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Froehner, Wilhelm
La collection Tyszkiewicz: choix de monuments antiques avec texte explicatif — Munich, 1892

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https://doi.org/10.11588/diglit.31513#0046
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Planches XLIII et XLIV

TÊTE EN BRONZE

Les deux phototypies que nous publions donnent une idée très complète et très avantageuse de ce
beau bronze, trouvé en Egypte, il y a quelques années. Malgré l’absence d’un crobyle, la tête conviendrait à
une statue de Diane, mais je suis plus disposé à y voir une tête de Victoire, savamment construite, de l’époque
hellénistique. Un large bandeau, faisant deux tours, cherche à dompter, sans y réussir, une chevelure abondante,
finement reciselée dans ses innombrables et capricieuses ondulations. Les cheveux, divisés par une raie, se
relèvent sur le front, sur les tempes et derrière les oreilles. Les yeux avaient été incrustés d’émail, ou de
pierre spéculaire doublée d’émail, comme la tête de Bénévent au Louvre. Malheureusement, il existe une
forte lésion sur le côté droit du front, une cassure au menton et dans le haut du crâne, et la patine verte
est une de ces couleurs artificielles que les marchands du Caire savent donner aux bronzes, après les avoir
dépouillés de leur patine rugueuse.

Haut., 24 centim.

Planche XLV

APOLLON, BRONZE ARCHAÏQUE

Cette figurine a été envoyée de Grèce à M. Hoffmann, vers la fin de l'année 1894. On affirmait
qu’elle venait d’être trouvée à Thèbes, et les objets qui l’accompagnaient, terres cuites et vases peints, ressem-
blaient beaucoup à ceux du temple des Cabires. Nous verrons tout à l’heure que le bronze n’y contredit pas.

Telle qu’elle est, la statuette mesure 20 centimètres de hauteur; elle en avait 27 ou 28 avant la brisure
des jambes. C’est une dimension peu commune dans la série des bronzes archaïques. A Athènes déjà, on avait
cru voir des lettres sur l’une des cuisses, lettres grecques selon les uns, phéniciennes selon les autres; mais
l’épaisse patine verte qui couvrait la figurine ne permettait pas de rien préciser. Plus tard seulement, après le
nettoyage, l’inscription devint lisibie. Je parlerai d’abord de ce texte, bien qu’il ne soit qu’un accessoire.

Deux vers grecs sont gravés sur la figurine. Les lettres, allant de gauche à droite, puis de droite à
gauche, se développent en povotQocprjôôv sur les deux cuisses, commençant au genou droit et y finissant. Voici
la transcription-:

Mâvxinloç fi’âvé'&xjice pexajiôloi âQyvQoxô%ooi

ràç ôexâxaç’ xv ôè, (I>oîpe, ôlôoi yaocfexTav ô.uQt[p<h’].

Mantiklos m’a consacré, (sur le produit) de la dîme, à celui (au dieu) qui frappe au loin et qui porte
un arc d’argent. Toi, Phébus, donne (au consécrateur) une compensation agréable, ou bien, fais-lui
réciproquement un cadeau agréable (1).

Le nom propre, Mantiklos, m’avait d’abord suggéré une idée qui, si elle pouvait se défendre, ajouterait
énormément à l’intérêt et à la valeur historique du bronze.

Un des héros de la seconde guerre messénienne s’appelait Mantiklos, fils de Theoklos et petit-fils
d’Eumantis. Ce nom étant un nom composite, tiré à la fois de ceux du grand-père et du père, il ne devait pas
y avoir beaucoup de Mantiklos dans l’ancienne Grèce, et, en fait, nous ne connaissions que celui-là. Du même
coup, notre figurine avait une date presque certaine, et l’histoire des guerres messéniennes, réduite à néant
par la critique moderne, regagnait un appui précieux à tous les points de vue Mais le dialecte messénien, dont
Pausanias vante la pureté (IV, 27, 11), n’aura pas différé sensiblement du dialecte de Lacédémone où la forme
yaQLferxav serait sans analogie; on y aurait écrit yaQCf-eooav. Un double x de cette nature ne convient qu’à

(1) Le graveur a écrit, par mégarcle, xaoddexaxaç.

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