus puissantes : Géla obéissait à Hiéron, frère de Gélon; Agrigente
à Théron, son parent; Himère, débarrassée d'un tyran ami des Carthaginois, se
trouvait sous la dépendance d'Agrigente 4.

Carthage accueillit avec empressement les ouvertures du Grand Roi. Victo-
rieuse et maîtresse de la Libye, elle méditait d'écraser l'hellénisme triomphant
en Sicile. Elle consacra trois ans à organiser une grande expédition, dont le
déchaînement devait coïncider avec l'entrée en lice des armées de Xerxès.

Gélon5, informé de ces préparatifs, ne pouvait compter sur le concours

1. Ephore, dans les Fragmenta historicorum grœc. de Mûller-Diodot, I, p. 264, fr. ni. — Diodore, XI, 1,
4-5. — Justin, XIX, 1, 2.

2. Hérodote, VII, 155, 156. — Aristote. Politique, V, 3, p. 1302*.

3. Hérodote, VII, 156. — Thucydide, VI, 4, 2; 5, 3. — Strabon, X, p. 449.

4. Hérodote, VII, 156, 165. — Diodore, XI, <,}.— Polyainos. Stratagèmes, VI, 51.

5. Sur les prétendues démarches faites par les villes de Sicile (peut-être par Gélon en 491 ?) auprès de Léonidas,
voir Justin, XIX, 1. Gélon, dans sa réponse aux ambassadeurs athéniens et Spartiates venus pour solliciter son
concours, fait allusion à la requête qu'il aurait lui-môme adressée aux Grecs, alors qu'il soutenait une guerre contre
les Carthaginois (celle de 480), de l'aider à venger sur les Ségestains la mort de Dorieus et à ouvrir au commerce
grec les emporia phéniciens de la Sicile (Hérodote, VII, 158). Ce discours renferme un anachronisme oratoire : Gélon
reçut l'ambassade au printemps de 480, après la construction du pont de Xerxès sur l'Hellespont; cela ne l'empêche
pas de faire allusion à sa victoire sur les Carthaginois, c'est-à-dire à la bataille d'Himère, qui eut lieu vers le mois
d'août. (Voir Busolt. Griechische Geschichte, II, p. 791.)
 
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