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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 9.1884

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Berger, Philippe: Stèles trouvées à Hadruméte, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25357#0062
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— 54 —

décorations funéraires, dont M. Perrot a publié quelques exemples 1, et qui n’est,
suivant lui, que l’imitation d’une architecture légère, où le métal jouait le rôle
principal.

Mais ce que l’on ne trouve pas dans les colonnes égyptiennes, c’est ie buste
de déesse qui forme le couronnement de celles d’Hadrumète, et qui leur donne
leur signification religieuse. Ce buste n’est pas un simple motif d’ornementation,
une sorte d’appendice à la colonne ; il la continue, et il exprime sous une forme
difïérente la même idée ; il est la représentation plastique de la déesse dont
cette colonne était l’image sacrée.

Quand on envisage ces colonnes de ce point de vue, on comprend mieuxleur
forme conique et l’arrondissement de leur base; elles ne sont qu’une des
variétés de ces cônes sacrés, qui comptaient au nornbre des symboles les plus
augustes d’un grand nombre de divinités orientales. Nous en avons un exemple
qui n’est pas sans analogie avec le nôtre dans ies deux colonnes dédiées à
Melqarth, l’Hercule tvrien, qui sont conservées, l’une à Malte, l’autre au Louvre 2.

Ici la colonne n’a pas reçu de destination architecturale, et le dieu ne s’est pas
encore dégagé du cippe avec lequel il se confond, mais la base de la colonne
qui est arrondie, le bouquet de feuilles d’acanthe qui l’entoure, ont un lien
évident avec les colonnes d’Hadrumète.

C’estla première fois qu’une déesse purement phénicienne paraît avec des
traits aussi précis sur un monument punique. Pourtant, la même conception
mythologique se retrouvesur deux stèles de Carthage, d’aspect très différent,
qui font partie de la collection Sainte-Marie àla Bibliothèque Nationale.

La première, qui a été publiée dans la Gazette archéologique 3, porte à la
partie supérieure, au dessus de l’inscription, une figure de femme ailée, qui
tient dans ses mains le croissant et le disque. Le sujet est interprété différem-
ment, et lafigure a des ailes qui manquent sur la stèle d’Hadrumète, peut-être
à cause des convenances architecturales; mais le geste est le même, et i’on ne
peut douter un instant que nous ne soyons en présence d’une variété du même

■I. Ilistoire de l’art, t. I, p. 543, n° 320. tionum Semiticarum, n os 122 et 122 bis.

2. Elles ont été publiées dans 1 eCorpus Inscrip- 3. Gazette archéologique, 1880, pl. w.
 
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