Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 9.1884

DOI Artikel:
Courajod, Louis: Une sculpture en bois peinte et dorée de la première moitié du XIIe siècle, [1]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.25357#0100

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
- 92 -

en apparence si éclectique et qui se prétend si éclairé, a complètement failli,
sur certains points, à sa tâche. G’est véritablement un document à conser-
ver. Maintenant, on comprendra pourquoi, depuis la disparition du Musée des
Monuments français, — musée qui, né avant l’heure propice, fut plutôt la
conséquence des évènements politiques que l’œuvre raisonnée de l’adminis-
tration publique, — il a été impossible, en plein xix e siècle, môme après
i’apostolat de Viollet-le-Duc, de donner à la France une collection complète des
monuments originaux de sa sculpture nationale.

« Si ies musées en France, » disait Viollet-le-Duc 1 dès 1866, « étaient des
établissements sérieusement affectés à l’étude etplacés endehors des systèmes
exclusifs , n’aurait-on pas déjà dù réunir, 'dans des salles spéciales, des mou-
lages de la statuaire antique et du Moyen-Age comparée? » Vioilet-le-Duc n’a
pas eu la joie de voir son désir complètement réalisé. Le musée des moulages
du Trocadéro n’a été ouvert qu’après sa mort.

Malheureusement la tardive justice rendue aujourd’hui aux moulages de la
statuaire du Moyen-Age n’a pas encore été étendue aux monuments originaux
du mème art. Cetart n’est pas représenté suffisamment auMusée du Louvre, et
il importe de fixer pour l’avenir la part des responsabilités. Ne l’oublions pas ;
le passage de la Gazette des Beaux-Arls que je citais plus haut n’est pas une
simple boutade bumoristique. Le signataire de ce réquisitoire coutre ies
monuments des hautes époques de notre art national résumait, avec une
grande modération de langage, l’opinion courant actuellement parmi les ama-
teurs réputés les plus éclairés. II avait parfaitement qualité pour parler au
nom d’un groupe important d’appréciateurs et de critiques et son opinion
fait, en ce moment, autorité dans son monde. Les conséquences de cet état de
choses sont plus graves qu’on ne le croit. Le fonctionnaire imprudent qui ten-
terait de faire entrer dans les collections publiques une série d’œuvres typiques,
destinées à représenter les origines de la sculpture française, s’exposerait
aux plus vives réclamations de.certain groupe de connaisseurs exclusifs, sorte
de syndicat formé pour admirer et mettre en lumière les seules époques et les
seules écoles d’art ortliodoxes. On permettra peut être audit fonctionnaire,

■I. Diclionnaire vaisonné de l’architeclure frauçaisc, tonio VIII, p. 181.
 
Annotationen