( 6$
derivatives qui produisent la eonnoisiance
& 1c sentimenc ; & Fon expose leurs loix.
Pour parvenir ä ce but , on examine d’a-
bord, dans quels cas la force primitive
de r ’arne , devient connoissance ou senti-
ment. Cette question est tres delicate ; on
sair que bien des Philosophes n’admetrent
point une pareille distintftion & qu’entr’au-
tres le celebre Auteur du livre de l'Esprit,
rapporte toutes les operations de Farne ä
la sensibilite. M. E. n’adopte point cette
opinion , & resout babilement la difsiculte.
II examine ensuite quelles sonc les loix
communes & particulieres des deux Facul-
tes , de connoitre & de sentir ; & comment
•ces loix decoulent de Ja nature de Farne,
Le passage de l’un de ces deux etats äl’autre
se sait suivant la loi de l’ässociation des idees.
Leur disFerence consiste en ce que dans Fe-
rse de penfer , la connoissance elf symbo-
Jique , au lieu que dans l’erat de sentir,
eile est intuitive. Tout senriment est ac-
compagne de d^srr ou d’aveision. L’etatdti
lentimem eteinr celui de la pensee , Sc un
sentiment plus fort, en effusque un plus
foible. Icr, M. E. a place une digression
interessante sur l’art Dramarique Sc sür les
Beaux-Arts en general, dans lesqucls il deve-
loppe les efi’ers des sentimens , loisque leur
rombre 8c leur vivacire frappe Farne forre-
xnent. Ensin il remarque que berat du senti-
ment nc depend qu’imparfaitement indi-
xetftemeht de notre liberte.
Il s’agit dans la' troisieme seftion, de la
culture de l’entendement & de celle de la
volonte , par le moyen des deux facultes
etablies dans la setftion precedente. Tour
cet esset , les deux Facultes doiveat etre
cultivees & exercees avec un soin pro-
portionne a la nature de leurs operations,
Ce qui amene des reHexions sur Fenthou-
siasme, le fanatisme Sc la folic. L’Auteur
considere ensuite la nature de la fäusic
evidence, qui procede des erreurs de i’i-
magination. Mais la Faculte de sentir a
des loix particulieres dans sa culture. Il
faut qu’on l’cxerce par des jouilsances mo-
derecs, raisonnables, Sc analogucs aux di»
verses especes de sensations. Cette seftion
renferme d’excellentes observatious , 3c des
Applications tres judicicuses.
)
La quatrieme & derniere seftion est con-
saerde ä indiquer les sources du gerne, ses
especes & ä marquer son developpement.
Delä on passe aux sources du caraftere.;
M. E. fait consister le temperartient ver-
tueux dans Fordre 8c la reguiarite qui pre-
sident aux adks de la Fcc dte de desirer
Sc de sentir; tendis que le Temperament
vicieux vient de l’erat oppose. Quoiqu’il y
ait de fort boniies choses dans cette sec-
tion , eile est cependant infeiieure aux
precedentes. L’inssuence des deux Facul-es
dans la Formation du genie Sc du carac-
terc ne semble pas approfondie autant qu’on
Fauroit desire , 8c que FAuteur etoit ca-
pable de le faire. Un merite de eet ccrir,
qui est allez rare , parstii les metaphysi-
ciens, c’est que le style reunit la clatte ,
la precision Sc l’elegance.
Morale
Leiters from the Duckejse de Crui , &c.
Lettres de la Duchejse de Crui sur les sujets
les plus importans de la morale A L andres
1776 , chez Robinson. j yolumes. zn-8°.
L’Auteur anonyme avoit en esset besoin
de decorer sort frontispice du nom d’une
Dame ce ne seroit pas le premier ouvra-
ge dont un nom emprunte eut fait la for-
tune. Mais malheureusement ceiui-ci est
trop volumioeux pour soutenir long-temps
cette artribution ; malgre la bonne envie
qu’on peut fupposer a des lefteurs, 8c quel-
que disposition qu’ils ayent d ailleuis ä ad-
mirer les ouvrages du beau-sexe , ils ai-
meront mieux croire qu’une femme a fait
un livre ennuyeux , que de le lire en erl-
tier. C’est bien dommage , car FAuteur de
ces lettres a les meilieures intentions da
morde. Mais le public en lisant les iivres
a ausli son bur 5 il veut que leur lefturc
soit profitable ; il a sur-tout l’cnnui en hör«
reur ; 8c il est trop vrai que les cinq vo-
lumes de lettres dont on vient de le gra-
tifier, sont une froide repetition de ce qu’on
a dit depuis deux ou trois mille ans , sur
le chapitre des fernmes; car il faut savoir
que c’est partiCulierement aux fernmes que
FAuteur adresse Ces lc^ons 8c ses plaintes,
11 ne peut siipportcr la disGmulation qu’on
derivatives qui produisent la eonnoisiance
& 1c sentimenc ; & Fon expose leurs loix.
