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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 9.1884

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Berger, Philippe: Stèles trouvées à Hadruméte, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25357#0063

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— 55 —

type divin. Peut-être aussi n’est-il pas indifférent de noter que l’on ne voit
de même, dans la stèle de Carthage, que le haut du corps de la déesse.

L’autre stèle 1 nous offre une forme moins complète, mais plus intéressante
encoredu mêmetvpe. Malheureusement, elle est fruste. Le fragment qui nous
aétéconservé formait lecôté gauche de la stèle. II représente unecolonne, qui
contraste par son aspect oriental avec le type grec, qui est prédominant sur les
monuments de Carthage. Cette colonne va en s’élargissant jusqu’au tiers infé-
rieur, puis se rétrécit brusquement. Le has est brisé. Le chapiteau est formé
par des volutes légères qui, sans appartenir proprement au style ionien, rap-
pellent le motif de cet ordre; il est surmonté par un buste de femme, coupé
au niveau des seins par un croissant.

On est frappé tont d’abord de ce que cette forme de colonne a d’étrange ;
mais elle s’explique, lorsqu’on la rapproche de celles d’Hadrumète. On y
retrouve tous les éléments que nous avons étudiés : le croissant, le disque, la
tête et le buste de la déesse; la façon dont les cheveux sont traités est la même.
II n’y a entre les deux fîgures qu’une différence, c’est que dans celle de Carthage
ladéesse a des bras et tient le croissant dans ses mains, sur sapoitrine, tandis
qu’ici c’est le croissant lui-même qui supporte le buste et lui sert d’encadre-
ment, et le disque est simulé par la tôte de la déesse. L’idée de personnifier la
lune sous les traits d’une fîgare de femme qui s’élève au dessus du croissant pour
abaisser son regard sur la terre, est si naturelle à ceux qui sentent la poésie de
la nature, qu’elle se présente spontanément encore de nos jours à l’esprit des
artistes, quandils veulent représenter Diane sous une forme humaine.

Gette recherche de symholisme qui dédouble le disque et le croissant pour en
tirer les traits de la déesse peut paraître exagérée à notre goût, mais elle est
bien dans l’esprit de la mythologie sémitique, et elle a son expression complète
dans l’image conique que l’on retrouve sur presque tous les monuments
d’Afrique, sorte de diagramme divin, dans lequel le cône sacré forme le corps
de ladéesse, et la tète est simulée par le disque coiffé du croissant.

Seulement, ici, la donnée mythologique a été interprétée avec un sentiment

I. Perrot, llisioire dc l'urt, 1. III, p. 54, vignette.
 
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