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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 9.1884

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Courajod, Louis: Une sculpture en bois peinte et dorée de la première moitié du XIIe siècle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25357#0099
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— 91

UNE SCULPTURE EN BOIS PEINTE ET DOREE

OK 14 PJREMIÈRE MOITIÉ DIJ XII e SIECLE

(PlANCHE 14.)

Le critique chargé par la Gazette des Beaux-Arts de rendre compte de
i’exposition rétrospective du Trocadéro, en 1878, s’exprimait ainsi au début,
d’un article 1 sur les œuvres de sculpture :

« Avant de nous arrêter aux artistes de la Renaissance italienne, nous blesserions
peut-être les sentiments de plusieurs si nous dédaignions de mentionner en passant
quelques œuvres de sculpture plus anciennes... La plus importante est sans contredit une
figure de Christ, en bois, un peu rnoins g'rande que nature , exposée par M. L. Courajod.
C’est une production du xn e siècle, pieine de caractère ; un certain sentiment doulou-
reux n’y fait pas défaut ; à en juger par la finesse de quelques détails, on peut croire
que c’est une œuvre distinguée de l’époque, mais combien elle est barbare encore! Le
christianisme , à ses débuts , n’a point été favorable aux arts plastiques qui devaient tant
le magnifier par la suite. Sans parler de la destruction des monuments antiques, à
laquelle il se livra avec fureur, on peut dire que, du iv° au xn c siècle, il condamna au
silence notre génie latin, amoureux de la forme humaine : huit cents ans, hélas ! un
iaps de temps aussi iong que celui qui nous sépare de Hugues Capet ou de la reine
Pédauque , etpendant lequel les œuvres plastiques exécutées en Europe s’élèvent à peine
au dessus de l’art des fétiches des peuplades sauvages de l’Océanie. On fut longtemps à
se remettre de cette déchéance. Le Cliristen bois de M. Courajod n’en est pas moins un
objet fort rare, car le temps et les hommes ont soigneusement détruit tout ce qu’ils ont
pu atteindre de ces œuvres horribles. »

J’ai tenu à transcrire cette page curieuse. Elie est digne d’être recommandée
à l’histoire et lui sera nécessaire pour expliquer par quels motifs notre temps,

l. Gazelte des Beaux-Arts, octobre 1878, 2 e période, tome XVUl, p. 577-578.
 
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