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’est en 1869, à cette époque où toute parole de
liberté trouvait en France un écho, qu’un opus-
cule publié par M. de Marcère sous ce titre :
Politique d'un Provincial, attira sur son nom
l’attention de la presse libérale. Il était alors
conseiller à la cour de Douai. Dans cet écrit,
l’auteur plaidait courageusement La cause du droit et de la
liberté. Il y flétrissait le coup d’Etat et son influence désastreuse
sur les mœurs publiques, et, pressentant les symptômes d’une
guerre prochaine, il suppliait le gouvernement de renoncer réso-
lument à cette idée et de ne pas imiter les gouvernements sans
scrupules qui recourent à la guerre comme à un moyen infaillible
de détourner les esprits des préoccupations politiques. — Il s’y
déclarait aussi ennemi de toute monarchie et partisan d’un gou-
vernement démocratique.
Ses sentiments libéraux s'accentuèrent davantage l’année
suivante.
Le 16 septembre 1870, dans sa Lettre aux électeurs, au moment où
les élections pour une assemblée nationale semblaient prochaines,
M. de Marcère se prononçait en termes nets pour la République,
voyant dans cette forme de gouvernement l’avenir et le salut de
la France.
Présenté en 1871, parle comité républicain, il fut élu avec
208,000 voix, se fit inscrire au centre gauche, dont il devint plus
tard le président, et vota pour la paix.
Se posant dès le principe en homme de gouvernement plus
qu’en homme de parti, il prit part, en avril 1871, à la dis-
cussion du projet de loi relatif aux élections municipales et pro-
posa le renvoi à la commission de décentralisation de la propo-
sition de loi concernant les conseils généraux; — il se fit entendre

dans la discussion du projet de loi sur l’exercice du droit de
grâce, sur l’organisation des conseils généraux, et, le 19 décembre
de la même année, lors de l’interpellation sur la non-présence
à l’Assemblée nationale des princes d’Orléans, il prit la parole
pour s’opposer à l’exclusion que demandait M. Pascal Duprat,
disant que d’abord l’Assemblée n’était pas compétente, et que,
d’autre part, les princes ayant été élus, leur élection ayant
été validée, ils étaient députés, et par conséquent ne pouvaient se
voir enlever par personne leur droit d’entrée au Parlement.
En 1872, M. de Marcère monta à la tribune pour parler dans
les principales discussions, notamment, la proposition de loi
interdisant à tout membre de l’Assemblée nationale d’accepter
des fonctions publiques salariées, la proposition de loi relative à
la magistrature, et la proposition de loi sur la réunion des électeurs
aux conseils généraux.
Depuis 1873, l’influence de M. de Marcèregrandit de jourenjour.
Dans la séance du 28 février, il défendit avec vigueur, dans un
remarquable discours, le message de M. Thiers, attaqué par la
droite.
« Dans son message, s’écriait-il, M. le Président de la Répu-
blique affirmait que la République serait conservatrice ou qu’elle
ne serait pas. Pour mon compte, et, je puis le dire, pour le compte
de mes amis, cette affirmation est d’une vérité absolue, et il n’est
pas inutile de le répéter, comme quelques-uns l’ont pensé, en ce
sens qu’un gouvernement est toujours conservateur, ne fût-ce
que de lui-même. Mais cela signifie, Messieurs, que si la Répu-
blique n’était pas respectueuse de tous les droits, de tous les
intérêts légitimes, il lui serait impossible de s’imposera un peuple
jaloux de sa dignité et de surmonter l’animadversion des honnêtes
gens. » J
 
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