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Gazette universelle de littérature — 1777

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[Num. 21-30]
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https://doi.org/10.11588/diglit.44757#0205
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Je; ma.’s ils gatdoient to’jjours plus le si-
lence , afin d'irriter davantage son desir ,
& ce ne fit qu'apres qu’ii leur ent ordon-
ne de parier , & qu’ils lui eurent represen-
te Ic risque qu’ii y avoit pour eux d’ecre
extermines, si on venoit a savoir qu’ils l’a-
voient fait, qu’ils ajouterenc: « Tout Paris,
route la France versent des lairaes ameres,
ä la vue du peril ou se trouve la personre
de Vocre Majeste. On craint d’apprendre
d’un moment ä l’autre, que sa mort a ete
accileiee. On lui fic observcr qu’ii se
trouvoit entre les mains d’Italiens , fabri-
cateurs de poisons tres aigus , dort ils fai-
soient un usage familier , pour sarisfaire
leurs Haines implacablcs , & que Charles
IX avoit ete empoisonne par sä niete, qui
ctoit Florentine , & de la maison de Medi-
cis , comme la Reine sa mere. u II n’en fal-
lut pas davantage , continue 1’Historien ,
pour abuser un jeune Roi mal en garde,
& faire ssotter son coeur dans un amas
de pensees orageuses. Preoccnpe de ces
horribles reveries , qu’on avoit imaginees
pour que la terreur lui fit prendre ks re-
lolurions les plus violentes , que touc amour
fiiial s’eteignic dans lui , il ordonna a leurs
Auteurs de songer serieusement tous en-
semble au rernede, & de le lui indiquer lors-
qu'ils l’auroient trouve. Le resultac de leur
deliberation fut qu’ii falloit metrre ä mott
le Marechal & eloigner de la Cour la Rei-
ne-mere. La resolution au lujet du Mare-
chal fit horreur au Roi; mais les conjures
lui representerent la disficulte & comme
J’impossibilite de l’arreter, a cause de sa
nombreuse suire. « Enfin , ils parvinrent ä
obtenir du Roi l’ordredarrerer le Marechal,
avec permission de le tuer, s’il faisoit re-
sistancc de farjon a metrre leurs vies en dan-
ger. Ceroit tout ce qu’ils desiroient.
Si la mort du Marechal fut un assailmar,
se supplice de Galigai, tout juste qu’ii eroit
peut-etre , fut une arrocite. Vitcorio Siri
rapporte sa procedure ; les inrerrogatoircs
portent plus sür les sortileges dont on
l’accusoit d’avoir use , que sür toure autre
chose ; au lieu que si l'arret qui la coti-
damne ä perdre la tete sür un echasiaut,
avoit donne pour motif de son supplice >

1*5 ? , .
son vcricabse critne c’est-a-dire, Tabus
qu’elle avoit fait de Tempire qu’elle avoit
usurpe sür sesprit de sa Souveraine , il es.c
pu servir ä effiayer ces sseaux des Cours,
lies pour la honte de leurs Souverains £c
pour Ic maiheur des peuples. N’est ce pas
un crime alsez atroce que dlnduire son
maitre a des erreurs funesres ä sa gloite
& ä la nation ? Les loix sont inexorables
contre les montlres qui osent menacer les
j«urs du Souverain , ou actencer ä sa per-
ionne. N’est ce donc rien que de le ren-
dre odieux a ses peuples & ä la posterite;
de le ssutter pour le tromper , & de le
caresser pour lui faire commectre des injus-
tices ? x
ßELLES-LETTRES.
Biographie»
Storia della vita dl M. Tullio Cice-
rone , &c. ou Hißoire de la vie de M. T,
Ciceron ; traduite de l'Anglois de Middle-
ton & abregee, pour faciliter aux jeunes
gens l intelligente des ouvrages de ce grand
Orateur. A Xo.tzc', chez Settari, 1777.
vol. zk-11.
Ce ne fut point Thisloire de la vie de
Ciceron , mais une apologie complette Sc
quelquefois outree de cet illuftre Auteur ,
que le savant Middleton publia en Ang'ois ,
il y a bien des ann^es. L’anonyme a mieux
fait j en traduilant cet ouvrage, il a elague
tout ce que dans letexte il y avoit d’e-
tranger ä Ciceron. Il eut pu faire encore
mieux ; & puis que son dessein eroit de
faire connoitre Ciceron, il eut du, ce nous
semble, le peindre tel qu’ii fut; car quoi-
que le plus grand des Orateurs , quoique
le plus illustre des Romains de son temps,
Ciceron eutausii de grands defauts, & c’est
ne le connoitre qu’a demi , que de ne voir
en lui que de brillantes qualitcs. Il fut
sans contredit le plus eloquent des Ora-
teurs, grand horame-d’Etar , Consui tres
eclaire , mais il fut homme aussi; & pour
l’intelligence meme de ses ouvrages , ou
sür les meines faits & les memes person-
nes il pari? d'un ton si disserent, il ctoU
Ch
 
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