Pour parvenir ä ce but , on examine d’a-
bord, dans quels cas la force primitive
de r ’arne , devient connoissance ou senti-
ment. Cette question est tres delicate ; on
sair que bien des Philosophes n’admetrent
point une pareille distintftion & qu’entr’au-
tres le celebre Auteur du livre de l'Esprit,
rapporte toutes les operations de Farne ä
la sensibilite. M. E. n’adopte point cette
opinion , & resout babilement la difsiculte.
II examine ensuite quelles sonc les loix
communes & particulieres des deux Facul-
tes , de connoitre & de sentir ; & comment
•ces loix decoulent de Ja nature de Farne,
Le passage de l’un de ces deux etats äl’autre
se sait suivant la loi de l’ässociation des idees.
Leur disFerence consiste en ce que dans Fe-
rse de penfer , la connoissance elf symbo-
Jique , au lieu que dans l’erat de sentir,
eile est intuitive. Tout senriment est ac-
compagne de d^srr ou d’aveision. L’etatdti
lentimem eteinr celui de la pensee , Sc un
sentiment plus fort, en effusque un plus
foible. Icr, M. E. a place une digression
interessante sur l’art Dramarique Sc sür les
Beaux-Arts en general, dans lesqucls il deve-
loppe les efi’ers des sentimens , loisque leur
rombre 8c leur vivacire frappe Farne forre-
xnent. Ensin il remarque que berat du senti-
ment nc depend qu’imparfaitement indi-
xetftemeht de notre liberte.
Il s’agit dans la' troisieme seftion, de la
culture de l’entendement & de celle de la
volonte , par le moyen des deux facultes
etablies dans la setftion precedente. Tour
cet esset , les deux Facultes doiveat etre
cultivees & exercees avec un soin pro-
portionne a la nature de leurs operations,
Ce qui amene des reHexions sur Fenthou-
siasme, le fanatisme Sc la folic. L’Auteur
considere ensuite la nature de la fäusic
evidence, qui procede des erreurs de i’i-
magination. Mais la Faculte de sentir a
des loix particulieres dans sa culture. Il
faut qu’on l’cxerce par des jouilsances mo-
derecs, raisonnables, Sc analogucs aux di»
verses especes de sensations. Cette seftion
renferme d’excellentes observatious , 3c des
Applications tres judicicuses.
)
La quatrieme & derniere seftion est con-
saerde ä indiquer les sources du gerne, ses
especes & ä marquer son developpement.
Delä on passe aux sources du caraftere.;
M. E. fait consister le temperartient ver-
tueux dans Fordre 8c la reguiarite qui pre-
sident aux adks de la Fcc dte de desirer
Sc de sentir; tendis que le Temperament
vicieux vient de l’erat oppose. Quoiqu’il y
ait de fort boniies choses dans cette sec-
tion , eile est cependant infeiieure aux
precedentes. L’inssuence des deux Facul-es
dans la Formation du genie Sc du carac-
terc ne semble pas approfondie autant qu’on
Fauroit desire , 8c que FAuteur etoit ca-
pable de le faire. Un merite de eet ccrir,
qui est allez rare , parstii les metaphysi-
ciens, c’est que le style reunit la clatte ,
la precision Sc l’elegance.
Morale
Leiters from the Duckejse de Crui , &c.
Lettres de la Duchejse de Crui sur les sujets
les plus importans de la morale A L andres
1776 , chez Robinson. j yolumes. zn-8°.
L’Auteur anonyme avoit en esset besoin
de decorer sort frontispice du nom d’une
Dame ce ne seroit pas le premier ouvra-
ge dont un nom emprunte eut fait la for-
tune. Mais malheureusement ceiui-ci est
trop volumioeux pour soutenir long-temps
cette artribution ; malgre la bonne envie
qu’on peut fupposer a des lefteurs, 8c quel-
que disposition qu’ils ayent d ailleuis ä ad-
mirer les ouvrages du beau-sexe , ils ai-
meront mieux croire qu’une femme a fait
un livre ennuyeux , que de le lire en erl-
tier. C’est bien dommage , car FAuteur de
ces lettres a les meilieures intentions da
morde. Mais le public en lisant les iivres
a ausli son bur 5 il veut que leur lefturc
soit profitable ; il a sur-tout l’cnnui en hör«
reur ; 8c il est trop vrai que les cinq vo-
lumes de lettres dont on vient de le gra-
tifier, sont une froide repetition de ce qu’on
a dit depuis deux ou trois mille ans , sur
le chapitre des fernmes; car il faut savoir
que c’est partiCulierement aux fernmes que
FAuteur adresse Ces lc^ons 8c ses plaintes,
11 ne peut siipportcr la disGmulation qu’on