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Gazette universelle de littérature — 1777

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[Num. 31-40]
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https://doi.org/10.11588/diglit.44757#0255
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BELLES-LETTRES.

S E R M O N S.

J. C. Lavaters pvey Predigten , &c. ou
Deux Sermons prononces a l'occaßon du vin
de la Communion empoijonne a Zurich. A
Prancsort für le Meyn 1777. zn-8°.
Tout ce qui sort de la plume de l’in-
genieux M. Lavater , excite l’attention ; &
le fait singulier dorft il s'agit ici, est bien
propre a la redoubler. Ce fait est connu
de toute l’Europe ; il a cause une veritable
horreur. Le Magistrat de Zurich ne pou-
vant decouvrir l’Auteur de ce sacrilege
attentat , espera que l'eloquence tonnante
de M. Lavarer & de ses confreres remue-
roit la conscience du malfaiteur, au point
de lui arracher l’aveu volontaire de son
crime, dont aucune inquisition n’avoit pu
approfondir la source. Mais bien loin d’ar-
iiver a ce but, on vit paroicrc huit jours
apres les predications ordonnees par le
Magistrat , un placard satyriaue qui fut
affiche en divers endroits de la ville. C’e-
toit combler la mesure du crime de la
maniere la plus atroce.
Les Sermons de M. Lavarer n’ont point
&e publies par lui meme ; & il y auroit
peut-etre fait quelques changemens si l’im-
prcssion cüt passe sous ses yeux. Cepen-

■ nement des Gaules au jme. siecle. L’Au-
teur passe a 1’etablilTement des Francois
dans les Gaules , jusques a l’epoque ou
Clovis parvint au plus haut degre de puis-
sance. Cer ouvrage est tres bien ecrit &
lerne de maximes excellentes & de tres
bonnes vucs; & il seroit parfait si l’Au-
teur pouvoit garantir les abus du pouvoir
absolu. Mais dire aux Princes : vous avez
le droit exclusif de vous faire obeir , rien
ne peut ni ne doit vous resister : le seul
frein que vous aycz ä craindre est la con-
science publique & votre propre conscien-
ce j est une instrustion qui peut faire d’un
bon Prince le meilleur des Rois , mais
autli qui peut rendre un Prince ne avec un
caraftere dur & sier , le plus cruel des
tyrans.

dant on peut les regarder comme autenti«
ques & dignes de lui. Un pareil sujct au-
roit echauffe l'imagination du Predieateur
le plus froid : & i’on peut croire que M.
Lavater, Predicateur-ne , plein de feu &
du zele le plus ardenc pour la religion ,
maitre de l’expreffion, & souveut createur
des tournures les plus energiques , s’est li-
vr6 ä toute fa verve dans cette occasion.
On trouve dans ses discours un juste as-
sortiment de raisonnement & deloquence,
delevation & de popularite , de langage
humain & de style scripturaire, assaisonne,
a la verite , de quelques expressions em-
pruntees du Pietisme ; mais ce melange
ne lailie pas de produire un eftet agreable
& interessanr. Voici l’endroit oti M. L.
decrit la marche du malfaiteur qui empoi-
sonna le vin de la Communion. « Un en-
fant de Belial , grand Dieu ! qui sais tour,
tu sais de combien de foifaits , il s’etoic
deja souille , avant de consommer le plus
execrable de tous ; un enfant de Belial se
cache parmi les fosses & les monumens ,
dans l’obscurite , ä l'heure de minuic , ici,
dans ce temple ®u Dieu est adore , ost
Jdtus Christ est glorifie , ou l’esprit de
grace agit avec efficace 5 un enfant de
Belial se gliste doucement sous les hautes
vontes de ce Temple ou regnoit lecalme,
en attendant qu’un troupeau entier d’ado-
rateurs vint y offrir ses prieres, ses vceux 9
les larmes de sa pdnitence , & le fir reten-
tir de ses cantiques. <-» Rien ne l’dpou-
vante , ni la frayeur de la solitude, ni
l’horreur du silence nocfturne, ni le breit
de ses pas qui se faisoit entendre dans ce
calme profond ; ni sa propre ombre qui
erroit avec lui dans ce temple , a la
lueur de la lampe sombre qui eclairoit
son forfait ; ni aucun des morts au Sei-
gneur dont il dtoic de toutes. parts envi-.
rönne j ni sur-tout la penste de la Toute-
Puilsance , & de la toute presence d’un
Juge supreme.Il n’etoit pas vraisem-
blable que celui qui n’avoit dte ebranl£
par aucune de ces pensees eftrayantes , ce-
dät aux efForts de M. L. qui ne lui en re-
tracjoit plus qu’une image ; & c’est ici lecaa •
od chacun Fait. soo mericr.
 
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