Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 9.1884

DOI Artikel:
Berger, Philippe: Stèles trouvées à Hadruméte, [1]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.25357#0061

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
— 53 —

poitrine un grand croissant sur lequel repose, comme dans une barque, un
disque beaucoup plus petit. Sa tête est surmontée d’un globe qui supporte la
frise. Le buste de la déesse sort si gracieusement du fût de la colonne, et s’har-
monise si bien avec elle, qu’on dirait, suivant une remarque ingénieuse
de M. Perrot, que les cannelures de la colonne sont les plis de la robe,
resserrée brusquement au dessus des pieds par un nœud, de façon à conserver
à la figure ce caractère de ligne droite qui est le trait essentiel de la
colonne.

La frise est d’une grande richesse. Elle se compose d’un bandeau de fleurs
de lotus renversées, au dessus desquelles s’étalent les ailes éployées du globe
solaire, entouré de serpents. Ce motif, fréquent sur les monuments phéniciens,
est traité ici avec une largeur pleine de majesté. Au dessus de la frise court un
large entablement, formé d’uræus vus de face et juxtaposés; le quadrillage
qui recouvre leur ventre peut faire un instant illusion, et leur donne un faux
air de scarabées, mais le globe qui couronne leur tête et la eomparaison avec
les motifs analogues qui figurent soit dans la Mission de Phénicie ', soit
ailleurs, nefaissent aucun doute sur ieur détermination.

Enfîn, i’entabiement était terminé par une rangée de rosaces. Le tout devait
supporter une sorte de fronton recouvert de figures symboliques; il est cassé,
mais on peut encore en distinguer, dans le coin à gauche, quelques vestiges.

Les proportions harmonieuses de l’ensemble de cet édicule et l’appropriation
de ses différentes parties aux exigences architectoniques donnent l’impression
d’une œuvre réelle. On se représente un alignement de cofonnes toutes sur ce
modèle, supportant une large frise semblable à la nôtre qui aurait couru le
long de l’édifice.

M. Guillauine, qui a bien voulu jeter les yeux sur ce monument, et à qui je
dois la meilieure partie des remarques qui précèdent, supposait même que le
modêle sur lequel les coionnes ont été prises, n’était pas en pierre, mais en
métai repoussé, avec une âme en bois. Sa remarque coïncide avec une autre
observation de M. Georges Perrot : Pour trouver un style anaiogue à celui de ces
colonnes, il faut le chercher en Égypte, dans cette architecture simulée des

1. E. Renan , Mission de Phénicie, p. 544 et pl. ix.
 
Annotationen