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Gazette universelle de littérature — 1776

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[Num. 51-60]
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https://doi.org/10.11588/diglit.44756#0480
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, ,
1‘autre a fouiller Jans une infinite de vo-
lumes.
L’Auteur de ce Ditftionnaire s’est propose
de faire connoitre la theorie du theätre ,
c’cst ä dire, les regles da drame , c’est la
partie didadtique de son ouvrage ; 8c de
tracer l’histoire du the'ätre , c’en est la par-
tie pratique , qui comprend la notice des
pieces. L’Auteur a cet egard donne plus
qu’il ne promet; car il n’annonce que les
notices des meilleures pieces , & Ton y
trouve la bataille d'Ivry , la reduclion de
Paris , & une foule d’autres de ce genre.
II est vrai que l’Auteur explique dans l’a-
nalyse de la bataille d’Ivry, le phenomene
de son succes. La petice intrigue , dit-il ,
qui en fait le sujet , toucheroit peu, si
l’episode de Henri IV & sa presence ne ra-
nimoient l’atftion & ne lui donnoient de
l’eclac & de l’interet : on le laisse aller ä
la douce illusion de voir agir ce Prince 8c
de l’entendre parier. » Ceux qui savent
comment M. du Rozoi fair agir, parier &
chanter Henri IV , trouveront cette illusion
si extraordinaire , qu'ils ne pourront pas
llianquer d’en virci i’aigu:ncnt lr> pfu.c fnrr
en faveur de l’enthousiasme des Fransois
pour la memoire de ce bon R.®i. On vient
de mettre au theätre les mariages Samnites
du meme Auteur , d’apres le conte de M.
Marmontel : le celebre M. Gretry , en a
fait la musique; si ce drame lyrique se
soutient, ce sera une preuve sans replique
de la superiorite du Musicien. On debite
ä ce sujet une anecdore que nous ne garan-
tilsons poinr. On asture que M. Gretry, pi-
que de voir que malgre le poeme d’Alcefte,
l’Opera de M. Gluck enlevoit les applau-
dissemens de la Capitale , a eu recours ä
M. du Rozoi, pour s’assurer l’avantage sur
son rival.
La partie theorique de ce Ditftionnaire ,
nous a paru superieuie ä la partie histori-
que. Poye^ les articles, art dranyatique ,
conveaances , coup da theätre , Comedie ,
contraßes , caraperes , catasirophe , dertou-
ment, dialogue , entreacie , epifode , expoß-
tion , interet , gradation & unite d'interet ,
jeu de theätre , masques, monologue, mo-
rale , mufique , opera , opera-comi que , pari-

tomime ; plan , po'eme dratnatlque t jcene »
fpectacle , ßyle , (ublime , terreur , thedtres,
tragedie , unites,
L’Auteur a puise dans de tres bonncs
sources. II n’a pas fait un genre particulier
de ce que nos Auteurs modernes appellent
drame. 11 definit le mot generique drame*
piece ou poeme compose pour le theätre.
Ce mot est tiree du Grec Ltpwa , que les
Latins ont rendu par actus, qui chez eux
ne convient qu’ä une partie de la piece ,
au lieu que le drame des Grecs convient ä
teure une piece de theätre , parce que litte-
ralement il signifie atftion, & que les pieces
de theätre sont des adtions ou des muta-
tions d’adtion. Les ancicns comprenoienc
sous le nom de drame , la Tragedie , la
Comedie & la satyre , espece de spedtacle
moitie serieux, moitie bouftou. Parmi nous,
continue toujours l’Auteur , les differentes
especes de drame sont la Tragedie , la
Comedie , la Pastorale, les Operas , soit
Tragedies , soit batlers, soit Opera-comi-
ques, 8c la farce.
Rien n’est plus sense que cette defini-
tinn du drame & la division de ses especes;
mais rien n’est plus ridicule que d’entendre
tous les jours nos Auteurs declamer contre
la Tragedie, la Comedie, l’Opera-comique,
8c faire du drame un genre ä part qui
n’est ni Tragedie, ni Opera, ni Comedie,
ni farce. Qu’est-ce donc qu’un drame, s’il
n’est rien de tout cela ?
Poesie.
The firss canto , Sie. La revolution , pol-
rrte epique. Premier chant, par M. Charles
CrawTord. A Londres 1776.
M. Crawfoid nous appreud dans son
avertiffement, que ce premier chant est
suivi de n autres qu’il se propose de pu-
blier sur le meme sujet. C’est pour sonder
Le goüt du public qu’il hasarde celui-ci;
8c de son succes dependra la publicarioa
des autres.
Le poeme commence ä l’avenement de
James II au tröne de la Grande-Bretagne.
On trace, dans le premier chant, le carac-
tere du fameux Lord Shaftesbury qui s’op-
 
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