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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 13.1888

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Nr. 9-10
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Six, Jan: Vases polychromes sur fond noir: del la période archaique
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https://doi.org/10.11588/diglit.25603#0220
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194 VASES POLYCHROMES SUR FOND NOIR

cette courte existence, sûrs de démontrer pour tout esprit non prévenu que ce procédé,
loin d’être provincial, a été trouvé et exercé à Athènes, et heureux si nous réussissons
à faire partager notre conviction, que les premiers essais de cette catégorie sont
antérieurs aux figures rouges et qu’ils ont peut-être été en quelque chose dans cette
nouvelle invention.

Il est rare en effet qu’une invention mène du premier coup au but qu’on se propose
et qu’il n’y ait pas quelques tâtonnements dans une direction que l’on abandonnera
sitôt que le véritable chemin aura été trouvé.

Mais laissons ces considérations générales, qui ne sauraient rien prouver, et n’étudions
que ce que peuvent nous apprendre les monuments, qui nous ont été conservés.

Il n’est pas besoin de rappeler que les vases à figures
noires ne sont que rarement monochromes, et que si le
blanc sert à reproduire le teint des femmes, les cheveux
des vieillards, etc., une foule de détails sont indiqués par
une couleur rouge qui, d’après la fabrique, varie du brun
au rose et au violet, et que même souvent ces deux cou-
leurs ensemble occupent une place égale au noir dans les
scènes où il y a beaucoup de femmes ou beaucoup de vête-
ments brodés. Les Attiques, on le sait, superposaient ces
couleurs au noir, dont ils couvraient toute la figure. Il en
résulte que là où ils ont à exécuter une rangée de bêtes
fauves sur le péplos de la déesse ou, surtout, un épisème
sur le bouclier des héros ou des hoplitodromes, ils font
leur dessin en blanc sur le fond noir; c’est par un procédé
analogue que, dans les vases à figures rouges, on exécute
les épisèmes des boucliers en noir. Il s’en suit que, lorsqu’on
commença à admirer toujours davantage le bel enduit de
vernis noir (sans se contenter pourtant de vases sans figures,
comme Tisias l’Athénien les avait fabriqués en Béotie), on
n’avait qu’à transférer un procédé connu sur une plus grande
composition pour créer ce nouveau genre. Et même le pas à faire était beaucoup moins
grand. On connaît ces scènes de bain de femmes1, peintes sur fond rouge, où le noir est
réduit aux accessoires, tandis que les femmes nues entre les colonnes de marbre font
prédominer le blanc. Ce n’est guère un effet du hasard que ce soit encore une femme nue
que nous trouvons au début de notre série sur une amphore de Nikosthènes.

I. Amphore de Nikosthènes (Klein, Meistersignaturen 48), Musée du Louvre, de la collection
Campana. Tout le corps du vase est recouvert de vernis noir. Sur chaque ause est un trépied
blanc, fig. 1. Sur le col, de chaque côté, en blanc, une femme nue, parée d’un collier, de pendants

1. Gerhard, Etrusk. uni. Camp. Vasenbilder, t. XXX, Lenormant et de Witte, IV, pl. xviii ; l. c., pl. xvh.
 
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