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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5.1860

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Nr. 1
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Mouvement des arts et de la curiosité
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https://doi.org/10.11588/diglit.16990#0063
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

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Après avoir traversé l'avant-cour, on entre dans la cour du château entouré de
fossés remplis .d'eau vive. Dans le bâtiment qui est à droite, on reconnaît l'ancienne
chapelle au campanile qui la surmonte, et c'est là que se trouvent les restes des ou-
vrages du Primatice. On y voit aux quatre angles de la voûte en berceau les groupes
des évangélistes et des pères de l'Église tels que nous les représentent les gravures
d'Antoine Garnier ; mais, chose incroyable, ces magnifiques compositions n'ont pu sauver
la chapelle, car elle sert aujourd'hui de cuisine, non pas môme au maître, mais à des
serviteurs du château, et dans l'état où se trouvent ces peintures il est presque impos-
sible, à première vue, d'apprécier leur état de conservation. Quant aux autres fresques
elles ont disparu.

C'est aussi dans ce même corps de bâtiment que se trouve, au premier étage, l'an-
cienne galerie décorée, selon la tradition, par le même artiste ; mais si les peintures
existent encore, il faudrait les chercher sous la couche de badigeon qui les recouvre.
D'Argenville etDulaure sont du reste, comme je l'ai déjà dit, les seuls auteurs qui parlent
de Fleury et de sa galerie, décorée, selon ce dernier, de peintures à fresques par le Prima-
tice, tandis que d'Argenville l'indique seulement comme ornée d'anciennes peintures.

Dans l'intérieur des appartements il ne reste plus qu'une ancienne et riche cheminée
en marbre blanc, détruite en partie, il est vrai, pour faire place à une cheminée mo-
derne, mais dans le haut de laquelle cependant est encore encastré un beau portrait du
temps d'Henri II, représentant un personnage à mi-corps et de grandeur naturelle. Le
blason est celui du fondateur du château, Cosme Clausse, dont le P. Anselme ( t. VIII,
p. 945) donne la généalogie et les armes qui sont : d'azur, au chevron d'argent, accom-
pagné de trois têtes de léopard d'or, emmuselées chacune d'un annelet de gueules, et posées
2 en chef et \ en pointe. Cette curieuse peinture rappelle l'école des Clouet.

On voit que ce qui reste à Fleury se réduit aujourd'hui à peu de chose, et pour
donner en terminant une idée de l'importance qu'avait ce domaine, il suffit de rappeler
que le canal de son parc servit de modèle à Henri IV pour faire celui de Fontainebleau.

Cosme Clausse mourut en 1558, et cette terre passa, en 1603, dans la maison d'Ar-
gouges par le mariage de Madeleine Clausse, dame de Fleury, petite-fille de Cosme,
avec Charles d'Argouges, dont le fils, Jacques d'Argouges, fut auteur de la branche des
seigneurs d'Argouges-Fleury. Elle appartient actuellement à M. le général comte de La
Rochejaquelein.

J'ai l'honneur d'être avec respect, monsieur le Directeur, votre tout dévoué serviteur.

DAUDET,

ATTACHÉ A LA CONSERVATION DES PEINTURES DES MUSEES IMPÉRIAUX.

Paris, ce 8 décembre 1859.

LIVRES D'ART

Les fontes du Primatice , par M. Henry Barbet de Jouy, conservateur
adjoint des antiques et de la, sculpture moderne au Musée du Louvre.
1 vol. in-S° de kl pages. — Chez Mrae Ve J. Benouard. Paris, 1860.

Benvenuto Cellini raconte dans ses Mémoires qu'ayant à faire fondre à Paris cette
statue de Jupiter si célèbre, surtout dans le roman et dans le drame, les ouvriers aux-
quels il s'adressa ne purent mener à bien leur entreprise, pour avoir préféré l'ancienne
méthode française à la méthode italienne qu'il leur conseillait sans l'avoir jamais prati-
quée. Il avait sans doute, par suite de ses querelles avec les artistes français, été forcé
 
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